Pont sur le Wouri : On se rejette les responsabilités

Les ingénieurs chinois de la station de traitement des eaux sont accusés d’avoir ouvert les vannes que la Camerounaise des eaux avait pourtant fermées.

Le cauchemar est revenu sur le pont qui traverse le Wouri. Les usagers de cet ouvrage qui a connu des jours meilleurs revivent le calvaire des embouteillages. Ils ne disposent plus que d’un coté de la route pour aller d’un sens à l’autre de la ville. Gendarmes, policiers et militaires se sont mis ensemble hier, 27 juillet pour réguler la circulation. «Il faut permettre aux techniciens de la Cde de travailler», explique un policier. Ces derniers sont là depuis les premières heures de la matinée. A côté d’eux, une équipe de Razel, entreprise qui a reconstruit le pont est en attente.

Le gouverneur de la région du Littoral, Francis Fai Yengo, s’est rendu une fois de plus sur le lieu de l’incident. «Il faut remplacer ces tuyaux là. Ils sont vieux. Nous ne sommes pas des techniciens, mais nous avons quand même des yeux pour voir», a-t-il instruit aux représentants de l’entreprise chargée de la distribution des eaux. Ces derniers se veulent rassurants. «Les travaux seront achevés avant la fin de la journée. Le temps pour nous d’aller apporter les pièces de rechange ; cela nous prendra deux à trois heures », affirme Jean Pierre Nyamsi, chef de la distribution à la direction régionale du Littoral de la Camerounaise des eaux (Cde). «Notre responsabilité en ce moment c’est de réparer la canalisation ; le remplacement n’est pas à l’ordre du jour», précise t-il.

A en croire certaines indiscrétions retenues sur les lieux, «les ingénieurs chinois de la nouvelle station de traitement des eaux d’Ayato auraient envoyé des eaux à forte pression. C’est ce qui a fait sauter les joints des tuyaux à cet endroit. Ils auraient décidé, de manière unilatérale, de faire des tests à la station de traitement. Ils ont envoyé des eaux à 10 bars de pression. Normalement, la Cde n’est pas responsable de cet incident», a confié l’un des représentants de cette entreprise. «Nous n’avons pas rencontré les ingénieurs qui sont à Ayato. Ils ne nous ont donné aucune information à ce propos ; je ne peux donc pas dire de manière certaine si oui ou non ces propos sont fondés. Ce que je peux dire, c’est que ces tuyaux sont en fonte d’acier. Ils sont conçus pour durer des siècles et peuvent avoir une résistance de 40 bars. Il y a bien dans la ville de Paris (en France) des tuyaux qui ont plus de 300 ans», a déclaré Jean Pierre Nyamsi. Il a également tenu à rassurer que les installations de la Cde ne font pas partie de la structure du pont. « Les incidents qui surviennent sur ces installations ne peuvent en aucun cas fragiliser ou affaisser le pont», rassure-t-il

Alfred Epacka (stagiaire)28 Juillet 2010|Mutations|