L’invité surprise a semé la panique pendant que les supporters des finalistes livraient un duel à distance.

Au Stade omnisports de Yaoundé hier, «Il y avait match». Pas seulement sur l’aire de jeu mais aussi en dehors. Dès l’entrée de la cuvette de Mfandéna, et malgré l’absence du chef de l’Etat Paul Biya, les forces de sécurité ont contrôlé tous les spectateurs qui ont investi le stade. Si aux simples entrées (tribunes A, B, etc.), chaque spectateur n’était pas tenu de montrer patte blanche, tel n’était pas le cas du côté de la loge présidentielle.
Ici, tout le monde a été passé au peigne fin. «Enlevez tout de vos poches et mettez cela dans le panier», s’écrie une policière. Le matériel récupéré par les forces de sécurité, circule dans une machine roulante comme un bagage au poste de contrôle de l’aéroport. «Il s’agit d’un détecteur d’explosifs», indique l’un des agents. Certaines personnes qui n’avaient jamais vu cet appareil manifestent des signes d’étonnement : «Gars, on évolue !», s’exclame un spectateur.

A l’intérieur du stade, pendant ce temps, le public tarde à faire le plein d’œuf. Parmi les footeux ayant déjà fait le déplacement, les commentaires vont bon train : «Je suis sûr que le père [le Président Paul Biya Ndlr] sera là», hasarde un supporter, impatient avant de recevoir la réponse de son voisin. «On fait la fête avec les présents. Même là où Paul Biya se trouve, il nous supporte», relativise son interlocuteur. Finalement, comme cela circulait déjà dans les couloirs du stade, c’est Philemon Yang, le Premier ministre, qui présidera cette 51ème édition de la finale de la coupe du Cameroun.

Dans les gradins, des messages sont brandis sur des pancartes. Des messages aux tonalités contrastées. On en retient tout de même quelques-uns écrits en français et en anglais : «Feutcheu Fc encourage les finalistes et dit merci à Paul Biya» ou encore «Je pratique les activités physiques et sportive : je dis stop au Sida».
Dans les tribunes, chacun veut pousser son équipe à la victoire et on ne manque d’utiliser tous les stratagèmes pour décourager l’adversaire «je suis 100% Baham», dit l’un. «Et puis quoi, tu crois que c’est la coupe de ta mère ? » rétorque un supporter, apparemment en état d’ivresse.

Malchance
Les groupes de danses ne sont pas en reste. La mascotte de la sélection première des Lions indomptables, Ngando Picket, a fait le déplacement. Du côté des Astres de Douala, Joseph Ngeukam, assistant du président du club, mène les troupes, sifflets et trompettes en main.
Si les bruits sont moins perceptibles du côté des Astres, tel n’est pas le cas du côté des supporters de Fovu de Baham alias «Yan Ngoua’a». Les fanatiques du club de «Grotte sacrée» vont d’ailleurs animer, debouts, pendant toute la rencontre alors que le stade petit à petit se remplissait.
Plus tôt, lors des mouvements d’ensemble précédant le match, des centaines de jeunes gens, à travers des mouvements synchronisés, ont effectué des mouvements d’ensemble. Lesquels ont été très appréciés par le public.

Lorsque l’effigie du président monte au ciel, soutenu par une quinzaine de ballons de baudruche, une partie du public semble entrer dans l’euphorie.
C’est en ce moment que va survenir une scène insolite. L’un des pigeons lâchés pour agrémenter l’évènement s’invite à la tribune d’honneur. Ce qui embarrasse certaines autorités présentes. La chasse aux pigeons est dès lors lancée. Mais, les oiseaux refusent de retourner en cage. «Attrapez !nous devons tous les récupérer».
Au terme du match, c’était la joie ou la détresse, selon qu’on supportait Les Astres ou Fovu. «L’entrée au stade étant libre, nous sommes descendus en masse pour soutenir Fovu et le résultat obtenu nous satisfait», souligne Serges Bidias. Pour Laurentine, supportrice des Astres, c’est la déception. «Je ne suis pas contente. Je crois que nous subissons le coup de la malchance. On ne peut rien changer», se lamente-t-elle.

Mutations| 1 Novembre 2010| Mutations|

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