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Afrique: Services en lignes et applicatifs – Les temps sont mûrs pour les innovateurs africains de placer la barre un peu plus haut

London — Au début du mois de septembre, Google a organisé G-Kenya, une manifestation en faveur des développeurs qui a recueilli une importante participation. C’est seulement un événement parmi d’autres sur le continent qui montre un renouveau d’intérêt pour le développement de services et d’applicatifs. Pour Russell Southwood, il y a un terrain fertile pour des innovateurs africains dans le domaine technique. Cela dit il faut qu’ils décident du prix auquel ils sont à la recherche.

Pour un temps, il a semblé qu’il y aurait beaucoup de bande passante (nationale et internationale) avec des prix en chute libre mais peu de contenu local, de services et d’applicatifs pour en user. Sous le radar, un certain nombre de développements ont vu le jour durant le mois passé suggérant que les entrepreneurs africains dans le domaine technique sont entrain de monter aux créneaux pour combler ce vide.

Prenons par exemple les trois développements suivants:

* A la fin du mois d’août, « Maker Faire Africa » qui s’est tenu à l’Université de Nairobi, a rassemblé des inventeurs de tous bords exposant toutes sortes d’inventions comme des équipements solaires ou des jouets d’enfants. C’était la seconde manifestation de « Make Faire Africa » et son organisation a été assurée par des gens influents incluant Erik Hersman (d’iHub et d’Ushahidi fame), Emeka Okafor le producteur de TED Africa, Mark Grimes de Ned.com, Henry Barnor de Ghana Think et le stylicien social Emer Beamer.

Deux cents personnes se sont retrouvées pour exposer des innovations qui incluent l’utilisation de déchets pour fabriquer de nouveaux objets, des équipements permettant d’économiser de l’eau dans le domaine agricole, des applicatifs de réseaux sociaux pour les téléphones portables et un nouveau système de fabrication de corde en sisal. Quelle peut bien être l’importance de cet événement pour le secteur des TIC ? En fait, cela tient à deux raisons.

En premier lieu, le vainqueur du prix financé par General Electric est un enseignant en physique du Kenya dénommé Robert Mburu qui a créé une nouvelle alarme pouvant être activée ou désactivée grâce à un téléphone portable. L’alarme comprend des détecteurs de mouvements, un écran numérique affichant le nombre d’intrusions et son taux de succès est de 98% jusqu’à 15 mètres. Le prix que Mr Mburu a remporté est une semaine d’apprentissage parmis les scientifiques les plus réputés de GE à Bangalore en Inde. Selon le vainqueur, « C’est lorsqu’on m’a volé ma TV que l’inspiration m’est venue de développer des solutions propres aux problèmes de l’Afrique ».

La seconde raison est que des manifestations telles que celle-ci encourage à l’innovation. Il s’agit de quelque chose d’essentiel dans le processus de développement d’un marché de services et d’applicatifs pour les portables et l’Internet. Un peu plus sur ce sujet dans une minute…

* Erik Hersman est l’un des principaux acteurs dans le lancement d’iHub situé au sommet d’un bloc de bureaux dans la rue embouteillée de Ngong à Nairobi. « C’est Ushahidi qui a apporté le financement initial. Nous voulions rendre son dû au pays. Nous nous sommes dit qu’il fallait essayer. Nous voulions quelqu’un pour nous soutenir financièrement mais personne n’était prêt pour cela. Après le lancement, ils sont tous venus. Si vous mettez assez de personnes intelligentes dans une même pièce, de bonnes choses peuvent arriver ».

D’un point de vue structurel, c’est bien ce que l’iHub est : une bonne architecture d’un espace ouvert avec des sièges très à la mode, un accès Wi-Fi gratuit et un petit café bar. L’espace de travail comprend une touche de légèreté, un élément qui manque trop souvent dans les grands projets de promotion de l’entreprenariat. L’espace permet de créer son réseau. C’est un endroit d’où l’on peut travailler pour ceux qui débutent. Il s’agit aussi d’une bonne place pour rencontrer des techniciens et se mettre au goût du jour de ce qui se passe parmis les développeurs ».

Basé sur un système d’adhésion, différents niveaux permettent à chacun de faire part du réseau et de bénéficier de ses services. Un type d’adhésion vous donne droit à un bureau de travail, un casier de rangement et l’usage d’une salle de conférence. Erik Hersman pense qu’il y aura 150 membres à la fin de cette année. « Il s’agit d’un espace ou l’on peut trouver des gens pour un travail et s’informer des manifestations qui ont lieu. En utilisant leur site Internet, il est possible de voir des exemples de travaux réalisés par des membres. Lorsqu’ils ont été embauchés, ils vous noteront sur des choses comme la façon dont ils ont été traités et la rapidité du paiement ».

« C’est un peu comme un espace coopératif. Il y a un nouvel endroit à Londres dénommé Tech Hub dont le modèle est intéressant et très similaire au nôtre. Ce que nous faisons en ce moment, relève plus de l’expérimentation ». L’espace de travail est utilisé par 20 à 40 personnes par semaine. Mais selon Erik Hersman, le nombre potentiel de membres est plus important: 600 personnes ont participé à Bar Camp Africa, un mélange de développeurs, programmeurs et bloggueurs. « Il s’agit d’un marché en pleine croissance et il nous faut trouver assez de financement pour que 10% des idées puissent être concrétisé. Il n’y a pas encore assez de gens qui sont prêts à prendre des risques. Les investisseurs locaux demandent 60% de l’affaire. Il nous faut trouver des gens qui sont prêts à investir entre de 10,000 et 50,000 dollars US pour nous permettre de continuer notre action ».

* La manifestation G-Kenya a attiré plus de 1,200 personnes et un événement du même type en Ouganda a réuni autour de 650 personnes. Cependant, lors de ma participation à un panel vers la fin de la manifestation, le nombre de participants s’était réduit à un noyau de l’ordre de 400 à 500 personnes. Quelque que soit l’angle duquel on examine cette manifestation, il s’agissait bien d’un événement important avec une marquise à l’extérieur pour les pauses et un DJ orchestrant la musique durant les pauses.

Google cherche à introduire ses produits sur les marchés qui disposent de bande passante et des appareils pour les utiliser. Nelson Mattos, vice-président de l’Ingénierie a annoncé le lancement du portal Android pour le Kenya. Le magasin d’applicatifs permettra aux développeurs de vendre leurs produits et services n’importe ou: le marché local, à travers l’Afrique et par le monde à deux millions d’utilisateurs professionnels et 25 millions d’utilisateurs privés. Les portables Android sont arrivés tard sur le marché africain mais ils commenceront à rattraper leur retard dans les 18 prochains mois.

J’ai participé à un panel consacré à la question de « l’idée au produit ». J’ai eu un échange de conversation avec l’un des panélistes que j’ai trouvé révélateur. J’ai fait un commentaire concernant le trop grand nombre en Afrique d’innovations du type « moi aussi » et que copier ce que quelqu’un d’autre a fait n’est pas vraiment une innovation. Ma remarque a touché au vif un des membres du panel qui m’a répondu qu’il voulait gagner de l’argent et qu’il n’y avait rien de mal à prendre des idées d’ailleurs et d’essayer d’en faire un succès.

Non sans raison, il a souligné qu’il y a beaucoup de travail à faire au cours terme pour « localiser » les services et les applicatifs et que fondamentalement il n’y avait rien de mal à faire comme ça. Il y a eu peu d’idées originales et bien souvent ces idées étaient simplement de nouvelles manières d’utiliser des techniques existantes.

La raison pour laquelle j’ai insisté sur ce point, c’est que dans ma position je se suis amené à recevoir beaucoup d’informations et très souvent les mêmes informations viennent par vagues. Il me semble qu’il y a des annonces sans fin pour des applicatifs similaires à Facebook. J’en compte trois déjà au Kenya et bien souvent ce sont des produits superficiels qui se limitent à appliquer un fard à une plateforme qui a été crée ailleurs. La prime pour ces types de produit est qu’ils n’ont pas beaucoup d’utilisateurs et très peu de contenu original. En d’autres termes, le développeur a pris le moindre risque et n’a pas compris comment créer la chose la plus importante, la communauté d’utilisateurs qui va transformer un site moribond en un succès qui respire la vie.

Au long terme, les développeurs africains devront créer des services et des applicatifs qui peuvent être comparés avec ce de leurs pairs en Afrique et ultimement au marché féroce des idées globales. Lors de la conférence inaugurale de Tech4Africa par exemple, « Seedcamp » le micro-fonds européen d’investissement qui se concentre sur les « startups » a choisi trois projets d’Afrique du Sud pour concourir à la semaine européenne de Seedcamp. Les trois projets sélectionnés incluent Cognician: www.cognician.com ; GetaGreatBoss: www.getagreatboss.com ; iSigned.com: www.isigned.com

Il est possible de prendre leur jugement à défaut en particulier pour ne pas avoir trouver de projets innovants à l’extérieur de l’Afrique du Sud. Cela dit, il est plus dur de ne pas être d’accord avec leur sentiment d’ambition mondiale. Ce chemin n’est pas fait pour tout le monde mais si les développeurs locaux ne veulent pas l’embrasser, l’Afrique produira simplement des copies au moyen terme.

Des services comme M-Pesa, Ushahidi et le service d’examen par SMS au Kenya sont tous le fruit d’idées innovatrices. Quand le service d’examen par SMS a été activé, il a reçu plus de 1.5 millions de demandes. Une innovation authentique, c’est une combinaison d’idées qui n’existent pas vraiment avec un besoin pour celles-ci. L’Afrique a besoin de plus de ce type d’innovations parce qu’elles permettront d’en faire des produits mondiaux à succès. Ces produits attireront de l’argent sur le continent permettant de créer un futur bien différent pour l’Afrique. Il s’agit bien là du challenge qui vous attend….

Russell Southwood 28 Septembre 2010|Balancing Act (London)

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