Affaire de l’avion présidentiel : Les attentats du 11 septembre 2001 mis en cause

L’ex Secrétaire général de la présidence de la République comparaissait hier au tribunal de Grande instance du Mfoundi.

Jean-Marie Atangana Mebara comparaissait hier, 21 octobre 2010 au tribunal de grande instance du Mfoundi dans le cadre de l’affaire qui l’oppose en même temps qu’Hubert Otélé et Joseph Walls à l’Etat du Cameroun.

Arrivé sous forte escorte à bord d’un pick-up de marque Mitsubishi de couleur blanche, il s’est d’abord entretenu avec quelques membres de la famille venus assister à l’audience avant de regagner la salle. Attendus à 11 h 30, c’est finalement aux environs de 12 h 05 que les membres de la collégialité présidée par Gilbert Schlick font leur entrée.

12 h 08, début de l’audience. Atangana Mebara qui conversait quelques minutes plus tôt avec des proches parents rejoint le banc des accusés. Il est suivi par son coaccusé, Hubert Otélé. 12 h 10, ouverture des débats. Après lecture du chef d’accusation et vérification de l’identité des accusés, parole leur est donnée.

D’entrée de jeu, Jean-Marie Atangana Mebara déclare: « Je plaide non coupable. Et, à l’intention du président du tribunal, j’ai des exceptions à soulever», dit-il calmement. «Je ne suis en rien concerné par cette affaire. Je ne sais pas de quoi on parle. Je suis non coupable», s’est défendu à son tour, Hubert Otelé. Parlant d’exception, les conseils de l’ex-Sgpr constitués de Me Claude Assira, Françoise Ekani, du representant du cabinet Ebanga Ewodo et Claire Nguini (absent) ont déroulé un document de 17 pages. Dans sa plaidoirie qui a duré plus de soixante minutes, Me Claude Assira, a apporté les précisions sur la décision de l’acquisition de l’avion présidentiel, prise par un certain nombre de personnes. Parmi celles-ci Marafa Hamidou Yaya, à l’époque des faits Secrétaire général de la présidence de la République, Yves Michel Fotso, directeur général de la Camair, Michel Meva M’Eboutou, ministre des Finances, John Begheni Ndeh, ministre des Transports. Il convient d’indiquer, a-t-il ajouté, « que conformément aux pratiques courantes, la Société nationale des hydrocarbure (Snh), était censée être le bailleur de fonds. Les transactions pour l’acquisition de l’avion se sont effectuées au moment où Atangana mebara n’occupait pas encore le poste de Sg de la présidence de la République… Un an plus tard, lorsque Atangana Mebara prend fonction, dit-il, il est confronté à un certain nombre de difficultés que l’avocat a évoqué au passage, notamment les attentats du 11 septembre 2001 qui auraient retardé l’acquisition de l’avion présidentiel». Or, a précisé Me Assira, « ce n’est qu’au moment où notre client quitte les affaires que la machine se met en branle. Laquelle «machine» a abouti à l’arrestation et à l’incarcération de l’ex Sgpr en 2008.

Dans l’ensemble, les conseils de l’accusé Atangana Mebara se sont indignés de ce que leur client ait été saisi sur le seul chef de la tentative de détournement de deniers publics, «alors que les auteurs du détournement ne sont pas devant le prétoire». Prenant la parole à son tour, le ministère public a souhaité que lui soit accordé un délai de deux mois afin de réunir des éléments de riposte. L’audience a été renvoyée au 18 novembre prochain.

Flore Edimo|Vendredi, 22 Octobre 2010| Le Jour|