Racing de Bafoussam porte plainte contre la FECAFOOT au CNOSC

La saisine de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) par le Comité national olympique et sportif du camerounais (CNOSC) qui a décidé de former sa commission de recours pour connaître de l’affaire Racing de Bafoussam – Santos de Koza née à la fin du tournoi d’accession en championnat MTN Elite Two, est une preuve que cette compétition continue de jouer des prolongations. En effet, après avoir épuisé toutes les voies de recours au niveau de la FECAFOOT sans avoir obtenu raison dans le litige qui l’oppose à Santos de Koza, affaire pour laquelle le Tout puissant de l’Ouest (TPO) est convaincu d’avoir raison à la lecture des textes de la fédération, le club mythique du chef-lieu de la région de l’Ouest s’est résolu à saisir le Comité national olympique et sportif camerounais pour arbitrage. C’est en date du 30 août 2010 que le courrier de réclamation de Racing de Bafoussam, revendiquant les trois points du match qui l’avait opposé à Santos de Koza le 1er août dernier lors du tournoi zonal des champions régionaux, a été déposé sur la table du président du CNOSC.

Sur le terrain, Santos de Koza qui, selon Philippe Fodjo Tabopda, secrétaire général (SG) de Racing de Bafoussam, est une très bonne équipe, avait gagné le match à Bertoua par 1-0. Mais avant le match, Racing avait porté des réserves de qualification sur l’entraîneur Abouna Aboubakar et le joueur Anauld Anouad de Santos de Koza qui avaient pris part à la rencontre sans licences, et ceci, malgré le refus de l’arbitre. Une double faute condamnable par les articles 42, 123 alinéa 6, 131 et 134 des règlements généraux de la FECAFOOT, ainsi que par la circulaire du secrétaire général de la FECAFOOT n°013/Fcf/Sg/2010 du 5 mars 2010. Malgré ces réserves motivées et cautionnées le lendemain du match, avec une solide argumentation, le secrétaire général de Racing de Bafoussam a été désagréablement surpris de la décision de la Commission mise en place par la FECAFOOT qui, tout en donnant raison au représentant de l’Ouest sur la forme, le déboutait sur le fond.

Vers une MTN Elite Two avec 15 clubs ?

La seconde surprise du Sg de Racing de Bafoussam, ancien arbitre de football, a été la confirmation par la Commission de recours de la Fédé, de la première décision, malgré tous les éléments versés au dossier, et qui comportaient entre autres, deux décisions de la chambre d’homologation et de discipline sur des cas similaires dans le championnat MTN Elite One. Notamment sur les matches Canon – Renaissance de Ngoumou et Sable de Batié – Union de Douala. Dans le cas de Racing de Bafoussam, on ne comprend pas qu’on ait condamné Canon et Sable à perdre leurs matches par pénalité pour absence de licence de l’entraîneur du Canon, et pour présentation de licences provisoires pourtant délivrées par la Fecafoot à Sable de Batié. Il faut signaler que cette victoire de Santos de Koza lui a ouvert la voie pour l’accession en MTN Elite Two. Racing qui est sûr de son droit estime qu’il y a eu des influences pour le débouter de leurs réserves bien fondées. Et ceci, d’autant plus qu’en parcourant la liste des joueurs de Santos de Koza rendue publique par la FECAFOOT le 21 Juillet 2010, soit dix jours avant le match concerné, liste composée d’un effectif de 29 joueurs seniors et un junior, le nom du joueur incriminé, Anauld Anouad, n’y figure pas.

Cette situation suggère des questions pertinentes : pourquoi deux poids et deux mesures ? Le fait que la bourgade de Koza dans l’Extrême-Nord soit le village natal du président de l’Assemblée nationale a-t-il eu une quelconque influence dans les différents verdicts des chambres juridictionnelles de la fédération ? Pourquoi le Sg de la FECAFOOT qui est au centre du fonctionnement de la maison football ne réagit-il pas face à cette injustice criarde, causant ainsi un préjudice grave à Racing de Bafoussam qui se retrouvait pour la 2eme fois dans un tournoi zonal ? Le Comité national olympique et sportif camerounais vient donc de saisir la FECAFOOT par courrier, lui indiquant qu’il avait déjà composé une commission d’experts en droit du sport, laquelle va bientôt siéger pour lire le droit dans cette affaire qui oppose Racing de Bafoussam à Santos de Koza, et qui n’a pas fini de faire couler encre et salive. Des cas d’injustice à la FECAFOOT, il y en a légion au fil des saisons. Bamboutos de Mbouda, Aigle royal de la Menoua relégués sans autre forme de procès, Fovu de Baham qui réclame toujours trois points sur son classement, Sawa United Girls frappé d’un forfait arbitraire et dont le recours n’a jamais trouvé de solution.

Si le CNOSC venait à donner raison à Racing de Bafoussam, la situation serait très embarrassante pour la FECAFOOT dont le Comité exécutif vient de siéger pour valider tous les résultats de la dernière saison, dont ceux ouvrant les portes grandes de MTN Elite Two à Santos de Koza. Ce championnat pourrait alors se jouer avec 15 clubs au cas où la décision du CNOSC aurait un caractère obligatoire, de faire accéder Racing en division supérieure. On a déjà vécu ce genre de situation de jurisprudence à la FECAFOOT, sans que cela ne gène personne, avec la double et inexplicable qualification pour l’élite de CETEF de Douala, vainqueur du match d’appui du dernier tournoi inter poules de Garoua, et de Tonnerre de Yaoundé perdant dudit match. Dans tous les cas de figure, il s’agit pour Racing de Bafoussam de démontrer par la force des textes de la FECAFOOT, qu’il a raison et qu’il doit accéder en MTN Elite Two.

Focal: Ces clubs mythiques qui manquent au football d’élite…

Si le football camerounais est malade de son public aujourd’hui, c’est aussi bien à cause de l’absence dans nos championnats d’élite de ces clubs mythiques qui faisaient le plein des stades. On pourrait certes citer Canon de Yaoundé et Tonnerre de Yaoundé, Union de Douala et Caïman de Douala qui vient d’obtenir son visa pour MTN Elite One, mais la majorité de ces clubs est encore à la traîne. Il y a justement Racing de Bafoussam qui se bat pour retrouver le sommet, mais dont la voie d’accès est fermée par des esprits obscurs, Léopard de Douala, Dynamo de Douala dit « Peuple », Bamboutos de Mbouda entre autres.

Comment donc comprendre qu’on ferme la porte de manière injuste à certains de ces clubs qui essaient de se rebooster, et qui amèneraient plus de monde dans les stades ? La FECAFOOT n’arrive toujours pas encore à se défaire de cette grande emprise politico- régionaliste qui plombe le football camerounais, l’amenant à marcher sur ses propres textes au détriment des sacrifices consentis par des mécènes qui ne demandent qu’à être encouragés dans leur volonté de promouvoir la jeunesse camerounaise par le sport.

En attendant des changements majeurs pour une relance dynamique, certains vont subir ces injustices qui n’honorent pas la maison du football camerounais.

Par honore.foimoukom | Mardi 14 septembre 2010 | Le Messager