Afrique: Sida – Si les conférences et la circoncision pouvaient guérir les Africains! | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Morin Yamongbè| 31 Mars 2010 | Fasozine (Ouagadougou)|

Alors que Casablanca accueille, entre autres, des scientifiques, des médecins et des économistes dans le cadre de la 5eme conférence francophone sur le VIH/Sida, les mouroirs que sont les hôpitaux africains continuent d’enregistrer leurs lots quotidiens de malades, dont la plupart n’auront aucune chance de recevoir le moindre traitement avant de rendre l’âme. Pire, ces victimes du mal du siècle, du fait de la stigmatisation qui a la peau aussi dure que le fléau découvert il y a 27 ans, s’en iront dans l’isolement absolu, loin des regards de parents, proches et amis, qui, par honte ou par peur- ignorance quand tu nous tiens!-d’être contaminés les ont écartés de leur existence.

En fait, ces malades, que dis-je ces morts en sursis du Sud, démunis et abandonnés de tous n’auront jamais la même chance de vivre aussi longtemps que les personnes infectées par le VIH vivant au Nord, où se trouvent les médicaments et les lois qui les protègent. C’est reconnu, et ce sera sans doute malheureusement longtemps ainsi, du fait de sa pauvreté endémique, l’Afrique abrite, notamment dans sa partie sub-saharienne, 90% des 35 millions de personnes vivant aujourd’hui dans le monde, avec le virus du Sida. Pourtant, ce serait fastidieux d’évaluer l’argent qui a été englouti par les organisations de conférences, de sommets et autres tables-rondes pour combattre le mal en Afrique.

En tout cas, si les maux et les discours freinaient le Sida dans son avancée, il y a bien longtemps que l’Afrique aurait été débarrassée de ce mal qui hypothèque son développement déjà très aléatoire. Cette énième conférence qui se tient dans le royaume chérifien servira-t-il à sauver le continent, décimé à longueur de journée de ses bras valides et même de ses nouveaux nés contaminés par leurs mères porteuses?

Pourtant, les Africains, pour la plupart circoncis, devaient être moins exposés au fléau, si l’ont en croit les vertus de prévention accordées à la circoncision, moyen de lutte naturel sur lequel se penche aussi la conférence de Casablanca. En attendant les résultats de cette autre rencontre, on croise les doigts en Afrique, espérant que firmes pharmaceutiques et tous ces «mangeurs» du Sida à travers le monde, contre leurs intérêts, daignent enfin encourager véritablement les mille et une recherches pour trouver un vaccin contre le «mal du siècle». Et si par miracle l’antidote est découvert, sera-t-il à la portée des Africains pour lesquels, même les condoms subventionnés sont difficiles d’accès? Ce sera une autre paire de manches por l’Afrique et ses partenaires techniques et financiers!