Après Cameroun – Pays-Bas: Les Camerounais de Cape Town s’étripent pour l’argent

Par honore.foimoukom | Lundi 28 juin 2010 | Le Messager|

Des supporters camerounais fornt le deuil des Lions Indomptables après leur débacle au mondial 2010

Depuis la soirée du jeudi 24 juin, plus précisément après la rencontre jouée et perdue par les Lions Indomptables 1 but contre 2 face aux Pays-Bas dans l’antre du Green Point stadium de Cape Town en Afrique du Sud, une seule chose est au centre des discussions au sein de la communauté camerounaise à Cape Town: la dévolution des 3 mille 40 euros (quelques 35 mille rands sud-africains, soit près de 2 millions de F Cfa) offerts par le gouvernement camerounais aux compatriotes vivant dans cette région du pays de Nelson Mandela, pour la mobilisation des troupes en vue de se rendre en grand nombre au stade et les rejouissances d’après match. Le président de l’association des Camerounais de Cape Town, Lucas Ashu à qui cet argent et 61 tickets d’entrée au stade avaient été remis par les officiels camerounais, est vivement critiqué pour sa gestion de cette manne pour laquelle nombre de Camerounais vivant à Cape Town se sont
violemment étripés dans la soirée du jeudi 24 juin; laissant sur le carreau de nombreux blessés, des véhicules endommagés et d’importants dégâts dans le nigth club dénommé Season’s club music production (il est situé en plein coeur de Cape Town au centre ville, sur la rue dénommée Long Street) appartenant au Camerounais Lotin Ebai. Celui-ci, qui n’est autre que le frère cadet de Lucas Ashu, est pour sa part accusé d’avoir soutenu son frère aîné qui avait tenu à ce que la reception des Camerounais se déroulent dans son night club, sans le consentement des autres membres de la communauté.
En effet, selon des informations recueillies de parts et d’autres au sein de la communauté camerounaise de Cape Town, les actes de violences enregistrés dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 juin entre Camerounais au Season’s club music production sont la résultante de l’envie du président de la Communauté Lucas Ashu et ses acolytes Epie Ivo Epama et Esther Kunya, de ne pas être transparents dans la gestion de l’argent remis aux Camerounais de Cape Town par le gouvernement. « D’entrée de jeu, quand ils reçoivent cet argent et les billets, ils ne le disent à personne. Ils ne nous présentent que les billets d’entrée au stade, 61 qu’ils disent qu’ils remettront en priorité aux présidents des associations par zone. C’est quand nous nous rendons auprès des autorités qu’elles nous révèlent qu’elles ont remis cet argent à nos responsables. Interpellés par nous, Lucas Ashu avoue et, embarrasé, nous dit que ses acolytes ont décidé que cet
argent servira pour la nourriture et la boisson des membres de la communauté après le match, dans le night club de son frère cadet Lotin Ebai. Nous acceptons quand même. mais, quand nous arrivons dans ce night club, on fait savoir aux Camerounais que la nourriture et la boisson sont payantes. Interpellé sur les 35 mille rands reçus du gouvernement, Lucas Ashu ne dit rien de bon. Nous lui demandons d’apporter cet argent pour qu’on le partage, comme il n’a pas servi à acheter la nourriture et la boisson. C’est, face à sa résistance que les uns et les autres se sont révoltés et il y a eu escalade et actes de violence », raconte chacun des Camerounais ne faisant pas partie des fidèles à Lucas Ashu.

Lucas Ashu sauvé par la police sud-africaine
Face aux actes de violence et à la bagarre entre des fidèles de Lucas Ashu et les autres membres de la communauté camerounaise plus nombreux, le propriétaire du night club dont certaines installations avaient déjà été vandalisés, a appelé la police sud-africaine à la rescousse. « Il était près de 3 heures du matin quand j’ai appelé les policiers. Si je ne l’avais pas fait, on aurait pu enregistrer mort d’Homme suite aux actes de violence. Le président, Lucas Ashu, a été sorti de la salle par la porte de derrière car, il était la cible principale », explique Lotin Ebai qui dit avoir demandé aux policiers de n’arrêter personne, de simplement disperser la foule pour que chacun aille chez lui. Ce propriétaire du night club, qui présente des égratignures sur le visage en disant que c’est suite à un jet de bouteille qu’il a reçu pendant la bagarre, est celui qui, pendant le partage des billets d’entrée au stade par son frère aîné Lucas Ashu avant le match Cameroun – Pays-Bas, a sauvé ce dernier qui était assailli par des Camerounais, en arrachant les billets des mains de Ashu pour les lancer dans la foule. La bousculade qui s’en était suivie pour l’obtention du précieux sésame avait épargné Lucas Ashu pris à partie par tous. « Le président Ashu seul sait pourquoi il s’est mal comporté. A Bloemfontein ou à Pretoria où les Lions Indomptables ont joué, le gouvernement avait aussi remis de l’argent aux communautés camerounaises de ces villes. Il n’y a pas eu d’éclats de voix. Ils l’ont bien géré et nous ont même bien reçu, nous qui venions de Cape Town », révèle Bryant Egbe. Des propos soutenus par Charles Ayuk qui, au passage, présente son ticket d’hôtel à Bloemfontein où il avait été logé par les Camerounais de là-bas, grâce à l’argent reçu du gouvernement.
Rencontré par Le Messager à son lieu de commerce au marché des arts du centre ville de Cape Town, Lucas Ashu, le président de la communauté camerounaise de Cape Town, regrette tout ce qui s’est passé ce soir-là au Season’s club music production. « Je n’ai reçu cet argent là que ce jour-là. Je n’avais pas de temps pour faire venir tout le monde en vue d’une concertation. Pour ce qui est des billets, nous sommes 1670 Camerounais enregistrés dans nos régistres ici à Cape Town. Et, j’ai reçu 61 billets. Qu’allais-je faire? J’ai privilégié les présidents des associations de zone puis, le reste, je voulais le remettre aux présents mais, ils étaient très nombreux. D’où ma difficulté de les partager et la violence qui s’en est suivie mon frère cadet m’a sauvé de leurs mains en balançant les billets dans la nature et ils se sont bousculés pour les ramasser. Pour revenir sur la nourriture, je voulais prendre le temps de bien organiser en
présence de tout le monde dans la soirée. Bon, je comprends que les gens étaient impatients et avaient faim, d’où leur réaction. Par ailleurs, il n’atait pas question pour moi de dépenser tout cet argent car, notre association peut avoir d’autres défis », explique Lucas Ashu qui a de la peine à convaincre nombre de compatriotes de Cape Town qui soutiennent que cet argent n’est pas pour les caisses de leur association, mais pour des rejouissances pour tous les Camerounais vivant dans cette région sud-africaine.
Enfin, nombre de ces Camerounais révèlent que leur crainte sur la gestion des fonds par Lucas Ashu et ses fidèles trouve son fondement sur des actes enregistrés par le passé. A plusieurs reprises, soutiennent-ils, Lucas Ashu et ses acolytes n’ont pas rendu compte fidèlement de la gestion des fonds réunis pour les obsèques de tel ou tel compatriote qui trouve la mort à Cape Town, pour des rejouissances concernant des fêtes nationales camerounaises… Pour ce qui des 35 mille rands remis par le gouvernement camerounais jeudi 24 juin, les Camerounais de Cape Town sont décidés à amener Lucas Ashu à le partager équitablement. Ou alors, à le gérer de manière transparente. « Il va falloir que ces Camerounais de Cape Town pensent aussi que les dommages causés dans le night club de Lotin Ebai doivent être réparés par cet argent », conclut Lucas Ashu qui vit en Afrique du Sud depuis plus d’une décennie.