Un gendarme porte plainte contre le procureur général près la cour d’appel

Écrit par Jules Romuald Nkonlak | Mercredi, 14 Avril 2010| Le Jour |

L’ancien chef du bureau des enquêtes à la légion de gendarmerie accuse le magistrat hors hiérarchie Michel Ange Angouing de règlement de compte. L’adjudant chef Bertrand Zing Ndjana, ancien chef du bureau des enquêtes à la légion de gendarmerie du Sud à Ebolowa, a retrouvé la liberté le 17 mars dernier. Après huit mois de détention à Ambam.

Pourtant, il est loin d’avoir retrouvé la quiétude, si l’on tient compte de la correspondance qu’il vient d’adresser à un certain nombre d’autorités (Premier ministre, Vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Premier président de la Cour suprême…) pour se plaindre de Monsieur Michel Ange Angouing, procureur général près de la cour d’appel du Sud à Ebolowa.

Le gendarme, qui bénéficie d’une liberté provisoire sous caution, soupçonne le magistrat d’être à l’origine de ses malheurs et considère ceux-ci comme un règlement de comptes. Les faits, d’après sa plainte, tout comme d’après les propos qu’il a tenus au reporter du Jour, remontent à l’année 2007. Une magistrate est venue avec un bon de carburant de 4 000 Fcfa pour se faire servir à la soute de la légion de gendarmerie. Face au refus des militaires qu’elle a trouvés sur place, elle s’est plainte et une enquête a été confiée à l’adjudant chef Zing Ndjana. Les résultats de celle-ci ont donné tort à la magistrate. Pour l’ancien chef du bureau des enquêtes de la légion de gendarmerie du Sud à Ebolowa, cette affaire, dont le dénouement n’aurait pas plu au procureur général près de la cour d’appel du Sud à Ebolowa (lire ci-dessous l’intégralité de la réaction du magistrat) est à l’origine de ses ennuis.

Ceux-ci vont réellement se matérialiser en juillet 2009. Il est interpellé et gardé à vue, d’abord à Ebolowa, puis à Ambam, avant d’être déféré à la prison centrale d’Ambam, le 28 juillet 2009, à l’issue d’une procédure que le gendarme trouve irrégulière. «Interrogé le 26 juin 2009 à 12h comme personne soupçonnée, aucune notification des faits qui m’étaient reprochés (…) je suis notifié des faits qui m’étaient reprochés à la date du 28 juillet 2009 au moment où le juge d’instruction me fait signer le mandat de détention (coaction d’escroquerie et faux en écriture authentique)» (sic), écrit l’adjudant chef Zing Ndjana.

A sa sortie de prison, nous apprend-t-il, le procureur général près de la cour d’appel du Sud à Ebolowa demandera à le rencontrer (le 25 mars 2010). «J’ai dit à mon chef que l’administration n’est pas verbale», répondra-t-il. D’où, explique-t-il, la lettre signée le mercredi 31 mars 2010 dans laquelle M. Michel-Ange Angouing a fait un certain nombre d’exigences, comme celle de retirer son arme à l’adjudant chef Zing Ndjana, ou encore de lui interdire toute enquête.