Residence Ongola: Brouillard

Léger Ntiga| 29 Juin 2010| Mutations|

Lorsqu’au matin du 22 décembre 2008, le quotidien Mutations révèle le scandale de ce qui se nommera plus tard «La résidence Ongola», nombreux sont ceux qui, dans l’entourage du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), crient à l’acharnement. Dans certains cercles de l’establishment, l’on parle de manipulation où Gilbert Tsimi Evouna avait, bien longtemps avant, signé une convention avec la société Timbal Imobiliare. La Cuy avait au moment des faits totalement ignoré l’Agence de régulation des marchés publics (Armp).
Qui à son tour, dénonça le non respect des procédures de passation des marchés par la Communauté sur de nombreux chantiers entrepris dans le périmètre urbain de la ville de Yaoundé.

Outre l’Armp, le délégué du gouvernement se permit d’entrer en conflit avec certains organes de délibération du Conseil de Communauté. Une fois de plus, la confrontation eut pour point d’achoppement, le non respect des procédures par l’exécutif de la Cuy. En refusant d’apporter leur caution à des conventions déjà signées par le délégué du gouvernement des mois à l’avance dont celle avec Timbal Imobiliare, les 42 élus de la capitale voulurent prendre leurs distances d’avec un mode de gestion qui commençait à susciter quelques interrogations.
A l’époque, certains membres s’étaient interrogés sur le bien fondé de la destruction du Camp Sic Tsinga, une réalisation qui faisait partie du patrimoine de la ville, et partant, de son histoire. Des études, faites par l’équipe en place à l’Hôtel de ville de Yaoundé, indiquaient alors que la réfection de ces bâtisses vieilles d’environ 40 ans, aurait pu coûter «un peu moins d’un milliard de francs». Une somme que la Communauté aurait pu mobiliser en un, deux ou trois exercices, et garder en toute propriété cette structure.

Une autre option avait été prise. Elle aura consisté à la destruction de ces immeubles et la signature de convention qui indique clairement que la Communauté urbaine n’en sort pas gagnante, nonobstant les explications apportées aux membres du Conseil par le délégué du gouvernement. Et puis des années sont passées! Longtemps après la signature de convention qui s’est faite en violation des textes et lois en vigueur, Gilbert Tsimi Evouna a finalement bouclé son montage financier et hypothéqué le titre foncier de ce domaine contre un financement de près d’un milliard de Fcfa émis par Afriland First Bank.
Le délégué est allé plus loin en annonçant une après l’autre, différentes dates pour la restitution du complexe jamais sorti de terre. Il n’a certainement pas vu venir le départ sous d’autres cieux, de son partenaire, Simon Pierre Ndjeng (patron de Timbal). D’où la question: Que va faire maintenant Tsimi Evouna? Au moment où, acculé par le gouvernement, mis dans l’étau par le Conseil de Communauté et sommé de recourir au Feicom par le chef de l’Etat, le délégué du gouvernement croit sans moyens, dur comme fer, à l’aboutissement d’un projet devenu herculéen.