Port en eau profonde de Kribi: Les populations bloquent le chantier

Elles réclament la réévaluation des indemnités et des compensations.

Vendredi dernier, au petit matin, les populations de Lolabé ont dressé des barricades à l’entrée principale du chantier du futur port en eau profonde de Kribi, empêchant les ouvriers de la société Razel d’accéder au site où un impressionnant travail de terrassement a déjà été abattu.

Face à l’ampleur croissante des terrassements, les tombes, les cultures et certaines habitations se trouvent déjà menacées. Les populations se trouvent ainsi dans une sorte d’étau. Depuis l’ouverture de l’enquête sur les indemnisations, ils n’ont plus accès à leurs comptes personnels ; le lieu de recasement n’est pas toujours identifié. D’autres questions liées à la compensation sont restées sans réponse.

Après la délocalisation, les pêcheurs auront-ils encore accès à la mer ? Comment vont-ils s’adapter à l’éventuel lieu de recasement ? Dans leur colère de samedi dernier, hommes et femmes brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : « village de Lolabé : nous demandons de cesser de nous arnaquer » ; « la population de Lolabé n’est pas martyr du développement », « Lolabé : nous demandons la zone de recasement », « Débloquez nos comptes personnels », « Prenez en compte nos terrains coutumiers comme partout ailleurs », « Nous demandons la réévaluation de nos biens ».

Le sous préfet de Kribi 1er, Jean Hubert Bessala, qu’accompagnait le commandant de brigade, Joseph Moubeke, est arrivé sur les lieux. Après avoir pris connaissance du mouvement d’humeur et relevé de son propre stylo les réclamations, il a tenu une séance de travail dans laquelle il a recommandé aux populations le calme et la levée des barricades. Ce même jour, le ministre de l’économie, Louis Paul Motaze était à Kribi, pour la validation du schéma d’aménagement et de développement de l’océan, mais ne s’est pas prononcé sur le sujet.

Joseph Abena Abena| 21 mars 2011| Le Jour|