Investissement : Le Cameroun absent au sommet Afrique-Etats-Unis

Lazare Kolyang – MUTATIONS -29/9/09-

Cette rencontre d’affaires qui se tient du 28 septembre au 1er octobre mobilise plus de 1500 leaders des secteurs privé et public.

C’est le 7ème sommet axé sur les opportunités d’affaires entre les secteurs privés des deux continents qui s’est ouvert hier, 28 septembre 2009, au Walter E. Washington Center aux Etats-Unis, avec, comme indiqué au programme, une communication sur le «Doing Business in Ethiopia». Après ce forum sur le climat des affaires en Ethiopie, deux autres pays africains vont profiter de cette rencontre pour aguicher les investisseurs américains. Ce sera le cas, aujourd’hui 29 septembre, pour la délégation d’Angola et celle de la Namibie. Au-delà de ces opportunités importantes qui s’offrait ainsi au gouvernement camerounais pour présenter aux créateurs de richesses américains le cadre dans lequel évoluent les entreprises au Cameroun et, pourquoi pas, opposer quelques arguments contradictoires à la position occupée par le Cameroun dans le classement du «Doing Busines» ; d’autres sujets importants, comme la santé, la gestion des ressources naturelles dans le golfe de Guinée, le tourisme, les infrastructures, etc. qui concernent le Cameroun au premier chef, sont en débats du côté de Washington.

En l’absence bien entendu d’une délégation officielle du Cameroun, qui a pourtant pris l’habitude de prendre part à ce rendez-vous baptisé «US-Africa Business Summit». Selon nos sources présentes à ce sommet, seuls quelques Camerounais, de manière individuelle, sont présents à ces travaux auxquels prennent part l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Janet Garvey, et de nombreuses délégations officielles du Rwanda, de l’Afrique du Sud, du Nigeria, de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Sénégal, du Liberia, du Soudan, du Ghana, du Mozambique, etc. C’est donc un énorme vide pour le Cameroun au moment où pour le secteur privé américain, l’Afrique est «la prochaine frontière naturelle» pour les investissements et les partenariats entre les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds. Mieux, le Fmi prévoit, pour le continent africain, une croissance économique de 3,4% en 2009.

Ce qui est supérieur à celle de nombreuses autres régions du monde qui ont été durement touchées par la crise financière mondiale.
Pour Jeri Jensen, Directrice générale pour les initiatives du secteur privé au Millenium Corporate Challenge (Mcc), cité par Boris Kharl Ebaka de «Les Dépêches de Brazzaville», l’intérêt de certaines entreprises américaines d’investir ou de travailler en partenariat avec un donateur en Afrique est plus attrayant aujourd’hui qu’il ne l’était avant la crise, tout simplement parce qu’on constate une considérable réduction de la consommation en Europe et aux États-Unis. Et il y a ainsi le désir d’entreprises visionnaires de s’implanter en Afrique avec des investissements à long terme.

Le sommet d’affaires USA-Afrique, qui se tient tous les deux ans et qui vise à encourager les investissements américains en Afrique, verra cette année la participation des chefs de gouvernement africains, dont dix chefs d’Etat, qui discuteront avec les représentants du secteur privé intéressés par le démarrage ou l’expansion de leurs investissements sur le continent africain. Le sommet est co-sponsorisé par le Millenium Corporate Challenge (Mcc) et le Corporate Council on Africa (Cca), qui représentent les préoccupations du secteur privé américain.
Le sommet de trois jours devrait attirer plus de 1 500 leaders des secteurs privé et public aux Etats-Unis et en Afrique. Ceux-ci pourront assister à plus de 50 sessions spécifiques de l’industrie et des ateliers sur les secteurs économiques les plus prometteurs de l’Afrique, y compris le financement, le développement des ressources naturelles, l’agroalimentaire, les infrastructures, la santé, l’énergie, le commerce et le tourisme.