Jaylou Ava :” La culture c’est l’âme d’un peuple, mais le Cameroun semble royalement l’ignorer”

La Tribune 2 l’Artiste| 31 Mars 2010 |

LA CULTURE AU CAMEROUN ?

La culture c’est l’âme d’un peuple, mais le Cameroun semble royalement l’ignorer. Certains experts en économie affirment même que le développement de nos pays africains pour ce nouveau millénaire passera par la culture. Comme d’habitude, nos dirigeants restent sourds a ces propos, et n’arrivent pas a se mettre dans le crâne qu’avec les sportifs, pour le moment nous sommes les meilleurs ambassadeurs de nos pays. Notre pays regorge de talents en tout genre, mais le pays n’a aucune politique culturelle, et le peu qui se fait , est fait dans un désordre et un amateurisme qui laisse a désirer. Comment comprendre qu’un pays comme le notre n’ait aucune structure musicale ? Aucune salle de spectacle ? Aucun lieu institutionnel qui serait un repère pour les artistes ? Le camerounais doit apprendre que être artiste, c’est avoir un vrai métier, avec les attributs qui vont avec. L’artiste ne doit en aucun cas devenir le clochard de la république, et en même temps, lui même doit apprendre à se respecter et respecter son métier. Je tiens a saluer ici l’initiative de Jean Jacques pour sa tribune aux artistes. J’espère que cette première pierre qu’il pose est le début de quelque chose de pérenne et de grand pour nous artistes.

Mon Métier

J’ai bénéficié de l’initiation musicale de mon père et de mes frères ainés jazzmen; Jo Ava Ava organiste et Williams Ava guitariste. Mon parcours artistique est un peu atypique, car je suis d’abord ingénieur informaticien, ce qui me vaut d’être arrive a tâtons, et un peu tard sur la scène musicale. Malgré tout j’ai pratiqué la musique pendant toute la durée de mes études, du Cameroun ou j’ai monté la première formation de jeunes jazzmen avec Noël Ekwabi (on avait 16 ans a l’époque), en passant par le Sénégal ou j’ai été le mentor du bassiste sénégalais Moussa Diouf (arrangeur des Touré Kounda). J’ai continué mes études a Paris, ou en dehors des formations que j’intégrais, j’allais jammer de temps en temps avec mes potes Justin Bowen et André Manga chez Olivia Valère près des Champs Elysées. J’ai cinq albums a mon actif, et j’en ai arrangé quelques uns pour d’autres artistes comme Donny Elwood ou Cyrillre Effala. Avec mon ami Steve Ndzana, nous avons mis en place le cabaret “La terre battue” a Yaoundé ou j’ai formé, encadré, et collaboré avec des jeunes musiciens camerounais, comme le groupe Macase, la chanteuse Leeza Roof, ou des jeunes rappeurs comme Krotal. Sensible aux causes humanitaires, j’ai joue pour un téléthon sur la myopathie en France, pour la campagne du président du conseil régional d’Ile-De-France Jean Paul Huchon, dont le thème était la lutte contre le racisme. J’ai également compose des musiques pour des films documentaires comme “la Protection du Bassin du Congo”, “Cameroun, la démocratie en marche”. Je suis membre des ARK JAMMERS, collectif d’artistes oeuvrant pour des causes humanitaires, nous avons donné plusieurs concerts pour l’enfance déshéritée de Washington DC, dans les locaux du FMI/Banque mondiale, et au Duke Ellington School of the Arts. En dehors de plusieurs génériques télés et radios, beaucoup d’extraits de mes musiques ont été utilisés pour les films documentaires de Alain Foka, ou encore le film sur Samuel Eboa.

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Jaylou Ava sera en concert au Music Center at Strathmore dans le Maryland, USA. La date sera communiquée ultérieurement Si vous êtes dans la région, invitez familles et ami(e)s à aller voir un des meilleurs guitaristes camerounais de sa génération.

Vsitez le site de Jay lou Ava ici.