CAN 2010 – Le Ghana s’invite en finale | Cameroonwebnews| Site d’information et d’opinions sur l’actualité du Cameroun

Par Naim Beneddra| 28 janv. 2010 19:01:00| Goal.com

Asamoah Gyan buteur des Blacks Stars du Ghana contre l'Egypte - CAN 2010

Grâce à un seul et unique but d’Asamoah Gyan, les Black Stars ont obtenu ce mercredi leur billet pour la finale de la CAN 2010, aux dépens du Nigéria (1-0).

Coupe d’Afrique des Nations 2010
Demi-finale
Ghana – Nigeria : 1-0
But : Gyan (21e)

Dans le football, on dit qu’aucun match ne ressemble à un autre. Pourtant le Ghana – Angola du dimanche dernier et le Ghana – Nigeria de ce jeudi se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Même résultat, même vainqueur, même buteur, mais aussi même scénario. A croire que les Black Stars de Milovan Rajevac n’ont qu’une seule façon de gagner, quel que soit l’adversaire et peu importe le contexte. Ce n’est pas très spectaculaire, mais terriblement efficace. La preuve, à la faveur de cette stratégie qui n’est pas sans rappeler celle de la Grèce durant l’Euro 2004, que les Ghanées ont atteint la finale de la Coupe d’Afrique des Nations pour la première fois depuis dix-huit ans et ce duel perdu à l’arraché face à la Côte d’Ivoire au Sénégal.

Le Nigeria a trop vendangé

On entre sur la pelouse, on marque rapidement, par l’intermédiaire de Gyan Asamoah, sur un contre ou sur un coup de pied arrêté, puis on revient tous derrière pour défendre et préserver jusqu’au bout le maigre avantage acquis. Voilà comment les quadruples champions d’Afrique s’y sont pris pour faire évaporer les rêves des Nigérians pour la deuxième fois d’affiliée après l’avoir déjà fait en 2008 à domicile. Les spectateurs ayant pris place dans l’enceinte de Luanda n’ont donc pas eu de quoi s’extasier devant le spectacle proposé, mais ils ont pu quand même apprécier une révolution tactique, une discipline de jeu et une manière de défendre que l’on ne connaissait pas chez les africains. Surnommés jadis les Brésiliens d’Afrique, les Ghanéens ne vont pas tarder à hériter d’un autre sobriquet, à savoir celui des Italiens d’Afrique, s’ils continuent à évoluer de la sorte et de gagner, en sus, systématiquement.

21 minutes c’est le temps que les Black Stars ont mis avant de prendre les devants au score. Le temps d’obtenir un premier corner et le concrétiser grâce à la doublette Asamoah. Kwadwo, dans le rôle de passeur, et Gyan, dans celui du buteur. Simple comme bonjour cette action synthétisait parfaitement l’opportunisme de la bande à Rajevac. Un opportunisme auquel les Nigérians n’ont jamais réussi à répondre. En dépit d’un jeu en mouvement plus fluide et plus rapide, Martins et consorts n’ont tiré aucun profit de leur réaction. La faute à une arrière-garde ghanéenne parfaitement organisée, mais aussi au mauvais rendement de Peter Odemwingie. L’ancien attaquant de Lille a traversé le match tel un fantôme et l’occasion qu’il a ratée à cinq minutes de la pause a de quoi le hanter pendant très longtemps. Seul dans la surface, il a échoué sur Kingson alors que les buts étaient grands ouverts devant lui. Sur son banc, Amodu se demandait comment une telle vendange était possible.

Le sélectionneur était abattu, mais il n’était pas au bout de ses peines. En deuxième période, il a eu d’autres motifs pour s’arracher les cheveux. A la 58e et à la 59e, il assista à deux autres ratages, ceux d’Obafemi Martins. Préféré à Yakubu Ayigbeni, l’ancien attaquant de l’Inter a fait montre d’une maladresse inexcusable dans la surface de réparation. Face à cet état de faits, il a décroché pour se transformer, mais ça ne lui a pas plus réussi. A la 72e, il centra trop fort pour Yakubu, qui, pourtant à deux mètres des buts, ne put reprendre le cuir. Voyant leurs attaquants à la bourre, les milieux Obi Mikel ont cherché à jouer aux sauveteurs, mais leurs frappes de loin, bien qu’audacieuses, ne furent pas plus concluantes (88e et 91e). En ces circonstances et après réflexion il faut reconnaître que le Nigeria est pour beaucoup dans son élimination plus que ne l’est Ghana dans son succès. En quart, face à la Zambie, les Aigles s’en ont tiré, mais là, ils ne pouvaient que chuter. Au grand dam de leurs supporters, dont l’attente d’un sacre continental va se prolonger d’au moins deux ans.