Inondations : Les eaux envahissent des maisons à Douala

Aristide Ekambi|21 juillet 2010| Mutations|

Dans plusieurs quartiers, les populations sont obligées de fabriquer des étagères durant toute la saison des pluies pour contourner les désagréments.

Des populations de New-Bell, Nganguè et Bonapriso ont assisté, impuissantes, à une montée historique des eaux de pluies le mardi 13 juillet dernier. La forte averse qui s’est abattue dans la ville la veille, jusqu’aux premières heures de la matinée, les a plongées dans la colère et l’angoisse. Chose qui ne s’était plus vue depuis au moins deux ans. Rendant inaccessible la rue qui va de la laverie de Nganguè, à la chefferie de Bonapriso. Les ordures ménagères flottent sur les eaux souillées. Les caniveaux ne sont plus visibles, et les populations sont ainsi bloquées dans leurs maisons. «Le stress est insupportable. Je perds le sommeil dès que la pluie commence. L’eau a trouvé une issue, elle rentre par le sol. Qu’il y ait inondation ou pas, l’eau entre dans la maison une fois que les caniveaux sont pleins », précise Béatrice, une habitante de Bonapriso. La résidence qu’elle occupe est la plus exposée dès le début des pluies.

Dans ce quartier, la situation se dégrade d’année en années. Et le phénomène est devenu insupportable. Au point où dans certaines maisons, tout est perché sur des étagères. Certains meubles, moquettes, et autres appareils électroniques sont rangés au plafond, durant toute la saison des pluies. De nombreuses résidences ressemblent à des îles en pleine mer. L’impressionnante étendue d’eau qui est observée sur la chaussée, pendant ou après les adverses, oblige les responsables à rester dans leurs domiciles. «Pourtant, c’est un vieux problème, connu de toutes les autorités de la ville. Et en dehors du fait que les populations profitent des fortes pluies pour se débarrasser de certaines vieilles choses, rien n’a été fait pour rouvrir les buses bouchées par le sable et autres. L’eau qui ne recherche qu’une issue, sort des drains pour se retrouver dans nos domiciles», indique celle qu’on appelle affectueusement maman Charlotte, une des doyennes du quartier Nganguè (non loin de la chefferie de Bonapriso).
Le pont situé à quelques mètres de la chefferie de Bonapriso s’est refermé depuis de longtemps. «Les eaux arrivent par les drains et caniveaux environnant. Ne trouvant pas d’issues, ils se dirigent vers les domiciles. Presque toutes les habitations de quartiers New-bell, Nganguè, et Bonapriso ont construit des étagères, pour parer aux intempéries liées aux inondations», poursuit cette dame.

Déguerpissements

Les constructions des maisons à proximité des drains seraient l’une des causes de l’envahissement de celles-ci par les eaux de pluie. Les effets des travaux de construction de nouveaux drains du côté de New-Bell aviation par la Communauté urbaine de Douala (Cud), engagés pourtant au mois de décembre 2009, ne sont pas encore perceptibles. Les déguerpissements des habitations et cliniques construites sur les emprises, annoncées par les responsables de la Cud, n’ont toujours pas été effectués. Entre temps, la population augmente. Mais rien n’est fait pour aménager la voie publique. Et les caniveaux, quant à eux, sont de plus en plus étroits. Et, de surcroit, bouchés.