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Pierre Kwemo : Mes heures d’enfer à la gendarmerie

Posted by Admin on Sep 9th, 2009 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Justin Blaise AkonoMutations -

Pierre-KwemoL’ancien vice président de l’Assemblée nationale parle de ses moments d’arrestation.

Pierre Kwemo peine encore à se remettre de ses émotions après son interpellation lundi dernier par les éléments de la gendarmerie nationale. Le ci-devant 2è vice président de l’assemblée nationale, et actuel vice président du Social democratic front (Sdf), principal parti de l’opposition et propriétaire du César palace que nous avons rencontré dans ses bureaux de Yaoundé hier soir est tout vert de colère : “J’ai honte de mon pays”, s’écrie-t-il. Le ton haut, le verbe fort. Il vient de passer une nouvelle journée d’audition devant les enquêteurs du groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi. “Je n’ai pas passé la nuit là-bas hier”, rappelle celui qui est resté injoignable jusqu’à très tard dans la soirée de lundi.

En effet, Pierre Kwemo, visage froncé, se souvient qu’il a été conduit “brutalement par les forces de l’ordre. Ils m’ont froissé, me tenant tantôt par la veste, tantôt par les bras”, se souvient-il. D’ailleurs, l’homme d’affaire dit avoir fait un tour dans un hôpital après 23h, heure à la quelle il a été libéré. Il se redresse et accuse : “ma santé a été très affecté”. Lorsqu’on lui parle de son affrontement avec les forces de l’ordre et d’une bagarre que ses “gros bras”, auraient voulu organiser, l’homme d’affaire sursaute d’étonnement : “Je n’ai affronté les forces de l’ordre. Que puis-je faire avec des hommes armés jusqu’aux dents. D’ailleurs, j’ai été la seule personne interpellée”, se justifie-t-il. La scène vécue lundi en mi-journée au site querellé décrit encore à suffisance cette personnalité de baroudeur du vice président de l’assemblée nationale. “Mettez- moi ces gens dehors”, l’a-ton entendu dire.
Sa journée de lundi n’a pas aussi semblable à celles qu’il a connues à l’époque où il était encore député et que son parti, le Sdf, avait décidé de marcher dans la ville de Yaoundé en 2004.

Ceux-ci réclamaient l’informatisation du fichier électoral. Pierre Kwemo avait alors été bousculé par les forces de l’ordre tant en face du monument de la Réunification à Ngoa-Ekelle qu’au boulevard du 20 mai. Car, Pierre Kwemo dit ne pas comprendre pourquoi des gendarmes lui parlent de politique dans une brigade. “Ils m’ont insulté. Disant : vous êtes qui, avec votre parti qui est fini ! Vous voulez faire la loi. Raclons-le. Ce parti est fini ! Il n’existe plus !”Rapporte l’ancien député Sdf à l’assemblée nationale.
Mais, lundi, “je suis resté à la main courante de midi jusqu’à 23h, avec un passage chez le procureur de la République à 16h”. Pierre Kwemo veut parler des échanges avec les hommes de loi. Il se retient en se rappelant qu’il ne doit pas dévoiler le contenu de ces échanges. Après son audition d’hier, il estime qu’une cabale a été organisée contre lui. Il dit qu’on le traite de chérif de la ville depuis quelques temps et que “le préfet du Mfoundi a pour mission de réduire au silence les hommes politiques qui veulent nuire dans la ville de Yaoundé”. Une grave accusation qu’il dit assumer. C’est alors qu’il s’étonne que le préfet ait donné l’ordre de l’expulser contre la décision du procureur de la République. Bien des choses pires que celles-là, que le vice président du Sdf compte confier lors d’une interview.

L’ancien député frémit de savoir “qu’après avoir servi ce pays pendant plus de dix ans, qu’on me traite de la sorte”. Presque hors de lui, il déplore la manière dont les anciens dignitaires du pouvoir sont traités. Dans un retour vers le passé, il se souvient avoir vu l’ancien président de la République Hamadou Ahidjo aller appeler dans une cabine téléphonique à Dakar au Sénégal. “Si on ne respecte pas ceux qui ont servi ce pays, personne ne sera épargné, jusqu’au plus haut niveau”, s’indigne-t-il. Interpellé sur son caractère d’ancien député, par conséquent de protecteur de la loi qu’il a voté à l’assemblée nationale pendant deux mandats, Pierre Kwemo se défend en disant : “Je n’ai pas violé la loi. Je suis plutôt victime”. Mais, de quoi ? Il tente alors, posément, mais avec insistance, d’expliquer les causes de son interpellation.

Amnésie
En effet, l’expulsion des effets de Pierre Kwemo lundi dernier 7 septembre, fait suite à une décision du Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, rendue le 22 décembre 2005. Selon la plainte déposée par M. Monkam, représentant les Ets Monkam S.A, il ressort qu’à la date du 20 décembre 1998, Pierre Kwemo a loué un espace de 2000 m2 appartenant aux Ets Monkam, pour un bail mensuel de 100.000 Fcfa. Après la première année, Pierre Kwemo n’a plus payé de loyer, accumulant ainsi 49 mois impayés, soit un total de 4.900.000 Fcfa.
Suite à une mise en demeure servie par voie d’huissier le 23 juillet 2004, “ce dernier a payé 10 mois de loyer, ce qui réduit à 39 mois les arriérés de loyer, restant encore à payer, soit 3.900.000 Fcfa, compte non tenu des six mois échus et dus depuis lors”, peut-on lire dans une ” copie grosse ” du jugement N° 43/com du 22 décembre 2005. Après avoir prononcé la résiliation du bail unissant les Ets Monkam à Pierre Kwemo représentant la société Socadic, le Tpi “ordonne l’expulsion de ces derniers tant de corps, de biens que de tous occupants de leur chef, du local loué appartenant aux Ets Monkam”.

Réagissant à la décision du Tpi, Pierre Kwemo a saisi la cour d’appel du Centre. Au cours de l’audience en appel du 10 janvier 2007, l’ancien député parle de “contradictions flagrantes”, déclarant au passage que la procédure dudit jugement lui a été dissimulée. Le 20 février 2006, Me Raphaël Ebodé, huissier de justice, somme Pierre Kwemo de “libérer et laisser libre tant de corps, de biens que de tous occupants de son chef, l’immeuble du requérant qu’il occupe désormais sans droit ni titre”. Entre temps, M. Kwemo verse la somme de 6.400.000 Fcfa aux Ets Monkam le 31 juillet 2006. Il s’agit de l’aboutissement d’un protocole d’accord signé 6 juillet pour résoudre le litige à l’amiable.

Malgré ce protocole d’accord, la procédure continue. Le 1er septembre 2009, une tentative d’expulsion de M. Kwemo échoue. Dans le procès verbal dressé par Me Thomas Biyik, on peut lire:”… Sieur Kwemo Pierre qu’accompagnait une foule de délinquants armés de gourdins et de machettes s’est opposé à l’exécution de l’Arrêt”. Me Biyik demande à se “faire assister par la force publique”. C’est ainsi que le préfet signe le 2 septembre 2009 une réquisition à force publique demandant au commandant du groupement de gendarmerie territoriale de Yaoundé et au Commissaire central N°1 de la ville de Yaoundé de “prêter main forte en usant au besoin, de la contrainte sans usage d’armes, à Me Biyik, huissier de justice à Yaoundé, pour l’exécution de la décision de justice N°43/com du 22 décembre 2005″. Le 3 septembre 2009, Me Biyik a servi une autre sommation à Pierre Kwemo de libérer les lieux sous 24h. Ce qu’il n’a pas fait, s’appuyant sur la note du procureur de la République du 19 août dernier.

Pierre Kwemo s’est dit surpris par la présence d’un huissier de justice accompagné des forces de l’ordre dans ses bureaux puisqu’il s’appuie sur la même note, en date du 19 août dernier, qui indique qu’il devait encore garder son bail, “jusqu’à ce qu’une décision de justice en dispose autrement”. Décision manuscrite au verso du protocole d’accord transactionnel passé entre les deux parties en conflit. Pierre Kwemo, propriétaire du César palace, conseille vivement de lire l’article 3 de ce protocole qui prévoit que “le bailleur [M. Monkam] renonce expressément et irrévocablement au bénéfice du jugement commercial rendu en date du 22 décembre 2005 par le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif”.

Le propriétaire du César palace et de plusieurs autres salles de jeu dans la ville de Yaoundé et Douala révèle que les relations entre son bailleur et lui prennent du plomb dans l’aile il y a sept ans lorsque le bailleur, qui, selon Pierre Kwemo, avait cédé son terrain en option de vente, décide de changer d’avis et d’opter pour la location. Le locataire, qui avait déjà “prêté 20.000.000 Fcfa au bailleur en difficultés”, espérait alors que les deux parties allaient, sans anicroche, “balancer les comptes”, pour un terrain de 2000 m2 qui devait coûter 150.000.000 Fcfa selon Pierre Kwemo. L’enquête a été ouverte. Une nouvelle fois, puisque Pierre Kwemo a été entendu par le procureur de la république. Pour une histoire qui pourrait devenir un feuilleton.

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