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L’infertilité : un caillou dans la procréation

Posted by Admin on Feb 23rd, 2010 and filed under Featured, Santé. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par lemessager | Mardi 23 Février 2010 | Le Messager|


1. Le calvaire des couples infertiles

Si bien de couples ignorent les vraies causes de l’infertilité. Ils ressentent souvent son impact, qui frappe surtout les femmes selon une certaine opinion. Frustration, culpabilisation, stigmatisation, instabilité maritale et…mauvais traitement en sont les conséquences. Au Cameroun, la stérilité est parfois perçue comme un drame familial. 60 à 80 millions de couples dans le monde sont inféconds. Et la majorité d’entre eux vivent dans les pays en voie de développement. Au Cameroun, 25% des consultations sont liées au problème d’infertilité et une femme sur 5 en souffre.

Augustine et Patrice sont mariés à l’état civil sous le régime monogamique depuis une dizaine d’années aujourd’hui. En dépit de ce qu’ils filent le parfait amour, ils ne peuvent partager cette joie d’avoir des enfants. Dans la quête perpétuelle du bonheur que procure un enfant dans un ménage, Augustine a selon ses propres termes « déjà fait le tour du monde ». Sans succès ! Les années passent, elle dit s’être fatiguée. « Je ne pense pas qu’il y ait dans ce pays un tradi-praticien que je ne connaisse. Des parents, des amis, des connaissances et même mon mari m’ont accompagné dans la quasi majorité des régions que compte le pays. Et toujours rien. J’ai également rencontré des gynécologues réputés et aucun résultat à la fin or des examens médicaux faits par moi ne dévoilent aucune anomalie. J’ai fais des examens physiques et le diagnostic de l’infertilité. C’est à se demander si je ne suis pas tout simplement victime d’un mauvais sort », se plaint-elle. Augustine qui habite le quartier terminus à Douala est plus qu’inquiète de sa situation. Elle dit d’ailleurs ne pas comprendre qu’après plus de dix ans de mariage, elle n’ait pas eu d’enfant. Livrée à elle-même, effarée, elle vit sa situation comme un calvaire. « L’enfant dans un couple c’est important », reconnaît-elle avant de poursuivre : « Je vous assure que c’est pénible. Mes beaux parents n’ont de cesse de me demander ce que j’attends. Il n’y a pas longtemps, ils avaient exigé que leur fils prenne une autre épouse parce qu’ils ne comprennent pas. Ils m’accusent de temps en temps d’être la responsable de ce qui m’arrive. Las d’attendre et sachant plus à quel saint se vouer, elle s’en remet désormais à Dieu ». Les voix du seigneur étant insondables, elle espère un jour « avoir des enfants ». Le cas de cette dame de plus d’une trentaine d’années est saisissant. Même si aucun chiffre sur le nombre de femmes qui souffrent d’infidélité au Cameroun n’est pas connu, il convient de reconnaître qu’elles sont nombreuses dont la capacité à concevoir est sérieusement réduite. Judith. N est assistance de direction dans une multinationale basée à Douala. Elle aussi avait souffert d’infertile due à des infections au niveau du col de l’utérus. « J’avais eu une chlamydiose qui avait affecté ses voies génitales inférieures et qui s’était propagée vers les voies supérieures entraînant une maladie une obstruction des trompes utérines » nous confie t-elle. « Après plusieurs mois de traitement, j’ai eu suivi médical ». La suite on l’a connaît. Aujourd’hui, cette mère de deux enfants (un garçon et une fille) pense que « l’organisme de la femme est très délicat. Certaines femmes deviennent infertiles par simple ignorance. Lorsqu’elles ont des problèmes de santé, elles ne songent pas à aller voir un spécialiste ».

Infertilité masculine

Au plan clinique, un couple est considéré infertile si aucune grossesse ne survient durant 12 mois d’activités sexuelles régulières et sans emploi de contraceptifs. Au cours du deuxième congrès du Groupe interafricain d’étude, de recherche et d’application sur la fertilité qui s’est tenu du 11 au 13 février 2010 à Douala sur le thème »Assistance médicale à la procréation en Afrique », des langues se sont déliées Chez les couples infertiles (une stérilité chez un des deux partenaires rendra toujours le couple infertile), les facteurs masculins comptent pour environ 10-30% des problèmes d’infertilité, tandis que dans près de 15% à 30% des cas, des anomalies, précisent les gynécologues, sont décelables chez les deux partenaires. L’infertilité masculine joue par conséquent un rôle significatif dans plus de 50% des couples infertiles. Dans 30 à 40% des cas, l’origine du problème reste inexpliquée. Lorsque aucune raison n’est identifiée pour expliquer la mauvaise qualité de spermatozoïdes, les patients sont soignés à l’aide de méthodes empiriques. Afin de déterminer si la cause de l’infertilité trouve son origine chez les deux partenaires à la fois, il est impératif de procéder à une évaluation médicale simultanément chez les deux partenaires ».

Au Cameroun et comme en Afrique noire, l’absence d’enfant dans un couple se traduit souvent par une mise à l’écart des femmes, systématiquement accusées d’en être la cause même si, dans 40% des cas, ce sont les hommes qui sont infertiles. Rejetées par leurs familles et leurs communautés, ces femmes, selon les psychologues, tombent dans une extrême précarité. D’autres tentent d’avoir un enfant en ayant des rapports sexuels avec plusieurs partenaires, pratiques à risques, qui de l’avis des médecins, contribuent à répandre les infections sexuellement transmissibles.

2. La politique nationale au banc de touche

« Aux grands fléaux qui secouent le système sanitaire de notre continent, l’infertilité des couples constitue un drame social et devient un problème de santé publique. C’est pourquoi le GIERAF s’est donné, entre autres, pour objectifs la promotion de la formation des praticiens dans les domaines de la reproduction et de mettre, à la disposition des populations, des informations actualisées sur la prise en charge de ce fléau » affirmait Dr Moïse Fiadjoe, président du groupe Interafricain d’étude, de recherche et d’application sur la fertilité. Un discours qui indique que scientifiques et médecins semblent avoir pris le problème à bras le corps. Ce qui ne saurait être le cas pour ceux qui nous gouvernent. La fertilité en Afrique noire et singulièrement au Cameroun est presque ignorée des politiques de santé, tournées vers ce qu’on serait tenté d’appeler « des problèmes plus urgents ». On cite par exemple le paludisme, la tuberculose ou le Vih/Sida, note un membre de Gieraf. Les pourvoyeurs d’aide au développement préfèrent soutenir les contrôles de naissance dans certains pays d’Afrique subsahariens et d’autres pandémies. Tenez par exemple en juin 2009, le Fonds mondial estimait que les programmes par lui financés ont permis de mettre 2,3 millions de personnes sous traitements antirétroviraux (ARV) contre le VIH ; 5,4 millions de personnes ont reçu des traitements efficaces contre la tuberculose ; et 88 millions de moustiquaires traitées à l’insecticide ont été distribuées pour protéger les familles du paludisme. Comme le soulignait déjà un membre du GIERAF, « nous devons convaincre nos gouvernants que l’infertilité est un vrai problème ». Et « un plan d’action contre l’infertilité »,  averti le spécialiste « ne pourra toutefois en ignorer une des principales causes : les infections sexuellement transmissibles répandues comme la gonorrhé ou les chlamydioses, souvent non soignées, qui abîment et obstruent les trompes où a lieu la fécondation, voire occasionnent des dommages irréversibles en raison de grossesses extra-utérines ».

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