Meurtre Douala : une prise d’otage tourne au drame

Ce n’est pas de ce monde que les parents de la petite Mégane Priscille Mbakop la reverront, du moins vivante. Enlevée depuis le mercredi 18 août 2010 à Nyalla au lieu dit Pariso à un jet de pierre du domicile de Pius Njawé (de regrettée mémoire), ce n’est qu’hier dimanche 22 août 2010 que son corps sans vie a été retrouvé non loin du domicile familial en état de décomposition. Le témoignage de Mégane Ntemdie, la tante de la victime. «C’est depuis mercredi qu’on la cherche quand elle est allée écraser les condiments. Après, on a vu une lettre qui confirmait son enlèvement et où les ravisseurs exigeaient une somme de 5 millions pour libérer la fillette».

Reprenant son souffle et essuyant les larmes, elle poursuit : «Il y avait un numéro de téléphone dans cette lettre». Ne disposant pas de la somme demandée, les membres de la famille demanderont un moratoire et proposeront un million. «J’ai pris rendez-vous pour le Bois des singes avec celui avec qui je parlais au téléphone, l’endroit où je devais déposer l’argent». C’est ainsi qu’en venant chercher la rançon, un des ravisseurs tombera dans les filets des fins limiers de la police judiciaire du Littoral, aux aguets.

Règlement de comptes ?

«Dès qu’il nous a repérés, il était trop tard, il a jeté le téléphone avec lequel il communiquait, a pris le sac d’argent et a essayé de fondre dans la nature. Il a reçu une balle dans la jambe qui l’a immobilisé, dit un agent de police sous anonymat. Nous l’avons cuisiné jusqu’à ce qu’il nous conduise où ils ont enterré l’enfant». Ce qui ne fut pas une sinécure. «Depuis hier (samedi 21 août, ndlr), il nous a baladés un peu partout sans oublier qu’il a d’abord clamé son innocence et a dit n’être qu’un envoyé. Dès qu’il a compris qu’il était fichu, il nous a enfin révélé le vrai lieu où le corps a été enterré. Nous l’avons déterré, les parents l’ont identifié et conduit à la morgue de l’hôpital Laquintinie pour les formalités d’usage».

Simple enlèvement qui a mal tourné, ou règlements de comptes ? Où sont les complices de ce (présumé) ravisseur aux arrêts? Autant de questions qui restent en suspens. Fin de parcours pour cette écolière pourtant inscrite au CmI à l’école les Merveilles de Ndogbong. Les enquêtes se poursuivent.

Etame Kouoh|Lundi 23 août 2010 | Le Messager|