Eseka : Jean Bikoko emporte sa fille

Le célèbre chanteur décédé a reçu les hommages de la nation samedi dernier dans son village.

Le drame a jeté une once de consternation aux cérémonie funéraires pourtant rehaussées par la présence du ministre de la Culture, Ama Tutu Muna. Peu avant le moment fatidique de l’inhumation, Sidonie Bikoko, l’une de ses filles s’écroule et décède plus tard. Pour les nombreuses personnalités présentes, ce déplacement d’Eseka dans le département du Nyong et Kellé, région du Centre, prend une autre signification. Les obsèques du musicien Jean Bikoko Aladin, décédé à Yaoundé le 23 juillet 2010 à l’âge de 87 ans, des suites d’une longue maladie, prennent un goût hautement amer.

Les obsèques du légendaire guitariste, précurseur du rythme Assiko propre au peuple Bassa ont commencé jeudi dernier par la levée de corps à l’hôpital Général de Yaoundé, en présence de la Mincult, «représentante personnelle» du chef de l’Etat camerounais. Etaient aussi présents, plusieurs personnalités du monde politique et culturel telles que la ministre des Affaires sociales, native de la contrée du défunt, Catherine Bakang Mbock, Odile Ngaska, présidente du conseil d’administration de la société civile de gestion des droits d’auteur de l’art musical (Socam), etc.

La messe funéraire a été célébrée, tant à l’hôpital Général qu’à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé par l’Archevêque métropolitain, Monseigneur Victor Tonyè Bakot. Après un spectacle à la «maison du parti» de Nkolndongo à Yaoundé, son corps a été transporté à Eseka où il a été exposé à l’esplanade de la gare voyageurs de cette ville où il a longtemps vécu. Son enterrement a eu lieu samedi à Biyouha, un district du département du Nyong et Kellé.

Dans la vague des témoignages, son producteur, Victor Bitchoka confie que, quoique Jean Bikoko soit mort, «le travail n’est pas fini. J’ai encore au moins 13 Cd à sortir. Il y a un Dvd de son dernier concert en Belgique en août 2009 qui sortira prochainement. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Il est important que je continue ce travail. Je le fais d’abord parce qu’on aime la musique». L’artiste qui bénéficie d’un hommage national, et, surtout officiel, était présenté par son entourage comme un homme frustré. «Il estimait que les autorités ne faisaient rien pour lui. On aura attendu qu’il décède pour faire un deuil grandiose. C’est dommage», témoigne son producteur, Victor Bitchoka.

J.B.A.| Lundi 18-10-2010 |Mutations|