Caïman club de Douala :L’entraineur fait de la résistance devant Petit Pays

Écrit par Nana Paul Sabin| Jeudi, 29 Avril 2010 |La Nouvelle Expression|

Billé Tanga refuse de quitter son poste, après avoir été demis de ses fonctions par son employeur.
Dans la nuit de mercredi, Adolphe Claude Moundi, plus connu sous son nom d’artiste Petit -Pays, a décidé de limoger Billé Tanga, l’entraineur de Caïman club de Douala, l’équipe dont il présidé les destinées depuis environ sept mois. Une décision qui a pris de court les supporters, sympathisants et tous ceux qui suivent au quotidien l’évolution de cette équipe, deuxième au classement du championnat d’Elite Two de football.

Sur le plan sportif, il n’y a rien à reprocher à ce technicien. En huit matches de championnat, il n’a enregistré qu’une seule défaite. Et à cinq journées du terme, les sauriens du Wouri sont favoris pour occuper l’une des trois places qui donnent accès en première division. Pour quelle raison le président général a-t-il donc décidé de se séparer de son coach? «Peu de temps après son recrutement, il a instauré une ambiance conflictuelle au sein du groupe, notamment entre les joueurs. Ce donc pour ramener la sérénité et un climat sain que le patron a pris cette décision», a expliqué un proche collaborateur de l’artiste président. «Tout est faux dans ce qu’il raconte. Je suis un entraineur à qui on exige les résultats, alors on ne doit pas m’imposer ce que je dois faire. Il veut me faire partir parce que je refuse de faire jouer son jeune frère, Didier Moundi, alors que ce dernier n’a pas de niveau», a réagi Billé Tanga. «D’ailleurs, il n’a pas qualité de me limoger parce que Caïman n’est pas sa propriété. C’est l’équipe d’une communauté, le Caton Akwa» a-t-il poursuivi.

Dans la foulée de cette résistance, il s’est présenté comme tous les matins au stade Mbappé Léppé du quartier Akwa pour la séance quotidienne d’entrainement. Il y a retrouvé Bernard Fotso, le nouvel entraineur nommé par Petit Pays. Ce dernier n’a pas pu prendre ses fonctions. «J’ai été appelé ce mardi soir par le président général pour un entretien qui a abouti à mon recrutement et il était question que je prenne en main l’équipe ce matin. Mais, comme vous le constatez, il est impossible de le faire », confié Bernard Fotso. Effectivement, il a fait face au courroux des supporters et partisans de Billé Tanga qui se sont opposés à l’application de la décision de Petit pays.

«Il est inadmissible qu’un entraineur qui fait les résultats soit chassé de la sorte. Dans le Caïman, depuis un certain temps, il y a des oiseaux de mauvaise augure qui font tout pour nuire à cette équipe et ce sont ces gens qui vont raconter n’importe quoi au président. Nous réclamons qu’il revienne sur sa décision», affirme Clément Araba, président des clubs de supporters. «Petit Pays est très émotif. Je suis convaincu qu’il a pris cette décision sur une histoire fabriquée et fausse qu’on est venu lui raconter. Il n’y a pas le feu dans la maison. On se réunira au plus tôt pour trouver une sortie de crise», temporise Martin Ngambi, président exécutif du club des Akwa.

Au moment où nous allions sous presse, Petit Pays, malgré les pressions venues de toutes parts, n’était pas revenu sur sa décision, nonobstant de multiples réunions tenues au siège du club et même à la chefferie supérieure du canton Akwa.