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Tout sur l’affaire Djomo Pokam

Posted by Admin on Apr 26th, 2010 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Écrit par Evariste Menounga  | Lundi, 26 Avril| Le Jour |

Au tribunal : Les commanditaires de l’assassinat de Djomo Pokam courent toujours

Les cinq condamnés  n’ont cessé, tout au long du  procès, de clamer leur innocence.
Le procès en appel peut réserver bien de surprises. Les commanditaires de l’assassinat de Djomo Pokam n’ont pas pu être démasqués à l’issue du procès des huit personnes accusées de meurtre et condamnées à 15 ans et 20 ans de prison ferme le 14 avril dernier. Renvoyés devant le Tgi du Mfoundi le 24 juin 2008  suite au réquisitoire définitif du procureur de la République pour répondre des faits de meurtre et complicité de meurtre, Tabué Fotso, Eboubidja Pierre, Onambélé Atanga, Pokoupong, Makon Thomas, Eyoum Abel Noé, Tchuenkam Sélestin et Ngui Michel se sont attelés à rejeter, en bloc, les faits qui étaient portés à leur charge. Au cours des différentes interrogatoires des mis en cause, les préoccupations du ministère public et du tribunal tournaient autour de l’identité du ou des commanditaires du meurtre de Djomo Pokam.

Au cours de l’enquête préliminaire et de l’information judiciaire, « les enquêteurs avaient, nous confiait  un avocat de la défense le jour du verdict, acquis la conviction qu’ils avaient devant eux des lampistes et que les commanditaires étaient restés tapis dans l’ombre». Appelés devant la barre du Tgi du Mfoundi siégeant en matières criminelles pour donner leur version des faits comme témoin sous serment, les six accusés présents opteront pour une  ligne de défense identique. Mais, au prononcé du verdict le 14 avril dernier, les trois condamnés présents devant la barre n’avaient que des regrets qu’ils exprimaient en toile de fond de leurs lamentations : « on nous a trompés, on ne savait pas… ». Se décideront-ils à délier leurs langues en appel pour dénoncer les commanditaires que le Tgi du Mfoundi n’a pas réussi à démasquer ? « Le procès en appel, dira un avocat de la défense, peut être l’occasion pour un déballage de la part de trois lampistes qui n’ont plus rien à perdre et à l’égard de qui certaines promesses n’ont pas été tenues ».
Retour ci-dessous sur les dépositions des uns et des autres et les griefs dont ils étaient l’objet.

Evocation d’un assassinat le 21 août 2006 à l’hôtel Hilton

Narcisse Djomo Pokam a été assassiné dans la matinée du 21 août 2006 dans la  suite 815 de l’hôtel Hilton de Yaoundé. Son corps lacéré qui a été par la suite balancé à partir du 8ème étage de cet hôtel présentait de graves lésions au niveau de ses parties intimes et des traces de brûlures au fer à repasser. Etudiant en mathématiques à l’université de Yaoundé I, Djomo Pokam était descendu ce jour là au Hilton Hôtel pour rencontrer un personnage avec qui il s’était entretenu au téléphone quelques minutes plus tôt depuis le quartier. Le nom de ce mystérieux personnage n’a pas été révélé par le bagagiste, Tabué Fotso, le meurtrier de l’étudiant qui l’avait accueilli dans le hall d’entrée de l’hôtel et l’avait orienté à la suite 815, le lieu du crime. Une trentaine de suspects feront l’objet d’une exploitation minutieuse à la Dppj, au commissariat central et à la Dpj, saisis et déssaisis de l’enquête préliminaire, véritable feuilleton à rebondissements.

Martin Belinga Eboutou, l’ex-ambassadeur du Cameroun aux Nations-Unies et un couple d’expatriés présents à l’hôtel ce jour là, seront entendus à la Dpj.  D’autres personnalités seront convoquées et auditionnées à la suite de ce meurtre, comme suite logique aux sit-in organisés devant le Hilton le 21 de chaque mois par la famille comme moyen de pression.  Ainsi en est-il du défunt ex-ministre Antar Gassagay, du directeur du Hilton Roland Muntzer, de  Bimaï Jacques et, surtout, Juimo Monthe, pressenti comme l’un des commanditaires du meurtre de Djomo Pokam. L’ex-président de la Chambre de commerce, des mines, de l’industrie et de l’artisanat du Cameroun avait été convoqué à maintes reprises et plusieurs fois auditionné à la Dppj et à la Dpj à Elig Essono. Accusé d’avoir instrumentalisé certains journaux privés par l’achat de leur silence, Juimo Monthé fera l’objet de dénonciations fracassantes de la part de la Nouvelle presse de Jacques Blaise Mvié et de Nouvelle Afrique de Biloa Ayissi, tous deux auditionnés par les enquêteurs de la Dpj. Juimo Monthé avait_il tenté d’acheter le silence des petits journaux ? Le 17 octobre 2006, une confrontation de 3h sur la question aura lieu entre Blaise Mvié et Juimo Monthé.

Le Messager de Pius Njawe ne sera pas en reste. Son reporter, Alex Gustave Azebaze, sera pris à partie pour complaisance dans la relation des faits qu’on l’accusait d’avoir dénaturé dans le but de travestir la vérité. Aux dires des fins limiers de la police qui avaient auditionné le journaliste, Il en savait un peu trop pour un simple reporter. On lui prêtait, notamment, l’intention de servir d’agent de relai entre Juimo Monthé et le Messager dont lui, Juimo Monthé, entendait s’attirer les faveurs. Puis Njawe ne transigea pas. Comme promis, il convoqua un conseil de discipline houleux qui déboucha sur le licenciement de Gustave Azebaze,  « simple bouc émissaire dans cette affaire », selon le concerné.

Les Condamnés

1-Sur le cas Tabué Fotso François
Il a nié les faits. Bagagiste à l’hôtel Hilton à l’époque, il est considéré par les enquêteurs comme le meurtrier de Djomo Pokam.  Le jour des faits, la victime,  se défend Tabué Fotso, est entrée à l’hôtel et lui a dit vouloir rencontrer quelqu’un qui y loge ; qu’il lui a alors indiqué l’emplacement du téléphone gratuit par lequel il pouvait joindre la personne désirée, puis celui des ascenseurs ; qu’après avoir appelé, la victime a pris les ascenseurs, et lui, Tabué, ne l’a plus revue ; qu’il ne connaissait pas la victime et l’a reçue avec tout le professionnalisme nécessaire. Mais, criblé de questions, Tabué Fotso ne fera qu’asseoir la conviction du tribunal sur son implication dans l’assassinat de l’étudiant. D’autant plus que, accusera le procureur, il était la dernière personne à s’entretenir avec la victime, qu’il a suivie 30 secondes plus tard dans les ascenseurs et  a commis les faits de meurtre à la chambre 815, avec l’aide d’autres individus. Bien plus, assène l’accusation, Tabué, qui a tôt fait d’obtenir un visa après le drame et s’apprêtait à quitter le pays pour se rendre à Chypre dans le plus grand secret, a causé la mort de Djomo Pokam.

2- Sur le cas Onambélé Atanga Siméon
Il nie les faits. Il a expliqué qu’il était employé à la Société Nicam qui avait la charge de désinsectiser les chambres du 8ème étage le jour des faits. Que Eboubidja a ouvert les chambres et l’a laissé travailler seul jusqu’à 11heures, heure à laquelle il est rentré chez lui en refermant les portes derrière lui. Il s’est contredit dans ses déclarations en  affirmant dans un premier temps que le drame s’est produit en son absence, puis est revenu sur ses déclarations en expliquant qu’au moment des faits il était encore à l’hôtel, mais n’était pas au courant de leur survenance. Mais l’accusation apportera la preuve que Djomo Pokam a été défenestré à partir de la suite 814-815 à 11h16mn40s et que l’accusé se trouvait encore à l’hôtel, qu’il ne pouvait ne pas être au courant du fait, vu son caractère rocambolesque et bouleversant. Ainsi, en ouvrant et en laissant ouverte, en connaissance  de cause, la chambre de l’hôtel où le meurtre a été commis, Onambélé a aidé ou facilité la préparation ou la consommation du meurtre.

3- sur le cas de Pokoupong
Il nie les faits. Il a expliqué qu’il était superviseur des agents de sécurité en poste au Hilton. Il est arrivé à 7h15mn et est sorti aux environs de 10h de l’hôtel et n’est revenu qu’à 11h45mn, c’est-à-dire après l’accident, qu’il ne connaissait pas la victime et n’a ni aidé, ni facilité ou provoqué son décès. Mais étant donné que la victime a été défénestrée à partir d’une chambre de l’hôtel placé sous son contrôle, qu’il ressort de l’audition du Dg du Hilton que l’accusé n’était pas joignable au téléphone pendant plus d’une trentaine de minutes au moment du drame, alors qu’habituellement, il pouvait être joint par le Dg à tout moment, qu’il a bloqué son téléphone en quittant les lieux pour faciliter la consommation du meurtre et que, selon le Dg du Hilton, il a tenu une réunion avec son personnel et les femmes de ménage au cours de laquelle il leur a demandé de se taire, ces agissements confortent l’idée de la participation active de l’accusé à la commission des faits de son inculpation.

4- sur le cas de Tchuenkam Sélestin
Il nie les faits. Entendu uniquement à l’enquête préliminaire, il explique qu’il était plombier et travaillait à la société AMD à l’époque des faits. Il est arrivé le 21 août 2006 à 8h au Hilton, que quelques heures plus tard, alors qu’il travaillait toujours au 8ème étage, un employé de la buanderie est venu lui annoncer qu’un de ses collègues est tombé d’un étage de l’hôtel, qu’il n’a ni causé, ni aidé la mort de Djomo Pokam. Mais étant donné que cet accusé travaillait au 8ème étage au moment du drame, il est fort logique de penser et d’affirmer que cet accusé a assisté à la scène du drame, aidé ou facilité sa commission.

5- sur le cas Ngui Michel
Il n’a été entendu ni à l’enquête, ni à l’information judiciaire. Cet accusé, soudeur de profession, se trouvait à l’hôtel Hilton le jour des faits et travaillait pour le compte de la société AMD. Il ressort de l’exploitation du registre des entrées et sorties des employés de l’hôtel que cet inculpé a quitté l’hôtel à 16h45mn et qu’il était encore présent à l’hôtel à 11h 16 mn au moment de la survenance du drame. Que le corps de la victime ayant présenté des blessures faites à l’aide d’un instrument chauffant, matériel de travail de l’accusé, il est fort logique d’affirmer que le matériel de ce soudeur a été utilisé par cet inculpé ou quelqu’un d’autre, avec sa bénédiction, dans la commission de ce meurtre.

Les Peines

-Tabué Fotso : 20 ans de prison ferme ;
-Onambélé Atanga : 20 ans de prison ferme ;
-Pokoupong : 20 ans de prison ferme ;
-Tchuenkam Sélestin : 15 ans de prison ferme, non comparant ;
-Ngui Michel : 15 ans de prison ferme, non comparant.

Trois acquittés

6- Sur le cas de Eboubidja Pierre Arnold

Il a nié les faits. Il a expliqué qu’à l’époque des faits, il occupait le poste de gouvernant général par intérim à l’hôtel Hilton et avait la charge de contrôler toutes les chambres réservées aux clients, même celles hors service, ainsi que les espaces publics. Le jour du drame, explique l’accusé, il avait ouvert la suite 814-815 à 10h 55mn, qu’il était redescendu faire la ronde aux autres étages et que la chute du corps s’était produit alors qu’il se trouvait au 1er étage, qu’il ne connaît pas la victime et n’a ni provoqué, ni aidé ou facilité son décès. Mais cet accusé sera contrarié par le directeur général du Hilton, qui affirme que la présence de cet accusé au 8ème étage n’était pas justifiée en tant que gouvernant général par intérim. En ouvrant la porte 815, alors que cette tâche aurait dû être exécutée par un de ses collaborateurs, il était au courant du drame qui allait s’y produire et voulait s’assurer que la porte de ladite chambre sera ouverte. Par conséquent, il a aidé ou facilité la préparation ou la consommation du meurtre de Djomo Pokam.

7- sur le cas de Makon Thomas

Il clame son innocence. Il a expliqué qu’il était agent de sécurité Wackenhut en poste permanent au Hilton. Le jour des faits, il avait la charge de surveiller et de sécuriser les étages allant du 7ème au 12ème .  Qu’il a vu un attroupement à l’entrée principale de l’hôtel et que, descendu s’enquérir de la situation, on lui a fait comprendre qu’un individu est tombé d’un étage de l’hôtel, qu’il n’a participé, ni directement, ni indirectement à la commission du meurtre. Mais il est constant que la victime, après avoir subi des sévices dans une chambre du 8ème étage placée sous son contrôle, elle a été défénestrée à partir de cette chambre 815. L’accusé était au courant de la survenance prochaine du drame et a tôt fait de quitter cet étage afin de laisser champ libre aux bourreaux de la victime pour la commission du crime.

8- sur le cas Eyoum Abel Noé

Il nie les faits. Il était employé de la Société AMD qui effectuait des travaux de réfection de la tuyauterie au 8ème étage du Hilton. Il est arrivé au Hilton à 8h20mn et est ressorti aux environs de 9h pour aller superviser un autre chantier à Mbankomo, laissant Tchuenkam au 8ème étage. Il dit avoir appris de son patron, aux environs de 13-14h, que quelqu’un est décédé dans son  chantier et qu’il s’est rendu immédiatement à l’hôtel où le corps lui a été présenté pour identification. Mais la victime ayant été éjectée à partir de la chambre 815 où l’accusé travaillait, il est fort logique de penser que celui-ci a vécu la scène du drame ou aidé sa commission, s’il n’en est pas l’auteur.

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