Prosper Nkou Mvondo: « L’argent du football camerounais est détourné à d’autres fins » | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Par salomon.kankili | Mercredi 10 mars 2010 | Le Messager|

Vous vous en prenez à la FECAFOOT et à ses textes. N’est-ce pas là une manière de digérer autrement votre course manquée à la présidence de la FECAFOOT ?

Loin de là ! Ma candidature à la présidence de la FECAFOOT est inscrite dans une stratégie bien préparée. Il s’agit pour moi de démanteler tous les réseaux qui ont pris en otage notre fédération de football. Je me bats pour que toutes les assemblées générales qui composent la Fédération, depuis les ligues départementales, jusqu’au niveau fédéral, en passant par les ligues régionales, soient dissoutes. Nous devons arriver à la mise sur pied d’une FECAFOOT, composée, comme l’exige la loi et l’orthodoxie footballistique, exclusivement de clubs, de joueurs, d’entraîneurs et d’arbitres en activité. Tout ce que je dis dans ce livre, je le disais déjà avant même d’être candidat. Je me suis présenté pour la course à la présidence parce que je tenais à participer à la campagne électorale, un moment propice pour faire passer des messages. Je n’ai pas été suffisamment compris à travers le seul verbe. Cette fois-ci, j’utilise l’écrit : les paroles s’envolent, les écrits restent. Dans cet ouvrage, je tire la sonnette d’alarme : si rien n’est fait, d’ici quelques années, le football au Cameroun disparaîtra. Notre football est en péril.

Au cours d’une communication, vous affirmez qu’à la FECAFOOT , le système est verrouillé. Qu’en est-il exactement ?

Le système d’accès à la gestion des affaires du football a été verrouillé par ce que j’appelle dans mon ouvrage : «les colons parasitaires». Il s’agit de ces individus qui occupent illégalement des sièges dans les assemblées générales de la FECAFOOT. Ils sont très souvent seuls électeurs et seuls éligibles à des postes de responsabilité au sein de notre mouvement sportif. Ils ont confisqué la FECAFOOT. La lecture de mon ouvrage est assez édificatrice à ce sujet. Savez-vous par exemple qu’il est juridiquement, logiquement, arithmétiquement impossible d’avoir deux candidats à la présidence et au Comité exécutif de la FECAFOOT ? J’en fais la démonstration scientifique dans mon ouvrage. D’ores et déjà, observez que le président actuel n’a jamais eu d’adversaire lors des trois scrutins qu’il a gagnés avec un score chaque fois avoisinant les 100% de suffrage. Il y a forcément quelque chose d’anormal, cachée dans ces élections que mon livre révèle au grand public.

Admettons que votre candidature a été écartée injustement. Quels ont été vos recours ?

J’ai saisi le tribunal arbitral du sport qui se trouve à Lausanne, en Suisse. Vous trouverez d’ailleurs les détails de cette procédure dans mon ouvrage. J’ai retiré mon recours pour des raisons stratégiques. En ce moment, un autre procès est en cours et à ce sujet, je ne vous en dirais pas plus. Mais, je tiens à vous dire que je suis engagé dans un processus qui a pour finalité la dissolution de la FECAFOOT dans sa composition actuelle qui est illégale.

Malgré tout, vous vous décrivez comme le seul candidat à la FECAFOOT pouvant rivaliser d’adresse avec le régime en place. Pourquoi tant d’assurance ?

Mon assurance vient de ce que la vérité finit toujours par triompher. La vérité que je brandis ici, c’est celle de la loi. Une fédération de football est un regroupement d’associations sportives, c’est-à-dire, un regroupement de clubs de football, et non un regroupement d’individus non acteurs du football. Entre le système, que je qualifie de «colonial-parasitaire» et moi, ce n’est pas une question de rivalité. Je leur demande simplement de libérer la FECAFOOT, puisqu’ils n’y ont rien à faire. Que l’on laisse le football aux acteurs du football.

Aussi vous donnez trois mois aux «colons parasitaires» pour «libérer la FECAFOOT ». Quels sont les moyens de votre politique ?

Ce sont là les expressions que j’ai utilisées lors de la cérémonie de dédicace de mon ouvrage à Ngaoundéré. Voyez-vous, le football camerounais n’a rien profité de ses multiples participations à la Coupe du Monde de Football. Pourtant, au cours de ces rencontres, la FIFA donne de l’argent à chaque fédération pour le développement du football national. Au Cameroun, cet argent à toujours été détourné à d’autres fins. La FECAFOOT recevra près de quatre milliards et demi de FCfa pour les trois premiers matches que le Cameroun va livrer en Afrique du Sud en juin prochain. Il est temps que l’on demande à ces « colons parasitaires » de ne pas toucher à cet argent qui doit être géré par une fédération composée d’acteurs du football. Trois mois, c’est bien avant la Coupe du Monde de 2010.

Il se dit qu’avec votre livre critique, vous amorcez une nouvelle campagne…

Je suis effectivement en campagne pour la destruction du système «colonial parasitaire», perturbateur du développement du football camerounais. Je suis en campagne pour le triomphe du juste, de l’équité et de la légalité.