Présidentielle 2011: Valsero appelle les jeunes à aller voter

L’artiste a lancé jeudi une campagne pour l’inscription massive sur les listes électorales. Il annonce par ailleurs un concert géant à Yaoundé, vendredi prochain.

Entre 1992 et 2007, la participation des jeunes à l’élection présidentielle est passée de 49,05% à 25%. Ces chiffres, d’après Okala Ebodé de l’association Alternatives citoyennes, dénotent du peu d’engouement que les jeunes accordent aujourd’hui à la chose politique. « C’est notre droit de faire la politique, nous devons la faire sinon elle nous fera. Nous devons donner notre opinion », argue t-il. C’est pour essayer de renverser la tendance que cette association, créée en 2001 par l’intellectuel Mongo Beti, a initié une dynamique dont l’objectif est de promouvoir la participation des jeunes à l’élection présidentielle de 2011. La conférence de presse donnée à la Librairie des Peuples Noirs a ainsi servi à officialiser le lancement de cette campagne. L’association espère construire une masse critique de jeunes à même de voter, mais également les mobiliser afin que ceux-ci défendent leur vote. Ceci à travers la production de plusieurs supports de communication et l’organisation d’une forte campagne médiatique. Pour atteindre cet objectif, la dynamique s’est attachée les services du rappeur Valsero.

Ancien animateur de radio, Valsero s’est révélé au public en 2009 avec la parution de son premier album intitulé ‘politiquement instable’, et du célèbre titre ‘Ce pays tue les jeunes’. Depuis, celui-ci a multiplié les prises de positions et les actions d’éclat, à l’exemple du contre concert ‘Mon cinquantenaire à moi’ organisé dans la mouvance de la célébration des cinquantenaires du Cameroun. « Il est important pour nous

les jeunes, futurs acteurs du développement du Cameroun, que l’on sache qu’on a un rôle à jouer pour le bien-être du Cameroun. Il est important que les jeunes s’approprient l’élection présidentielle. En tant que jeunes, nous devons nous assumer », a-t-il expliqué. Le rappeur, qui se fait désormais appeler Général, met en avant le concept des ‘enfants de la révolution’. « Il s’agit d’une révolution des mentalités. Le pouvoir reviendra au peuple lorsque le peuple le voudra. Un enfant de la révolution, c’est celui qui aura tourné le dos à toutes ces mauvaises pratiques qui font plonger le Cameroun. C’est quelqu’un qui a révolutionné sa façon de penser, qui s’intéresse à son pays, qui le respecte et qui connaît éviter les actions de corruption. Un enfant de la révolution ne vend pas son vote. Si nous voulons sauver le Cameroun, sachons ne plus être victimes de nos comportements », a-t-il martelé à l’assistance.

L’artiste n’est pas à son coup d’essai. En 2007, à l’approche des élections couplées municipales et législatives, celui-ci avait déjà produit un single intitulé « va voter ». Il revendique d’ailleurs au cours de cette élection l’inscription de plus d’un million d’électeurs. Pour l’élection présidentielle de l’année prochaine, un nouveau single, du même titre, a déjà été produit par le rappeur. Avec la dynamique des enfants de la révolution, celui-ci compte organiser au moins un concert dans chaque région et franchir le cap des 3 500 000 électeurs inscrits. Le premier concert de cette série est prévu le 26 novembre prochain au terrain de foot du camp sic Nlongkak à Yaoundé dès 15h. Les organisateurs projettent d’y installer ce jour là un bureau mobile d’inscription afin de tous les jeunes présents puissent y porter leurs noms.

Serge-Lionel Nnanga (stagiaire)| 24 Novembre 2010| La Nouvelle Expression|