Yaoundé : Des mendiants sourds à la menace de Tsimi Evouna

Le Jour | 18 Juin 2010 | Le Jour |

Ils continuent leur activité alors que le délégué …

Ils sont de tous les âges, les demandeurs de pièces d’argent qui agressent parfois verbalement les passants. Il n’est plus rare de se faire aborder par un individu parfois bien habillé vous poser un problème d’argent de taxi.

Ce mercredi 16 juin 2010 sur les axes Poste centrale-Carrefour Warda, Avenue Kennedy-pharmacie de l’Intendance, les mendiants écument les trottoirs. Cependant, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna a, à travers un communiqué signé la veille, demandé aux mendiants de libérer les trottoirs. Le délégué du gouvernement qui a rappelé que « La mendicité et le petit commerce du trottoir sont interdits dans les carrefours de la ville de Yaoundé », conformément à l’arrêté N0 183/Cab/Cuy/ Dst du 17 juin 2003, a annoncé des interpellations des occupants des trottoirs dès le 22 juin 2010. Les mendiants ont développé plusieurs modes opératoires, à tel point qu’il est difficile de résister lorsque l’un d’eux vous abordent.

Les anciens malades de la lèpre sont les plus nombreux. A l’entrée de la pharmacie de l’Intendance, quatre d’entre eux sont assis sur des morceaux de cartons. Ils ont sur eux des bidons d’eau et des sachets contenant de la nourriture transportée de leur maison. Ils semblent se connaître tous. Ils s’entretiennent dans une même langue maternelle et partagent leur repas. Ils tendent des assiettes en plastique à tous les piétons. Leurs supplications ne laissent pas indifférentes les personnes sensibles. A une certaine heure, ils se lèvent à tour de rôle se dirigent vers l’espace vide non loin de la pharmacie, derrière le magasin Nziko, pour se soulager. Puis, ils font des ablutions et reviennent s’installer devant la pharmacie pour la prière.

Certains enfants de la rue utilisent une astuce pour demander l’argent. Une vieille serviette à la main, de l’eau savonneuse dans une bouteille en plastique, ils aspergent de l’eau sur le pare-brise du véhicule stationné aux feux. Ils sèchent l’eau versée et tendent la main à l’automobiliste. Des femmes, apparemment mal voyantes, se font accompagner par des enfants. Leur lieu de prédilection est le carrefour Warda.