Ce n’est pas la France le problème, mais bel et bien les africains !

Jean-Jacques Dikongue| Mercredi 21 Avril 2010| Cameroonwebnews.com|

Décidément le président français Nicolas Sarkozy fera boire le calice jusqu’à la lie aux africains, et leur donner un tournis dont les séquelles seront difficiles à effacer tant sa versatilité quant à tenir ses promesses et sa véhémence lorsqu’il s’agit d’épingler l’Afrique francophone reste et demeure imperceptible par ces derniers, encore accrochés, mordicus, à l’idée d’une France attentionnée et bienveillante à leurs jérémiades et leur besoin de reconnaissance.

Sous réserve de la véracité de l’information, en annonçant couper voire annuler les budgets prévus pour les manifestations de la célébration des cinquantenaires de « l’indépendance » des pays africains francophones, le président a déclenché une incompréhension, une ire chez ces africains qui voyaient là une occasion, une de plus, d’aller vers la pitrerie et montrer décidément que l’africain francophone n’a vraiment pas le sens de l’honneur et encore moins de dignité.

Dans une tribune que j’avais intitulée « Au nom de l’humanisme colonial, venez parader avec nous.. », je dénonçais l’effronterie, la rosserie française, qui consiste à faire croire que les pays africains étaient indépendants et qui plus est, 50 ans après cette mascarade, qu’ils soient invités à participer aux festivités de leur agonie savamment programmée. Comment peut-on célébrer ce qui n’existe pas ? Les effets de l’indépendance en Afrique francophone ne sont nulle part palpables sinon on les verrait et les africains francophones ne seraient pas l’objet de tous les affronts. Par contre les signes d’oppression de cette France, avec toute l’habileté politicienne qu’on lui connaît, sont perceptibles et visibles au point de convier les africains à célébrer cette rouerie que seuls les incrédules continuent de qualifier d’indépendance.

Dans tous les cas, si Nicolas Sarkozy se permet de tels écarts avec l’Afrique francophone, c’est parce que celle-ci lui prête le flanc pour se faire bastonner, se faire humilier et se faire cracher dessus.
Et n’allons pas croire que c’est l’œuvre des seuls dirigeants africains. Que nenni ! Dans cet exercice de mépris de soi, de manque de dignité, citoyens et dirigeants se partagent le leadership. En annonçant donc à cette Afrique flagorneuse, sans dignité et toujours entrain de quémander, qu’on ne lui donne plus des subventions pour festoyer, c’est la bérézina, la bronca et le pathétique déconcertant qui va avec qu’on observe chez certains africains. Dans la presse cybernétique, certains éditoriaux titrant même sans vergogne, je cite : « Quand la France lâche l’Afrique » ou encore « Sarkozy annule tout financement du cinquantenaire des indépendances ». C’est dire combien la rebuffade est ressentie comme un séisme de très grande magnitude chez ces fossoyeurs de la liberté, pour se permettre de tels titres dénués de bons sens.

On ne sait de quel syndrome souffrent ces africains, mais il y a une chose qui est régulière et constante chez ces derniers, ils sont de réels adeptes de la flagellation, de l’auto flagellation. Plus on les humilie, plus ils prennent goût et mieux ils développent le syndrome de la destruction de l’Afrique par de tels comportements qui assignent tout un continent à la périphérie de la dignité humaine.

Plus que jamais, l’Afrique francophone a la chance de s’émanciper et de se libérer du joug de l’hexagone sous l’ère Sarkozy tant il me semble, celui-ci leur donne cette occasion par les multiples frustrations qu’il leur inflige à tous les coups, de l’intérieur comme de l’extérieur. Si elle ne saisit pas cette chance, alors il est fort à parier que l’étau se resserra et pour combien d’années encore pour avoir une telle opportunité ? Mais pour cela, il suffit de le vouloir. Pour le moment, disons le sans complaisance aucune, la France est, non la cause, mais la bénéficiaire des compromissions mortifères des africains et ainsi le dit si bien Achille Mbémbé, « L’Afrique et j’ajouterai francophone, se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place et c’est bien ainsi ».