Santé : L’Avandia se vend toujours à Yaoundé

Le médicament antidiabétique doit être retiré du marché à cause des risques cardiovasculaires auxquels il expose les patients.

Les cinq pharmacies que nous avons visitées lundi 1er novembre 2010 à Yaoundé continuent à vendre l’Avandia. Elles le font malgré la suspension de l’Autorisation de mise sur le marché (Amm) de l’antidiabétique fabriqué par le laboratoire GlaxoSmithKline.

Cette interdiction fait suite aux recommandations de l’Agence européenne du médicament (Emea) qui a conclu que la rosiglitazone (substance entrant dans la fabrication de l’Avandia) expose à des infarctus du myocarde et à des accidents vasculaires cérébraux. « Pour arrêter de vendre l’Avandia, nous attendons d’être notifiés par nos fournisseurs ou le ministère de la Santé publique. Les médecins continuent à prescrire ce médicament aux patients, qui nous en demandent», explique un pharmacien, sous le couvert de l’anonymat.

Renseignements pris à la direction de la Pharmacie et du Médicament située à Mballa II, l’interdiction devait prendre effet depuis le 04 octobre 2010. La note signée ce jour-là par le secrétaire général du ministère de la Santé Publique, le Pr. Angwafo III, a été envoyée à tous les grossistes-répartiteurs, les pharmacies d’officine et les pharmaciens des formations sanitaires. « Des ampliations ont été faites au Conseil de l’ordre des pharmaciens, au Conseil national de l’ordre des médecins, entre autres », précise le sous-directeur des pharmacies, le Dr Pauline Ndjitoyap, qui nous a remis une copie de la note.

Ladite note précise les spécialités concernées par l’interdiction: Avandia 4 mg comprimé, B/4, Avandia 4 mg comprimé, B/28 et Avandia 8 mg comprimé, B 14. Elle indique également que les patients actuellement traités avec les susdites spécialités doivent consulter sans délai un médecin. « Les produits détenus actuellement dans les officines, les formations sanitaires et les grossistes répartiteurs doivent immédiatement être retirés des stocks et remis aux fournisseurs », peut-on lire sur cette note.

Selon un diabétologue qui a requis l’anonymat, au Cameroun, de nombreux patients se traitent avec l’Avandia. En France, où l’étude sur la dangerosité du rosiglitazone a été menée, environ 110 000 patients étaient traités par rosiglitazone, dont un tiers avec Avandia et deux tiers par Avandamet.

Cathy Yogo| Mardi, 02 Novembre 2010 |Le Jour|