Des ministères pas « net » du tout
De nombreux départements ministériels méconnaissent la mise à jour de leur site web. D’autres n’en ont même pas au grand dam des usagers et des internautes.
A la cellule de communication du ministère des Finances, l’on ignore l’existence d’un site web consacré au ministère.
Or, il existe bel et bien, le portail web du ministère des Finances. Il existait plutôt, devrait-on écrire, car il n’est plus jamais actualisé. L’adresse : www.finances.cm. Sur le site en question, il est encore mentionné « le ministère de l’Economie et des Finances », alors qu’il y a longtemps que l’on a dissocié l’Economie des Finances. L’information la plus actuelle du portail date du 29 décembre 2005. Un communiqué du ministre de l’époque, Polycarpe Abah Abah. Pas surprenant donc que des responsables chargés de la mise à jour ignorent l’existence du site.
Ici, on affirme que c’est la division des systèmes d’informations qui s’occupe de la conception d’un nouveau site web. Le chantier est en cours. Mais en attendant, les journalistes et autres usagers doivent parcourir les différentes directions du Minfi pour avoir une quelconque information. Certains responsables du ministère exigent d’ailleurs une autorisation du ministre pour donner la plus banale information. Surtout quand on est journaliste. « Que voulez-vous que je vous dise ? Nous n’avons pas encore un site web », se désole un responsable de la cellule de communication du Minfi.
Le Minfi n’est pas seul dans cette situation. La dernière actualité du site web du ministère des Relations extérieures (http://www.diplocam.cm) date du 28 février 2008. Une déclaration du chef de l’Etat sur les émeutes de la faim. Sur celui du ministère des Affaires sociales (www.minas.cm), la dernière information est publiée le 25 novembre 2009 et porte sur la quatrième journée de l’action sociale.
Portails inexistants
Certains départements ministériels ont pris la peine de créer un site web qu’ils ont par la suite presque abandonné. D’autres n’en ont même jamais eu. C’est le cas du ministère de l’Education de base (Minedub). Ici, les usagers, constitués de quelques 50 000 enseignants et instituteurs, sont obligés de se rendre à Yaoundé pour avoir une quelconque information sur leur dossier ou pour être au parfum de l’actualité de leur département ministériel. Anselme Elele, le chef de la cellule de communication de ce ministère, confiait au Jour, il y a trois mois, que les travaux pour la création d’un portail web étaient en cours et que cela nécessitait un temps considérable au vu des informations à collecter et à rassembler.
Au ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, c’est presque le même langage. Aucune trace sur le web. « On attend actuellement le quitus du ministre pour lancer le site », confie Ousmanou Yero, le chef de la cellule de communication. Pour celui-ci, un comité a travaillé pour la conception du site web et actuellement il se consulte uniquement en interne. L’on pourrait classer dans la même veine le ministère de la Défense ou encore le ministère de la Santé qui a abandonné son site après une attaque des hackers. L’on se rend compte, en fin de compte, que de nombreux ministères se contentent de créer un site web et en oublient l’actualisation alors que d’autres tardent à emprunter le train de la modernité qui va à une vitesse impressionnante.
Beaugas-Orain Djoyum|8 Octobre 2010|Le Jour|
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