Afrique du sud 2010 : Idrissou:”chaque jour on a des réunions des ministres qui nous cassent la tête. On n’est pas là pour la politique”

JRN, à Cape Town| 25 Juin 2010| Le Jour |

On est tous déçus. On avait l’espoir de faire une bonne Coupe du Monde, ça n’a pas été possible. Maintenant, l’avenir est proche. Nous jouons en septembre, il faut se réorganiser et penser à un projet solide. (…) Si on veut chercher les raisons de l’échec, il y en a énormément, mais ce n’est pas le moment. Il faut déjà dire merci au peuple camerounais qui est déçu, car nous n’avons pas répondu à ses attentes. Il ne faut pas essayer de créer la polémique, le plus important c’est de se réorganiser afin de pouvoir avoir un projet solide et pouvoir faire quelque chose de bien. Certes, tout n’a pas été mauvais, car on a pu découvrir des jeunes qui ont du talent. Notre pays mérite beaucoup mieux. Nous demandons pardon à ce peuple qui nous a soutenus. Nous sommes tous responsables. C’est facile de rejeter la faute sur l’entraîneur. Nous sommes tous dans un même bateau, il ne faut pas chercher un bouc-émissaire.
Il ne faut pas toujours travailler dans l’urgence. Paul a fait de bonnes choses. Peut-être que s’il n’était pas venu on ne serait pas allé à la Coupe du monde.

Idrissou Mohamadou

Cameroon's striker Mohamadou Idrissou (L) and Denmark's midfielder Christian Poulsen walk off the pitch after their 2010 World Cup group E first round football match on June 19, 2010 at Loftus Verfeld stadium in Tshwane/Pretoria. Denmark won 2-1. (Photo VALERY HACHE/AFP/Getty Images)

Mon sentiment est qu’on est venu se balader. C’est bien de dire la vérité avant toute chose. On ne s’est pas dit les vérités et maintenant on cherche des explications. On est venu en Afrique du Sud faire des vacances. Il y a quelque chose que les gens devraient savoir : c’est tout un peuple qui est derrière nous. On confie le Cameroun à des gens qui ne pensent pas au bien du Cameroun. Quand il y a des problèmes, rien ne marche. Ils se sont trompés. (…)
Je ne parle pas des joueurs. Quand les joueurs se trompent, ça se voit sur le stade. Je parle du staff. Je suis déçu par ce comportement. (…) Je suis furieux contre l’entraîneur. On est venu à la Coupe du monde pour ne pas rentrer au premier tour, or c’est fait. Ces gens à qui on a confié l’équipe ne sont pas là pour nous.
Pendant toute la préparation, on n’a pas trouvé une équipe-type. On a joué quatre matches amicaux avec des joueurs différents. Deux jours avant le premier match, on ne savait pas toujours l’équipe qui allait jouer. C’est deux heures avant le match qu’on communique l’équipe. Ceux qui étaient alignés n’avaient même pas joué deux matches ensemble.
Mais il n’y a pas seulement le coach, chaque jour on a des réunions des ministres qui nous cassent la tête. On n’est pas là pour la politique. On est des footballeurs. Je suis touché parce que je ne suis pas venu à la coupe du monde pour rentrer avec zéro point.