Débâcle des Lions Michel Zoah attendu à l’Assemblée nationale

Jean Francis Belibi| 2 Juillet 2010| Mutations|

Michel Zoah attendu à l’Assemblée nationale

Dans une formule inhabituelle, la Chambre a annoncé l’interpellation du ministre des Sports et de l’éducation physique sur le fiasco sud africaine du Cameroun.

Difficile d’imaginer que la débâcle sud africaine des Lions indomptables du Cameroun lors de la Coupe du monde de football qui a encore cours en ce moment au pays de Nelson Mandela, prendra les mêmes proportions que le méga drame politico-sportif qui a été celui de l’équipe de France lors de la même compétition. Mais au regard de l’intérêt suscité par l’annonce faite lundi dernier à l’Assemblée nationale à la fin de la séance plénière de l’interpellation du ministre des Sports et de l’éducation physique par un élu de la nation.

Depuis l’annonce faite par Hilarion Etong, 1er Vice président de l’institution, dans une formule inhabituelle, de la réception d’une question de l’élu Rdpc du Logone et Chari dans l’Extrême Nord, Abakar Mahamat, on a bien senti monter au sein de l’opinion, une certaine pression sur l’intérêt suscité par cette annonce. Au sein de l’hémicycle de Ngoa Ekellé, l’on explique le choix fait d’annoncer cinq jours à l’avance cette interpellation d’un membre du Gouvernement, dans une formule de question orale qui est pourtant très courante ici, par le souci de susciter l’intérêt de l’opinion camerounaise, et surtout de démontrer que la représentation nationale tient à s’enquérir, dans les formes que lui permet bien la loi, de la situation qui a conduit à la déconvenue de notre équipe nationale en Afrique du Sud.

Ici, l’on indique être d’autant plus préoccupé par cette situation que lors du passage du ministre Michel Zoah devant la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée nationale en novembre dernier pour la défense de l’enveloppe budgétaire, il avait plaidé pour la mise à la disposition de son département ministériel, de moyens conséquents pour faire face à cet événement : «Il semblait d’autant plus sincère qu’il sortait d’une phase où il avait permis la qualification in extremis des Lions indomptables. Les députés ont estimé que cette participation à une Coupe du monde en terre africaine était peut être l’occasion d’une prestation honorable de notre équipe. Mais hélas !», lance sous le couvert de l’anonymat, l’un des membres de la Commission, ayant à l’époque participé à l’audition du ministre.

Il est donc question de savoir ici pourquoi, au moment où les pouvoirs publics semblent avoir tout mis en œuvre pour une participation honorable des Lions indomptables au rendez-vous sud africain, que l’on se retrouve face à pareil fiasco.
On peut donc imaginer le plein d’œuf que va faire l’hémicycle de Ngoa Ekellé demain vendredi, où le président de l’institution Cavaye Yeguié Djibril a choisi d’adapter le programme des travaux à celui de la compétition qui se déroulent en Afrique du Sud. La plupart des travaux, à l’instar des traditionnelles séances de questions orales qui ont lieu le vendredi, se déroulent désormais dans la matinée. Histoire de permettre aux élus de la nation et à tous ceux qui travaillent dans cette institution de suivre sereinement la Coupe du monde. L’on sera d’autant plus attentionné que l’interpellation du ministre Michel Zoah vient d’un élu que l’on a très peu vu prendre la parole à l’hémicycle.

Du côté du ministère en charge des Sports, on se dit cependant serein. Dans l’entourage du ministre Michel Zoah, on indique que le chef de département n’a rien à se reprocher: “La Fécafoot a choisi un entraineur pour les Lions, le gouvernement a validé ce choix. L’entraineur, après avoir qualifié les Lions à la coupe du monde, a demandé des moyens; le gouvernement a pris des dispositions pour que les Lions et l’encadrement ne manquent de rien. Pour une fois, la délégation est partie sans aucune revendication. Alors, si sur place en Afrique du Sud, on constate des cas d’indiscipline grave, des divisions internes, quels sont les pouvoirs du ministre qui n’assure que la tutelle et qui, avait quelques hauts responsables, ne peut qu’interpeller sur un sursaut patriotique? Le ministre expliquera tout cela aux députés et chacun prendra ses responsabilités.”

On ne pourra donc que saluer cette première initiative de la cuvée 2007-2012, des membres de notre Assemblée nationale, même si certains observateurs estiment que ces réactions auraient déjà dû être enregistrées après la débâcle de la Coupe d’Afrique des nations de 1992 au Sénégal, et après la Coupe du monde qui a suivi deux ans plus tard aux Etats-Unis d’Amérique. Certains pensent même que l’intérêt de la représentation nationale aurait dû commencer au lendemain la piètre prestation enregistrée lors de la Can 2010 en Angola, et qui semblait pourtant déjà être le présage d’une prestation qui n’allait pas être du tout honorable en Afrique du Sud pour la plus grande échéance planétaire du football.