Douala : Près de 800 comptoirs brûlés au marché Ndogpassi

Les commerces à proximité de la chaussée ont été détruits vendredi et samedi derniers par la Communauté urbaine.

Marché Ndogpassi, samedi 23 octobre 2010. Il est 14h 10. C’est la panique. Des commerçants installés près de la chaussée courent dans tous les sens emportant avec eux leurs marchandises.

Dans la débandade, un seau d’arachides se renverse. Le propriétaire essaie de récupérer ce qui peut encore l’être, au milieu des cendres. Il y renonce finalement et s’empresse de trouver une cachette pour le reste de sa marchandise. « Sauve qui peut ! Les voilà qui reviennent!», crie un vendeur. Un pick up de la Cud immatriculé Lt 8358 N vient de se garer. Deux agents de la Direction de lutte contre le désordre urbain (Dirlut) en descendent, armés de gourdins. Ils réduisent en morceaux un, puis deux, trois comptoirs. Ils sont ensuite rappelés par leur responsable. Ils remontent dans le véhicule et s’éloignent. « On a eu chaud. Heureusement que cette fois –ci, ils ont eu pitié de nous», se console un commerçant. C’est que La veille, des agents de la Dirlut sont descendus nuitamment sur le site du marché de Ndogpassi. Ils ont réduit en morceaux puis brûlé les comptoirs situés à proximité de la chaussée. A en croire des témoignages, les véhicules de la Cud ont débarqué aux alentours de 23 h, jeudi. Les casses ont duré environ deux heures. Tous les comptoirs à proximité de la route du lieu-dit « Entrée 14e » au lieu dit « Pont trois millions » ont été brûlés, soit environ 800 comptoirs, estiment les commerçants. En début de semaine déjà, Bernard Okalia Bilaï a effectué une descente dans ce marché, apprend -on. Le préfet du Wouri a alors accordé un délai de quatre jours aux commerçants installés sur le trottoir, afin qu’ils libèrent les lieux et trouvent une place à l’intérieur du marché. Les casses survenues dans la nuit de jeudi à vendredi n’ont alors été que la suite d’une procédure. Après le passage de la Dirlut, les commerçants se sont empressés, le lendemain, samedi, d’installer leurs marchandises sur des bâches ou sur du papier nylon. « On va aller où ? On nous demande de trouver une place à l’intérieur du marché, or c’est déjà saturé. Les habitations jouxtent notre espace marchand», s’est lamenté Serge Sibouké, un commerçant sinistré. C’est la troisième fois que des casses ont lieu au marché de Ndogpassi. La première en 2004, a entraîné une démolition de bâtiments. « Ils ont dit cette fois là que c’était pour reconstruire le marché », avancent des vendeurs. La deuxième casse est survenue en 2008. Les commerçants sinistrés déplorent surtout le fait qu’ils soient délogés alors qu’ils s’acquittent des droits de place à valeur de 500 Fcfa par semaine.

Mathias Mouendé Ngamo (Stagiaire) |Lundi 25 Octobre 2010 | Le Jour|