Douala : Quatre faux agents d’Aes-Sonel interpellés

Deux d’entres eux ont été molestés par des habitants de Ndogpassi 2 qui ont ensuite conduit la bande au commissariat du 14ème

Je suis un agent Sonel moi», répète un policier qui cite ironiquement l’un des présumés faux agents de la société Aes-Sonel. Le gardé à vue continue pourtant d’implorer la clémence de Raoul Bertrand Mbenjo, le media relations officer d’Aes-Sonel, venu voir les quatre individus qui se faisaient passer pour des employés de l’entreprise.

Ils ont été conduits au commissariat de sécurité publique du 14ème arrondissement au quartier Ndogpassi 2, hier 27 octobre 2010. Deux des infortunés saignent, l’un à la tête, l’autre à la lèvre. «Il y avait une foule prête à lyncher ces gens. Quelques personnes et moi-même les avons couverts et escortés jusqu’au commissariat», explique un jeune homme.

Les malfrats ont été pris au lieu dit Nyanka à Ndogpassi 2, où ils ont été dans plusieurs domiciles et se présentaient comme des employés d’Aes-Sonel. «J’ai ouvert le portail à des hommes qui portaient des tenues et avaient tout l’air d’être des techniciens. L’un d’eux a présenté le badge d’Aes-Sonel», déclare Michelle, 23 ans. «Ces pseudo-agents ont dit qu’ils venaient inspecter le compteur électrique, poursuit le jeune fille. Mais celui-ci est dans un coffre métallique cadenassé. Ils n’ont pu l’ouvrir et ont plutôt manipulé les câbles. Ils ne s’entendaient pas sur le travail à faire. L’un d’eux a même reçu une décharge électrique. La maman est rentrée de voyage. Ils lui ont demandé une quittance qu’elle m’a donnée avant d’aller se coucher.»

Les malfrats pénètrent ensuite dans la maison voisine qui appartient à un capitaine de gendarmerie. «Mon mari est au travail. Je suis sortie et j’ai juste tiré le portillon», déclare Jeannette Nkuibou. Un des malfrats, resté dehors, est démasqué par un vrai employé d’Aes-Sonel, habitant du quartier. Le faux agent prend la fuite. Rattrapé par la population, il trahit ses complices qui se sont enfermés dans le domicile du capitaine.

Il y a un mois, deux faussaires avaient été pris à Bonamoussadi. «Ils avaient collecté 1.800.000 F.Cfa extorqués à des usagers qu’ils accusaient de fraude», soutient Raoul Bertrand Mbenjo. «Chaque employé d’Aes-Sonel qui descend dans un domicile doit avoir son badge en plastique support Pvc et un ordre de travail signé par au moins deux responsables et portant le nom d’au moins un membre de l’équipe. Les faux agents utilisent généralement les badges plastifiés», poursuit-il.

Assongmo Necdem | Jeudi 28 Octobre 2010| Le Jour|