Cinquantenaires match de Gala: Les vieilles gloires du football camerounais revisitent leurs exploits

Par christian.tchapmi | Mardi 18 mai 2010 | Le Messager|

Joseph Antoine Bell n’a rien perdu de ses réflexes de goalkeeper. Que ce soit sur une frappe à distance, un face à face ou sur une tentative de lobe, « Jojo » comme on l’appelle affectueusement, reste imparable. Roger Milla, aujourd’hui ambassadeur itinérant, n’a pour autant pas oublié ces petites feintes de corps qui mettaient au vent des défenseurs qui osaient le stopper dans ses chevauchées. Stephen Tataw, le capitaine courage de l’équipe fanion de la World Cup 1990 a toujours en lui cet esprit de compétitivité qui a su faire de lui un guerrier sur l’aire de jeu. Infatigable, indétrônable. Que dire d’Omam Biyick dont le jeu de tête est resté en dépit de la force de l’âge une peur pour les gardiens de buts. Et Eugène Ekéké dont la fraîcheur physique et le sens des buts semble plutôt prendre du volume au fur et à mesure que le temps passe. Pour tout dire, contrairement à ce que peuvent penser certains, ces vieux Lions Indomptables là ont encore du jus. La cuvée qui a pris part au Mondial 90 l’a encore prouvé au stade Ahmadou Ahidjo. Quoique la rencontre ait été taxée de match d’exhibition, cela n’a en rien entamé la qualité du spectacle que les deux sélections ont offert au Premier ministre, chef du gouvernement, Yang Philémon qu’accompagnait pour la circonstance, toute la crème du gouvernement camerounais, venue le temps d’un après midi de week-end, commémorer les cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification d’un Cameroun où le sport roi est devenu un vecteur d’unité et de représentativité à l’extérieur.

Loin d’être un simple match de gala, la rencontre qui s’est finalement achevée sur un score nul d’un but partout a été l’occasion pour le nombreux public, l’occasion de humer cette odeur de nostalgie d’un certain Cameroun-Argentine en 1990 en terre italienne. Virevoltantes, combatives, physiques et techniques, les deux équipes ont produit du beau football. C’est d’abord la sélection du reste du monde qui ouvre la marque à la 17ème minute de jeu par le Français Bruno Bellone. Le public, comme frappé par un malheur, attend désespérément que l’équipe des Lions Indomptables riposte. Mais les coups de tête d’Omam, quoique dangereux, ne réussissent pas à tromper le portier de l’équipe adverse. Roger Milla, un peu boitillant est servi plusieurs fois mais n’arrive toujours pas à inscrire le « but de la délivrance ». Bien au contraire, la défense se montre perméable et manque de communication lorsqu’il s’agit de se dégager. Les quelques actions que l’équipe du reste du monde entreprend dans le camp des Lions créent la panique générale. Quand bien même, c’est le cas contraire, les coéquipiers de Louis Paul Mfédé manquent de lucidité devant les buts. Résultat, le score reste inchangé jusqu’à la fin de la première période.

A la reprise, les Lions se montrent plus déterminants en procédant par un jeu basé sur des courtes passes et une défense plus éveillée. Cette tactique est fructueuse à la 32ème minute lorsque sur un tir de l’intérieur du pied Eugène Ekéké remet les pendules à l’heure. Score final de la partie : 1but partout. Le spectacle a été magnifique et l’essentiel sauf. Les joueurs vont par la suite recevoir des mains de Yang Philémon des cadeaux souvenirs. C’est un moment émouvant pour certains, une occasion historique pour d’autres. Tout compte fait, l’histoire retiendra qu’un 16 mai 2010, la glorieuse équipe de football du Cameroun version 1990 est rentrée dans les anales de l’histoire.