Le document, publié par le cabinet civil de la présidence de la République, relate l’année 2009 de Paul Biya. Mais le regard porte vers d’autres horizons.

Certes, les concepteurs de ce document (bilingue et riche de deux cent seize pages) ont pris du temps pour en élaborer les contenus. Mais la photo de couverture est en elle-même un message. Sinon même le message. Paul Biya, dans un costume impeccable, avance d’un pas déterminé, la tête haute, le regard détendu… Image curieuse pour une œuvre qui a vocation à retracer l’année 2009 du président de la République et de son épouse. Une année dans le rétroviseur donc.

Effectivement, les sept grandes articulations du document (des défis de la constance et de la cohérence à l’œuvre de Chantal Biya en passant par les succès diplomatiques, les bons points de l’économie ou les attentions à la jeunesse, entre autres), tout est fait pour ne rien rater de l’activité présidentielle tout au long de l’année écoulée. Les visites à Yaoundé de ses pairs, ses sorties à l’extérieur, sa présence remarquée lors de la dernière assemblée générale de l’ONU ou encore la participation au sommet sur les changements climatiques à Copenhague constituent la trame du volet diplomatique.

Dans ce rayonnement diplomatique, la visite du pape Benoît XVI tient une place à part. Entre le religieux et le politique. Ou plutôt avec les deux dans ce savant dosage qui fait l’originalité du Cameroun. Ici, le pape a tendu la main à d’autres religions comme le président Biya le fait à d’autres partenaires sur l’échiquier politique.

Mais l’année du président donne à voir également les succès remportés sur le terrain économique. Lom Pangar est enfin bouclé et le chantier sera bientôt lancé. Un dossier énergie sur lequel le président n’a pas hésité à sermonner ses troupes pour qu’elles avancent au rythme de ses ambitions pour le Cameroun.

Entre l’économie et le social, il y a le coup de pouce significatif aux salaires et autres éléments de rémunération des employés de la Fonction publique. Une bonne nouvelle qui est venue s’ajouter à celle bien moins médiatique sur les recrutements. Entre les instituteurs vacataires, les personnels de santé, les enseignants du secondaire et du supérieur, la police et l’armée, ce sont des dizaines de milliers de place qui ont ainsi été offertes aux jeunes les plus méritants. Ce qui ravive la flamme de l’espoir.

Un espoir que la première dame entretient avec grand soin auprès de son époux. Le cœur sur la main, elle apporte avec discrétion son appui aux plus faibles (malades, enfants abandonnés, personnes du troisième âge, etc.).

Mais comment ne pas s’arrêter sur une image. Celle d’un président en compagnie de son épouse habillée du pagne du RDPC sous un tissage de fleurs aux couleurs vert-rouge-jaune, avec comme incrustation le chiffre 25. Non pas les 25 ans du RDPC célébrés il y a quelques jours mais les 25 ans de pouvoir de Paul Biya, en 2007.

L’année 2009 ? On gardait le meilleur pour la fin : « L’Appel du Peuple ». Un appel lancé des profondeurs du pays et qui s’est amplifié depuis lors. Comment ne pas voir dans l’image évoquée plus haut une indication. Celle d’un homme en marche. Répondant aux sollicitations de ses compatriotes. En marche vers le futur. D’un pas assuré, conforté dans la justesse de ses choix…