Opération Epervier: Remy Ze Meka entendu à la DGRE

Par jean.francois.channon | Mercredi 28 avril 2010 | Le Messager

L’ancien ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Remy Ze Meka a été entendu hier, en début d’après midi, par les éléments de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). En fait, la veille de son audition, lundi 26 avril 2010, l’ex-MINDEF avait été convoqué chez le juge d’instruction auprès du tribunal de grande instance du Mfoundi. Il s’y serait rendu. Le magistrat instructeur qui l’a reçu voulait le faire entendre par la police judiciaire. Mais après mouts hésitations et tergiversations, de même que des coups de fils passés ça et là, Remy Ze Meka est retourné chez lui sans qu’on lui dise pourquoi il avait été convoqué au Palais de justice. Il aurait tout simplement été prié de revenir le lendemain. Du moins, le temps que le juge d’instruction lui fasse signe. En fait, des sources bien introduites affirment à tort ou à raison que Remy Ze Meka devait être entendu par les éléments de la police judiciaire. Mais compte tenu de son statut d’ancien ministre de la Défense, et surtout apprend on, d’une certaine proximité amicale et fraternelle qu’il aurait avec l’actuel délégué général à la Sûreté nationale, Emmanuel Edou, un message de la haute hiérarchie du pays (on parle à tort ou à raison d’un message qui serait parti du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République , Laurent Esso) aurait demandé qu’il soit plutôt entendu par les éléments de la Direction générale de la recherche extérieure, de manière quelque peu spéciale. La DGRE ayant des missions de haute sécurité du pays, qui n’ont rien avoir avec les problèmes liés à la police judiciaire.

Pour l’instant, il est difficile de savoir sur quel(s) dossier(s) l’ex-Mindef a été entendu hier dans les locaux de la DGRE. De même qu’on ignore s’il s’agit de l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre. Toute fois, des sources bien introduites au ministère de la Défense parlent à tort ou à raison d’une affaire de surfacturation, dans un marché d’achat des avions de combats, commandé par le Cameroun et attribué à un citoyen français du nom de Farjon. Nos enquêtes auprès du ministère délégué à la présidence chargé de la Défense révèlent en effet l’existence d’un tel marché du temps où Remy Ze Meka était le patron de la Grande Muette camerounaise. Le juge d’instruction en question, dont certaines mauvaises langues du sérail politique camerounais affirment qu’il prendrait ses instructions de la présidence de la République, et particulièrement du secrétariat général, aurait donc été instruit pour faire la lumière sur ce dossier. Surtout que certains avancent que ce marché d’achat des avions de combats pour l’armée camerounaise s’élèverait à prés de 20 milliards de Fcfa. Et jamais, on aurait vu arriver au Cameroun le moindre avion.

Hier en fin d’après midi au moment où nous mettions sous presse, nos sources affirmaient que l’ex-MINDEF se trouvait encore dans les locaux de la DGRE. Est-ce donc le début des problèmes judiciaires qui vont aboutir à l’inculpation de Remy Ze Meka ? Wait and see.