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Le Choléra

Posted by Admin on Sep 14th, 2010 and filed under Featured, Santé. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Mr. le gouvernement, si ces enfants etaient les votres, que feriez-vous? If this were your children, what would you do? Use the people's money to build the country...

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l’espèce Vibrio cholerae, un bacille isolé en 1883 par Koch en Egypte. Vibrio cholerae sérogroupe O1, biotype El Tor, est répandu sur toute la planète, qui subit actuellement la 7° pandémie de choléra. En 2007, 177 963 cas dont 4031 mortels, ont été déclarés à l’Organisation Mondiale de la Santé par 53 pays, appartenant à tous les continents à l’exception de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. L’Afrique est le continent le plus touché au vu du nombre de cas signalés. Le taux global de létalité est de 2,3%, pour l’année 2007, mais a atteint jusqu’à 35% parmi les groupes vulnérables résidant dans des zones à haut risque de choléra. Des chiffres bien en dessous de la réalité en raison de la sous-notification des cas, et des insuffisances des systèmes de surveillance, comme par exemple la définition d’un cas de choléra qui n’est pas la même partout et l’absence d’une terminologie normalisée. C’est ainsi que, uniquement au Bangladesh, le nombre estimé de cas de choléra survenant chaque année est compris entre 100 000 et 600 000.
Epidémiologie

Le choléra est resté confiné au sous-continent indien jusqu’en 1817. Cette date marque le début de la première pandémie cholérique qui a envahi l’Asie, le Moyen-Orient, et une partie de l’Afrique. D’autres pandémies se sont succédées, ayant toutes l’Asie comme point de départ, atteignant tous les continents et progressant de plus en plus rapidement avec l’amélioration des moyens de transport. Nous sommes actuellement dans la 7° pandémie qui, partie de l’Indonésie en 1961, a envahi l’Asie (1962), puis le Moyen-Orient et une partie de l’Europe (1965), et s’est ensuite étendue en 1970 au continent africain, et en 1991 à l’Amérique Latine.

C’est en Afrique que la situation est la plus préoccupante actuellement. Les conflits et les mouvements de masse de réfugiés favorisent les épidémies : on estime que le choléra aurait tué 23 800 personnes en quelques semaines dans les camps de réfugiés rwandais installés en juillet 1994 à Goma au Congo. Quatre ans plus tard, près de 13 500 cas de choléra et près de 800 morts ont été déclarés à l’OMS dans la République Démocratique du Congo entre janvier et mai 1998. Dans cette même période, 20 000 cas et 1000 morts ont été signalés en Ouganda. Nombre de pays sont touchés régulièrement par des flambées dévastatrices de cette maladie, comme actuellement le Zimbabwe.

Jusqu’en 1992, Vibrio cholerae O1 était le seul agent connu du choléra. Cette année-là, une souche, appartenant à un nouveau sérogroupe – O139 – est apparue en Inde et au Bangladesh. Ce vibrion est aujourd’hui responsable d’épidémies dans plusieurs pays d’Asie et pourrait être à l’origine d’une huitième pandémie cholérique.

Transmission

Le vibrion cholérique est une bactérie très mobile, aux exigences nutritionnelles modestes, dont l’homme est le principal réservoir. La maladie résulte de l’absorption par la bouche d’eau ou d’aliments contaminés. Une fois dans l’intestin, les vibrions sécrètent notamment la toxine cholérique, principale responsable de l’importante déshydratation qui caractérise l’infection : les pertes d’eau et d’électrolytes peuvent atteindre 15 litres par jour. L’homme joue à la fois le rôle de milieu de culture et de moyen de transport pour le vibrion cholérique. Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité sont responsables de la propagation des bacilles dans l’environnement et de la transmission oro-fécale. De plus, la période d’incubation favorise le transport des vibrions sur de plus ou moins longues distances.
Les principaux facteurs favorisants la transmission de l’infection sont le niveau socio-économique et les conditions de vies des populations. Les fortes concentrations de population associées à une hygiène défectueuse jouent un rôle important dans l’apparition et le développement d’une épidémie de choléra.

Symptômes et traitement

L’incubation – de quelques heures à quelques jours – est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. En l’absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.
Le traitement consiste essentiellement à compenser les pertes digestives d’eau et d’électrolytes. La réhydratation est assurée par voie orale ou par voie intraveineuse, selon le degré de déshydratation. L’amélioration est perceptible au bout de quelques heures et la guérison, sans séquelle, est obtenue en quelques jours.
L’antibiothérapie peut être utile dans les cas graves, mais l’émergence de souches de vibrions cholériques multirésistantes aux antibiotiques en limite l’indication.
Les mesures d’hygiène générale sont essentielles dans la lutte contre le choléra, impliquant une véritable mobilisation sanitaire en cas d’épidémie, et un développement de l’éducation sanitaire dans les pays où le choléra sévit régulièrement. Mais il est prévisible que cette élévation du niveau d’hygiène ne sera pas réalisée avant plusieurs décennies dans les pays atteints par le choléra. Il est donc absolument nécessaire de disposer d’un vaccin efficace, sans danger et offrant une protection durable.

Vaccination

L’ancien vaccin, à base de germes entiers tués administrés par voie sous-cutanée, a été retiré du marché au début des années 90 en raison de son efficacité insuffisante (protection de 50% des sujets pendant environ six mois). Un premier vaccin oral constitué de bactéries tuées et de la sous-unité B de la toxine cholérique a fait l’objet de vastes essais cliniques au Bangladesh entre 1985 et 1989 (60 000 personnes) et au Pérou : la protection obtenue a été de 85% les 6 premiers mois mais de 51% seulement au bout de 3 ans. De plus, ce vaccin s’est montré beaucoup moins efficace chez les enfants de moins de 5 ans. Il ne peut donc pas être utilisé en mesure générale de santé publique mais en revanche, selon l’OMS, ” doit être pris en considération parmi les moyens destinés à prévenir le choléra dans les populations considérées à risque d’épidémie dans les 6 mois à venir “. Ce vaccin a été présélectionné par l’OMS et utilisé avec le soutien de cette organisation pour plusieurs campagnes de vaccination de masse. C’est le seul vaccin anticholérique oral actuellement disponible sur le marché international. Il a reçu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) européenne, mais n’est pas disponible en France à ce jour. Selon l’avis du conseil supérieur d’hygiène publique de France, ce vaccin ne doit pas être recommandé habituellement chez les voyageurs, pour qui la première prévention contre le choléra demeure le respect des mesures d’hygiène.
Une variante de ce vaccin, ne contenant pas la sous unité B de la toxine cholérique, a montré, lors d’un essai clinique réalisé en 1992-1993, une efficacité de 66% à 8 mois dans toutes les classes d’âge. Ce vaccin n’est actuellement fabriqué et homologué qu’au Viet Nam.
Un autre vaccin oral, à base de souches vivantes de virulence atténuée (dont une partie des gènes codant pour la toxine cholérique a été supprimée) avait fait la preuve de son efficacité chez des volontaires Nord Américains éprouvés avec une souche virulente. Mais lors d’un essai clinique réalisé sur plus de 60 000 personnes en Indonésie, dans un contexte de faible incidence du choléra, il n’y a pas eu de protection significative. Ce vaccin, qui est le seul vaccin anticholérique vivant atténué, administrable en monodose, à être homologué, n’est plus commercialisé. Il présente par ailleurs un risque de réversion vers la virulence de la souche vaccinale par échange horizontal de matériel génétique avec des souches sauvages virulentes.

L’OMS considère l’utilisation des vaccins anticholériques oraux comme outils de santé publique potentiellement utiles en complément des mesures de prévention classiques. Il est cependant important de souligner qu’il n’existe pas aujourd’hui de vaccin induisant une protection à long terme contre le choléra, et il est de plus important de noter que les vaccins existants ne protègent que contre Vibrio cholerae O1, et non contre Vibrio cholerae O139. La menace que représente aujourd’hui le choléra, les difficultés de mise en œuvre des mesures d’hygiène et d’assainissement rencontrées dans de nombreux pays, montrent qu’il est plus que jamais nécessaire de disposer de moyens de lutte efficaces contre le choléra. Il reste donc indispensable de poursuivre les recherches sur la vaccination anticholérique.

A l’Institut Pasteur

Des bandelettes de diagnostic rapide du choléra, mises au point et produites dans les Instituts Pasteur de Paris et de Madagascar, ont été évaluées avec succès à Madagascar, au Bangladesh (voir notre communiqué du 9 septembre 2003) et au Mozambique. Elles permettent d’effectuer un diagnostic en quelques minutes au chevet du malade. Leur utilisation est simple : il suffit de plonger la bandelette dans un échantillon de selles et d’attendre 2 à 15 minutes. Un transfert de technologie a permis une production à grande échelle du test, actuellement fabriqué et commercialisé par une société indienne depuis le début de l’année 2006. Ce test pourrait être un outil important pour les épidémiologistes et devrait améliorer la surveillance du choléra dans les régions reculées..

Le Centre National de Référence des Vibrions et du Choléra, situé à l’Institut Pasteur, est désigné par le ministère en charge de la Santé, et plus particulièrement par la Direction Générale de la Santé (DGS) pour surveiller, confirmer et déclarer les cas de choléra importés sur le territoire français (4-5 par an), où, comme dans de nombreux pays, cette maladie est à déclaration obligatoire. Du fait de ses collaborations avec des microbiologistes de pays atteints par des épidémies de choléra, ou avec des organisations humanitaires non gouvernementales, le CNR participe également au suivi des souches de vibrions cholériques circulant dans le monde.

Source: Institut Pasteur


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