Mondial 2010: Paul Le Guen et les joueurs principaux responsables de la débâcle du Cameroun

Par lemessager | Lundi 5 juillet 2010 | Le Messager|

Cameroon's coach Paul Le Guen is seen before the Group E first round 2010 World Cup football match Netherlands versus Cameroon on June 24, 2010 at Green Point stadium in Cape Town. (Photo LIU JIN/AFP/Getty Images)

A 48 heures de la rencontre Cameroun – Danemark (1-2 au Loftus Versfeld stadium de Pretoria), déterminante pour la qualification pour le prochain tour dans le groupe E, le quotidien Le Messager avait, dans son édition du 17 juin dernier, révélé que la sérénité n’était pas de mise dans la tanière des Lions Indomptables. Minée par des dissensions entre joueurs, l’équipe nationale de football du Cameroun était tout, sauf un groupe ayant envie d’aller très loin dans cette 19è édition du Mondial en Afrique du Sud. Pourtant, tout avait été mis à la disposition de Paul Le Guen et ses poulains, pour la réalisation d’un parcours honorable. Choqués dès la première défaite enregistrée face au Japon (0 but contre 1) par Samuel Eto’o Fils et ses coéquipiers à l’issue d’une rencontre insipide au Free state stadium de Bloemfontein, des Hommes de médias camerounais avaient tiré la sonnette d’alarme. L’un d’entre eux n’avait d’ailleurs pas mis des gants pour interpeller l’entraîneur des Lions Indomptables en ces termes : « Monsieur Paul Le Guen, qu’est-ce que vous voulez que le gouvernement camerounais vous donne pour que vous donnez enfin une victoire au peuple camerounais tout entier qui est derrière son équipe nationale ? Vous avez exigé de venir au Cameroun avec vos collaborateurs, d’être logés dans un hôtel cinq étoiles, un avion spécial pour vos joueurs et vous, un salaire faramineux pour vous, d’exorbitantes primes pour les joueurs et vous… Le Cameroun vous a concédé tout cela. Dites-nous, c’est quoi le problème ? » Comme d’habitude, le technicien français avait botté en touche avant de préciser qu’il assume tous ses choix.

Les explications données par le ministre des Sports et de l’éducation physique (MINSEP) Michel Zoah devant les députés de la nation camerounaise vendredi 2 juillet, pour la compréhension de la débâcle des Lions Indomptables au Mondial 2010, rejoignent les dénonciations faites par Le Messager le 17 juin dernier. Par celles-ci, votre journal avait amené les Camerounais et autres fans des Lions Indomptables à comprendre que le coach Paul Le Guen, le capitaine Samuel Eto’o Fils et ses coéquipiers, donnent beaucoup d’importance aux considérations extra sportives, en reléguant au second plan l’amour pour la patrie camerounaise. Le MINSEP Michel Zoah a d’ailleurs enfoncé le clou vendredi 2 juillet : « Au fur et à mesure de la progression de la compétition, un climat délétère s’est installé entre les joueurs et l’entraineur sélectionneur, des séances de travail organisées avec l’ensemble de l’équipe, ont permis de relever au sein de l’équipe, l’existence des clans dans l’équipe, une mauvaise fusion entre les anciens et les jeunes, un rejet des consignes de l’entraineur par un groupe de joueurs. » Des dérives relevées en son temps par Le Messager qui ne cessait aussi d’évoquer les choix discutables de Paul Le Guen : la titularisation de Pierre Achille Webo Kouamo dont l’apport face au Japon n’a pas du tout été visible, le maintien de Alexandre Song Billong sur le banc de touche pour la première sortie des Lions Indomptables, le positionnement de Samuel Eto’o Fils sur le côté et un peu en retrait face aux Japonais, les remplacements effectués tardivement contre le Japon (le premier a eu lieu à la 65è minute) alors qu’il était évident que l’équipe était en peine, l’entrée en jeu régulière de Mohamadou Idrissou visiblement dépassé par les événements…

Que de clans et d’égos !

Nombre de Lions Indomptables choqués par le climat délétère au sein de la tanière à Durban en Afrique du Sud, ne sont pas passés par quatre chemins pour indiquer que leur entraîneur, Paul Le Guen, était l’un des animateurs des dissensions. Car, il donnait l’impression d’avoir pris position pour certains contre les autres. En effet, pour ce qui est des clans, il y en avait au moins trois au sein de la tanière des Lions Indomptables en Afrique du Sud : celui soumis au capitaine Samuel Eto’o Fils qui aurait les faveurs de l’entraîneur Paul Le Guen, celui des joueurs solidaires à Rigobert Song Bahanag l’ex-capitaine des troupes, et enfin celui des neutres.

Dans le clan que l’on dit avoir les faveurs du technicien breton, l’on retrouverait, outre le capitaine et goléador Samuel Eto’o Fils, quelques jeunes Lions qui n’osent pas avoir des points de vue que l’entraîneur juge un peu contraires aux siens et n’essayent pas de lever la tête ou de contredire des prises de positions du coach et du capitaine des troupes. Dans le deuxième clan répertorié par nos interlocuteurs bien introduits dans la tanière des Lions Indomptables à l’Oyster Box hôtel de Durban, l’on retrouvait essentiellement la vieille garde dont Rigobert Song Bahanag, Jérémie Njitap Fotso, Achille Emana, et quelques jeunes dont le jeune footballeur polyvalent Alexandre Song Billong. Celui-ci, qui disait sans détour ce qu’il pense tant au capitaine de l’équipe qu’à quiconque qui, dans le groupe, manquerait de respect à son oncle, l’ex-capitaine en disgrâce depuis l’arrivée de Paul Le Guen chez les Lions Indomptables comme patron de l’encadrement technique, aurait perdu sa place de titulaire face au Japon à cause de son impertinence.

Au cours des multiples réunions organisées au sein de la tanière pour juguler ces égos de stars, nombre de Lions Indomptables concernés par les dissensions se sont donnés des baisers de judas, faisant croire qu’ils avaient fumé le calumet de la paix. Une grande hypocrisie car, les embrassades devant les Hommes de médias se limitaient à l’instant où elles se déroulaient. In fine, comme solution à ces problèmes qui sont majoritairement à l’origine de la déconfiture des Lions Indomptables au pays de Nelson Mandela, Michel Zoah annonce la tenue en octobre prochain des états généraux du sport. Ceux-ci vont sans doute s’appuyer sur les résolutions du dernier forum sur le développement du football qui s’est déroulé à Yaoundé quelques jours avant le Mondial. Il faudra aussi, pense le MINSEP, « nettoyer les textes fondateurs des Lions Indomptables. » Et pourquoi pas de la FECAFOOT aussi ?