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Dominique Lafont au tribunal : « Bolloré finance la Fondation Chantal Biya »

Ecrit par Jean Bruno Tagne| 20/12/209| CameroonLink

Dominique Lafont Directeur du Groupe Bollore en Afrique

La révélation en a été faite par Dominique Lafont au cours d’un procès en diffamation intenté par l’industriel français contre France Inter.

«Cameroun : l’empire noir de Vincent Bolloré ». C’est le titre d’une enquête diffusée le 29 mars 2009 sur France Inter, et qui vaut aujourd’hui à son auteur, Benoît Collombat, les foudres de l’industriel français. Vincent Bolloré a décidé de l’attaquer devant la justice pour diffamation, ainsi que le producteur de l’émission, Lionel Thompson.
L’enquête incriminée est un ensemble de révélations sur les pratiques du groupe Bolloré au Cameroun. Lequel contrôle, entre autres, le transport par chemin de fer à travers Camrail, acquis par une concession de 30 ans en 1999, des activités au port de Douala, la Socapalm, etc. Les nombreux témoignages de Camerounais recueillis dans cette enquête montrent le peu de cas que Camrail fait du transport des passagers pour ne privilégier que le transport des marchandises. L’on y dénonce aussi les conditions de travail inhumaines dans les palmeraies, ainsi que les salaires inacceptables (39 000 Fcfa par mois). « Tout est faux dans cette enquête », dénonce Dominique Lafont, directeur Afrique du groupe Bolloré.
La première audience de ce procès a eu lieu mardi dernier devant la XVIIème chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Un procès en diffamation qui a plutôt tourné au procès des dessous des activités du groupe Bolloré au Cameroun. Quatre Camerounais interrogés dans l’enquête incriminée ont défilé devant le juge : Pius Njawé, directeur de la publication du Messager, Hilaire Kamga, président de Nouveaux droits de l’homme, Jean-Marc Bikoko et Edouard Tankwé, syndicalistes.
Sur le site Internet Rue89, Hilaire Kamga accuse Camrail : « Au moment de l`accord de concession en 1999, il était prévu que 603 employés retraités de la Régifercam devaient être indemnisés par l`Etat à hauteur de 26 milliards de Fcfa. A ce jour, ils n`ont rien touché. Pour Bolloré, c`est la mafia des états superposés : je prends l`actif, je laisse le passif », a-t-il dit.
Jean-Marc Bikoko, syndicaliste, quant à lui, pense que «Bolloré c’est un prolongement du colonialisme … Depuis l`arrivée de Bolloré, il y a eu une dizaine de licenciements abusifs d`employés de la Camrail. Nous les contestons, mais la justice est aux ordres. En fait, le syndicalisme a périclité sous Bolloré. La responsabilité sociale des entreprises, dont vous parlez si souvent ici, elle est où chez nous ? », s’interroge-t-il. Et Pius Njawé d’ajouter : « Bolloré est un Etat dans l`Etat, il n`a de compte à rendre à personne. Cette Françafrique continue à garder une mainmise sur des secteurs entiers de l`économie, avec de l`argent qui revient en France pour financer des partis politiques ».
Toutes ces accusations sont rejetées en bloc par le directeur Afrique du groupe Bolloré, Dominique Lafont. Comme pour montrer la bonne foi de son patron au Cameroun, il révèle que la Fondation Chantal Biya est financée par Bolloré à hauteur de 50 000 euros (plus de 32 millions Fcfa). Au sujet des conditions de travail et des salaires dérisoires des ouvriers des plantations de la Socapalm, il se dit incompétent pour en parler.
Le procès de Bolloré contre France Inter ne fait pas l’objet d’une attention particulière dans les « grands » médias français. C’est sur des sites Internet et auprès des associations qu’il trouve un terreau fertile. L’association Survie, dont le président, François Xavier Verschave, avait consacré un certain nombre de travaux aux pratiques de Bolloré en Afrique, suit le procès de très près. « Le groupe Bolloré, soucieux de préserver l’image de ses juteuses activités africaines, opte aujourd’hui pour la stratégie d’intimidation à l’égard des médias et journalistes qui délivrent encore à son sujet une information fiable et indépendante », soutient l’association Survie à travers son site Internet.
Présenté dans leur ouvrage « Ces messieurs Afrique » de Stephen Smith et Antoine Glaser comme étant « le plus cannibale de tous les “messieurs Afrique” du business français », Vincent Bolloré est en effet une figure emblématique du capitalisme français. Ce magnat pèse 6 milliards d’euros et son principal terrain de chasse est l’Afrique (Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Congo…).




 

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