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Les épargnants de la CCI aux abois

Posted by Admin on Feb 4th, 2010 and filed under Business, Economie. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par lemessager | Jeudi 4 février 2010 | Le Messager

Depuis plus de six mois, plusieurs clients de la Caisse communautaire d’investissement (CCI), une entreprise de micro finance basée à Douala, sont sevrés de leurs épargnes. Et pour cause, cette coopérative s’est inscrite aux abonnés absents. Dans toutes les agences du département du Wouri et du Moungo, les portes closes avec la mention «fermés», repoussent tout visiteur, potentiel épargnant ou client voulant opérer des retraits de fonds. Rencontré à l’agence de Mboppi hier mercredi 3 février 2010, Célestin Tsafack est vert de colère. «Depuis des mois, c’est la même chose. Avant, les portes étaient un peu ouvertes et on nous demandait d’attendre quelques jours pour que la situation se normalise. Ils nous ont dit que tôt ou tard, nous serons payés. J’attends depuis sans espoir et mes affaires tombent à l’eau». Quant à Merlin Malleu, vendeur au marché de Mboppi, «toutes mes économies sont ici. Je ne pouvais pas aller épargner ailleurs alors que j’ai une banque près de ma boutique. Ce sont des bandits à col blanc tout simplement. Mon argent sortira coûte que coûte.»

A la Direction générale de la CCI logée au 3è étage de l’immeuble Batirama non loin de la Douche municipale, c’est le même scénario, les portes sont hermétiquement fermées. Devant notre insistance à rencontrer le directeur général, en présence des épargnants qui croient encore pouvoir rentrer dans leurs fonds, un employé de la banque tient ces propos à travers le judas. «Le directeur n’est pas là. Il est seul qui peut vous expliquer la situation que nous vivons. Quant à moi, je pense que les choses sont entrain de se normaliser pour finalement se stabiliser. Que les clients prennent leur mal en patience, ils seront tous payés. Nous sommes une entreprise sérieuse». Sérieuse ? «Faux, s’insurge Baltazar T., un enseignant qui regrette d’y avoir épargné son argent. Même si une entreprise a des problèmes, il faut qu’elle se comporte de manière professionnelle, si elle est sérieuse. Il faut informer au moins ceux qui y ont mis de leur argent. Ce sont des gangsters qui croient qu’ils vont s’enrichir avec notre argent. La dernière fois que j’ai demandé 100.000, ils m’ont donné 20.000 francs après que j’ai voulu faire du scandale. Ce sont des centaines de millions qui ont été engloutis et les responsables de cette coopérative doivent être poursuivis pour escroquerie, abus de confiance et détournement de fonds».

Où est la COBAC ?

Les multiples tentatives de rencontrer M. Ndam, le directeur général de la CCI sont restées vaines. Sa responsabilité dans cette situation est de plus en plus évoquée. Les larmes aux yeux, un client de cette coopérative, proche de la direction générale témoigne : «N’insistez pas. Le directeur général ne peut pas vous recevoir. Il fuit les gens comme la peste depuis qu’ils ont dilapidé notre argent. Avant d’arriver ici et d’entrer dans son bureau, il prend toutes les dispositions. Il appelle son entourage pour savoir s’il n’y a pas de gêneurs, d’ailleurs qu’il vient ici difficilement. Tant que la situation ne sera pas régularisée, vous ne le verrez jamais. Bien que faisant partie de la famille, j’y ai mis beaucoup d’argent. Je ne voudrais pas être défaitiste et pessimiste mais je pense que les carottes sont cuites. Rien ne peut rétablir cette situation. Il faudra que Jésus revienne sur terre comme il l’a promis pour que ceux qui ont gardé leur argent dans cette coopérative puissent le récupérer».

Alors que les agences du Littoral et la direction générale sont inopérationnelles, celles du Centre et de l’Ouest ne sont pas concernées par ce que d’aucuns assimilent déjà à la banqueroute, même si elles sont toutes dirigées depuis Douala où se trouve le siège social. «C’est la première fois, analyse Martin Kanga, opérateur économique et client de cette coopérative, que je vois un cœur malade qui fait fonctionner ses membres comme s’il était en bonne santé. Ils se trompent s’ils pensent qu’ils vont manger notre argent. Ils le payeront du prix de leur vie s’il le faut. Je suis décidé à avoir mon argent par tous les moyens. Ce n’est pas tellement l’argent que je regrette mais le fait qu’on nous tourne en bourrique. Des gens s’arrangent comme ça à créer une coopérative dans le seul but de nous détrousser».

Ces malheureux épargnants abusés qui font des navettes quotidiennes entre la direction générale et les agences s’interrogent à propos du mutisme aussi bien de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) et des pouvoirs publics qui ne se sentent pas (encore ?) concernés par la situation préoccupante de cette coopérative. «Quand c’est une banque comme celle de Fotso ou un établissement comme la Cofinest ou First trust, la COBAC intervient et frappe. Il faut que la COBAC s’occupe aussi de notre problème tout comme nos dirigeants», analyse un épargnant. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produise au Cameroun. Beaucoup d’établissements de micro finance ayant déjà disparu avec l’argent des épargnants sans qu’on ne sache rien sur eux. Le dernier en date étant le GBF.

Etame Kouoh (Cp)

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