Choléra Déjà 5.460 cas et 380 décès enregistrés à ce jour

Dans son édition d’hier mercredi 8 septembre 2010, Le Messager rapportant la panique suscitée à Yaoundé par l’entrée du choléra dans la ville via le train l’a relevé. Depuis le début de l’épidémie de choléra dans la région de l’Extrême-Nord en mai dernier, la maladie n’a cessé d’évoluer et de s’étendre. Au 7 septembre 2010, le nombre total de cas enregistrés par la direction de la maladie du ministère de la Santé publique est estimé à 5.460 contre 4.464 cas au 3 septembre 2010. Soit près de 1000 nouveaux cas enregistrés en quatre jours seulement. Deux des trois régions (Extrême Nord et Nord) que compte le septentrion sont touchées.

L’Adamaoua et le Centre sont en alerte désormais. Le Mayo-Tsanaga qui est le département le plus touché enregistre plus de 60% des cas. Les principaux facteurs qui expliqueraient cette rapide vulnérabilité sont : le relief montagneux qui accentue les problèmes d’accès à l’eau potable, les déplacements pour accéder aux soins, et l’utilisation des latrines… malgré le discours officiel, la maladie semble être au-dessus des moyens déployés par le gouvernement pour arrêter la saignée. Officiellement, on parle de 380 décès à ce jour. Soit un taux de mortalité de près de 21% . Inquiétant ! Pis, la psychose plane désormais sur Yaoundé, la capitale politique du pays. Transporté par le train, la maladie est en effet aux portes du Grand sud. Et quand on connaît les problèmes d’eau qui se posent ces derneirs temps à Yaoundé, et si on y ajoute les risques multipliés notamment par la rentrée scolaire avec une hausse sensible de déplacements, on peut craindre le pire…

Comment se prémunir

De sources sanitaires, le choléra est une infection intestinale aigue très contagieuse pouvant évoluer rapidement vers la mort. Elle est due à un microbe appelé vibrion « cholérique ». Les signes du choléra sont : une diarrhée liquide importante dont l’aspect ressemble à l’eau de riz (blanchâtre), des vomissements, une déshydratation importante et rapide car le malade perd beaucoup d’eau ; une fatigue extrême, le malade a un visage de cadavre. D’après le Dr Germaine Ewane Ekoyol, chef service épidémiologie à la direction de la maladie du ministère de la Santé, le choléra se transmet par la consommation de l’eau et des aliments souillés ou contaminés. Car le microbe se trouve dans les selles et les vomissures des personnes contaminées. La transmission se fait également par les mains sales, les vêtements, la manipulation des cadavres lors des funérailles, et les mouches qui se déposent sur les aliments non couverts.

Le respect des règles élémentaires d’hygiène que sont le lavage systématique des mains avec du savon au sortir des toilettes et avant de manger; boire une eau saine, bouillie ou traitée à l’eau de javel (sur conseils des agents d’hygiène). En temps d’épidémie, éviter de consommer les poissons, les fruits et les légumes pouvant être contaminés ; Ne consommer que les fruits et légumes que vous avez-vous-même pelés ou épluchés ; Utiliser des latrines, des poubelles ou des trous d’ordures. Il est également recommandé aux commerçants d’aliments de se laver constamment les mains, d’avoir les vêtements propres et de couvrir les aliments. L’entourage du malade doit aller dans le centre de santé le plus proche pour prendre des médicaments. Devant un cas suspect de choléra, amener le malade sans tarder dans le centre de santé le plus proche.

Par nadege.christelle.bowa | Jeudi 9 septembre 2010 | Le Messager