Steve Djouguela | 29 Juin 2010| Mutations|

En plus des joueurs, des journalistes et des officiels, plusieurs accompagnateurs et «préparateurs psychologiques?» ont été de l’expédition sud-africaine.

Samedi dernier, plusieurs journalistes qui ont été contactés par Louisette Thobi du Minsep arpentent énervés les luxueuses allées de l’aéroport de Cape Town. La raison de leur énervement est toute simple. Alors qu’ils étaient supposés embarquer dans l’un des avions spéciaux affrétés par le ministère des Sports et de l’Education physique pour rapatrier les membres de la délégation camerounaise partis assister à la Coupe du monde. Si sur le coup personne ne parvient à expliquer aux hommes des médias les raisons qui font qu’on les laisse à quai de la sorte, l’on apprendra plus tard, de la bouche d’un des responsables de la compagnie à laquelle les avions ont été loués, que l’avion est « bourré ». «L’avion n’aurait en principe pas dû être plein, mais le fait est que vos responsables sont arrivés avec des bagages impressionnants et nous avons même dû supprimer des places en cabine pour y mettre certains colis fragiles », nous confiera-t-il également.

Proches

Ces « responsables » dont parle le monsieur ne sont autres que les représentants de la Présidence de la République, le beau-père du Président Biya, le représentant de l’assemblée nationale, le représentant des services du Premier ministère, la délégation culturelle qui résidait curieusement à Pretoria, une bonne quinzaine de marabouts que l’on préfère ici appeler «préparateurs psychologiques» et de nombreuses autres personnes dont la présence autour des Lions ou tout simplement dans la délégation camerounaise en Afrique du Sud a beaucoup fait parler depuis le départ du Cameroun.

Il faut dire que le ministre Michel Zoah qui s’est plaint de n’avoir pas eu les coudées franches en matière de budget pour cette compétition n’a pas fait dans la dentelle lorsqu’il s’est agit de s’entourer de quelques personnes à l’utilité discutable. Alors que la liste des journalistes devant faire partie de la délégation a fondu comme neige au soleil, les accompagnateurs de tous bords ont, eux, eu les faveurs de Michel Zoah.

Si les marabouts, les représentants des diverses institutions nationales et certaines relations peuvent avoir des rôles importants à jouer et que cela peut justifier qu’ils soient pris en charge, une certaine catégorie de Camerounais pris en charge en Afrique du Sud a fait débat.
En effet, les familles des joueurs ont-elles aussi été prises en charge par le ministère des Sports et de l’Education physique. En effet, que ce soit les parents de Choupo-Moting, ceux de Gaëtan Bong, de Joël Matip, d’Aurélien Chédjou, tous ont été pris en charge alors que les moyens financiers étaient supposés être limités et que les joueurs qui avaient reçu chacun 45 millions Fcfa avaient largement les moyens de s’occuper de leurs proches.
La curiosité est qu’au départ, il n’était aucunement question de prendre en charge les parents des joueurs. Sinon, comment comprendre que cette prise en charge n’ait pas été étendue à tous les joueurs et que tout ceci n’ait pas été fait de manière officielle ? Comment aussi comprendre que les parents d’Eto’o, les proches d’Alexandre Song, Jean II Makoun et Nicolas Nkoulou n’aient pas été pris en compte ?

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