Cacao-café: La filière cacao-café en débat à Kribi

Par Linda Mbiapa | Mercredi 18 novembre 2009 | Le Messager

« Pour ce qui est des financements, les participants recommandent la création d’un fonds de garantie, la recherche des lignes de financement à long terme et à taux d’intérêt avec différé de remboursements, l’utilisation des coopératives et unions de coopération réelles, la coordination des actions des structures qui octroient des aides. S’agissant de la répartition des rôles au niveau des producteurs, la recommandation la plus forte est la création dans les plus brefs délais d’une association nationale de producteurs pour assurer une meilleure représentativité de cette famille de métiers au sein de l’interprofession». Voilà entre autres l’une des recommandations que l’on peut retenir au sortir du colloque national sur le thème « Orientations stratégiques du Cicc et de la filière cacao-café ». Organisé par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), cet échange a vu la participation d’une cinquantaine de personnes dont les membres du Cicc venus de plusieurs régions du Cameroun. Il s’est agi des opérateurs appartenant aux organisations professionnelles de l’agriculture, du commerce, de l’industrie et des services des filières cacao-café. C’est donc avec un intérêt particulier et beaucoup d’attention que les participants ont suivi ce séminaire. « Le but est d’impulser une nouvelle dynamique à ces filières au Cameroun. Le monde est en train d’évoluer et il faut faire des choses nouvelles adaptées à la nouvelle génération, c’est cela l’intérêt de ce séminaire et pour l’avenir le souhait est que les résolutions précitées soient prises en compte et appliquées par l’Etat», a déclaré monsieur Assoumo, un adhérent.

Par ailleurs, cette assise nationale s’inscrit en droite ligne des recommandations et du plan d’action du colloque organisé les 29 et 30 avril 2009 à Bamenda, sur le financement des activités de production et de commercialisation et la problématique des intrants. Elle vise entre autres à développer une démarche dynamique et durable de réflexion et de concertation entre les acteurs des filières cacao et café, l’évolution des statuts du Cicc, la discipline professionnelle, le code de déontologie et l’optimisation des relations entre les acteurs de cette filière. Des questions qui ont fait l’objet des exposés au cours du séminaire.

En rappel, selon le Cicc, le cacao, le café robusta et le café arabica constituent les principaux produits agricoles d’exportation du pays. La production de ces cultures provient de petites plantations familiales réparties sur 7 régions (Centre, Est, Littoral, Nord-ouest, Ouest, Sud et Sud-ouest). « On estime que le cacao et les cafés sont produits par plus de 600000 planteurs et bénéficient directement ou indirectement à environ 6 millions de personnes. De plus le désengagement de l’Etat du secteur cacao et café s’est opéré par étapes entre 1988 et 1995. Dans ce contexte de libéralisation progressive, le secteur privé a repris l’initiative, l’Etat gardant un rôle de régulateur des 3 filières. Ainsi l’ordonnance 91/007 du 12 juin 1991 qui restructure les filières café cacao, supprime l’Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb) et décide de la création de l’Office national du cacao et du café (Oncc) et du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc) », apprend on sur les motifs qui ont conduit à la mise sur pied du Cicc.