Inscription dans les listes: Pourquoi ELECAM n’est pas prêt

Le 26 juillet 2010, Mohaman Sani Tanimou, directeur général d’Elections Cameroon (ELECAM) dans une interview accordée au quotidien gouvernemental annonce entre autres le début des inscriptions sur les listes électorales au Cameroun. C’est en prévision de l’échéance de 2011 déjà très attendue. Ce responsable de l’organe en charge des élections dans le pays de Paul Biya avait alors circonscrit dans la 2e quinzaine du mois d’août, le début desdites inscriptions. Ce qui n’est pas possible selon les membres de la plate-forme de la société civile pour la démocratie. Lesquels se fondent sur une série de constats rendus publics via une déclaration datée du 4 août 2010.

A savoir : Plusieurs délégations régionales d’ELECAM sont loin d’être prêts à ce jour ; aucune clarté n’a été donnée par le Dg d’ELECAM (Dge) sur les postes mobiles d’inscription par lui annoncés ; la structure ne dispose pas encore de personnel bien formé et en quantité. Contrairement à ce qui est prévu, les partis politiques n’ont pas été formellement saisis conformément à la loi pour la constitution des commissions de révision ; la campagne de sensibilisation annoncée par le DGE n’a toujours pas démarré ; aucune commission mixte de révision des listes électorales n’a été créée conformément à la loi…Pour ces raisons et bien d’autres, la plate-forme observe qu’il n’est matériellement pas possible pour ELECAM d’entamer un processus transparent et crédible d’inscription sur les listes électorales avant le 15 septembre 2010.

Environ 1284 agents et cadres requis

Pour les membres de la plate-forme, en se basant par exemple sur le nombre responsables déjà installés (420) et l’acquisition en cours du matériel dont des « ordinateurs pour mettre à la disposition de certaines antennes communales pour leur permettre de procéder à l’informatisation des listes électorales », le DGE n’a pas, « une lisibilité suffisante pour affirmer que sur le plan opérationnel les inscriptions peuvent démarrer en août ». Le Cameroun comptant plus 428 unités électorales, il faudrait soutient-on au sein de la plate-forme « au moins 3 agents formés par unité pour qu’il puisse affirmer être prêt pour commencer les inscriptions. Soit environ 1284 agents et cadres : ce qui n’est manifestement pas le cas au regard des 420 brandis », peut-on lire dans le rapport joint en annexe de la Déclaration. Document produit par sa cellule d’observation d’Elections Cameroon, le rapport relève en outre des contradictions manifestes entre les affirmations du DGE et les délégations régionales.

Sur les préoccupations urgentes actuelles, la plate-forme de la société civile pour la démocratie demande au Conseil électoral de jouer pleinement son rôle consacré par la loi ; exige aux deux structures en charge des élections de prendre toutes les mesures suffisantes pour garantir la transparence dans le processus de mises en place des commissions mixtes de révision des listes électorales, car c’est le premier élément et repère d’appréciation de la sincérité des organes d’ELECAM ; souhaite que la société civile soit clairement associée à cette phase du processus électoral ; réitère sa demande sur la nécessité pour ELECAM de rassurer les citoyens sur le type de programme informatique introduit dans le logiciel de gestion à lui remis par les partenaires au développement. Cette interpellation est précédée d’une reconnaissance des acquis d’ELECAM et une remise en cause de la neutralité du directeur général d’ELECAM.

Par lemessager | Vendredi 13 août 2010 | Le Messager|