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Paul Biya ressuscite l’affaire Me Mbobda

Posted by Admin on Oct 8th, 2009 and filed under Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Justin Blaise Akono -Mutations - 10/8/09 -

Cinq policiers ont été sanctionnés parmi eux, l’assassin de l’avocat abattu en 1990.

Le gardien de la paix principal Emadion Louis fait partie des cinq policiers révoqués les 28 et 29 septembre dernier par arrêté du président de la République, arrêté signé du secrétaire général de la présidence de la République, ministre d’Etat Laurent Esso «pour le président de la République et par délégation de signature». D’ailleurs, Louis Emadion est le seul gardien de la paix et, contrairement aux quatre autres (commissaire, inspecteur de police principal et inspecteurs de police de premier grade), son motif est iniqué : meurtre.

En effet, le gardien de la paix principal Emadion Louis «est, à compter du 13 septembre 1990, révoqué d’office des cadres de la Sûreté nationale pour condamnation à une peine d’emprisonnement ferme pour meurtre». L’on s’en souvient, dans la nuit du 4 au 5 avril 1990, vers 2h du matin, l’irréparable survient au quartier Kouogouo à Bafoussam. Un homme couché sur le capot d’une voiture blanche qui a dérapé en marche arrière pour échouer, au-delà des caniveaux, sur la clôture d’une maison en construction : Me Mbobda, 36 ans. Celui qui est présenté comme son assassin est Louis Emadion, gardien de la paix en service au Groupement mobile d’intervention (Gmi) à Bafoussam. Le procès dans cette affaire est ouvert en novembre 1990. Il faisait partie d’une patrouille de huit hommes appartenant au Gmi.

A l’époque, l’actuel ministre délégué à la présidence de la République en charge du contrôle supérieur de l’Etat, David Siegfried Etame Massoma était le gouverneur de la province de l’Ouest. En instance, Louis Emadion écope d’une prison à vie. Par la suite, il demandera pardon et sollicitera une grâce présidentielle. Le procès s’enlise, jusqu’au moment où l’opinion est informée que le flic-western a été transféré à Nkongsamba.
Selon des témoignages, le flic assassin se défendait toujours devant la barre en prétendant qu’il avait reçu des ordres de la hiérarchie. Les textes de la semaine dernière concernent également le commissaire de police Nlend Etienne, pour condamnation à une peine d’emprisonnement ferme pour recel aggravé et recel de malfrats. Subissent le même sort, l’inspecteur de police principal Zogo Nyagono ainsi que les inspecteurs de police de premier grade Dong à Kiyeck Martin et Ndi Amvouna Hubert pour les mêmes motifs. La décision rendue publique en début de semaine dernière et diffusée seulement hier sanctionne les faits qui précèdent le 21 février 2002.
Justin Blaise Akono

Tué sur ordre de M. «en haut»

Le film commence par une séquence plutôt emballée. Il fait nuit. Un car Toyota Hiace de couleur bleue pétrole dévale une pente à petite allure. Peu avant d’amorcer une vallée, le chauffeur donne un coup de volant sur la gauche. Il freine trois mètres environ devant une Nissan Laurel de couleur blanche. La lumière crue des phares du mini bus inonde la voiture d’en face. Aussitôt, un des occupants (ils sont huit), n’attend pas l’arrêt complet du véhicule, bondit de son siège arrière, enjambe deux compères, franchit la portière coulissante demeurée béante et saute à terre. Dans la seconde qui suivait, deux coups de feu claquent dans la nuit froide de Bafoussam. Il est alors deux heures du matin. Les autres occupants descendent ensuite du car, retirent le corps inanimé de la voiture ensanglantée et le jettent sans ménagement dans leur car.

A l’intérieur de la voiture de la victime, se trouve une jeune fille qui ne comprend rien de ce qui se passe; elle est vivante. La Hiacce redémarre et disparaît dans l’obscurité. Ainsi serait mort un homme de loi, dans cette nuit du 4 au 5 avril 1990. Cette nuit, l’hôpital provincial de la ville grouille de monde. L’activité y est suspecte. Les personnalités de la ville sont tirées de leur sommeil. Il y a dans un coin Siegfried Etamé Masoma, le gouverneur de la province de l’Ouest; il est entouré pour la circonstance du préfet de la Mifi et du Commandant du Groupement d’intervention de la police (Gmi), du commandant de la gendarmerie, du commissaire de sécurité publique de la ville. Murmures. Toussotements. Leur aparté est de temps à autre interrompu par le grésillement du talkie-walkie. Les visages sont fermés.

On a du mal à comprendre que Me Mbobda, avocat, venait d’être assassiné dans des conditions dignes d’un film de Hollywood. Le corps de Me Mbobda est sorti nuitamment de la morgue et ramené au quartier Kouogouo; c’est là que les réveille tôt découvriront, tel un desperado, un homme couché sur le capot d’une voiture blanche qui a dérapé en marche arrière pour aller s’échouer au-delà du caniveau, sur la clôture d’une maison en construction.
Tout dans cette affaire confine du flou. Du mobile de l’assassinat au procès, en passant par l’instruction, les manœuvres dilatoires et les actes d’intimidation. Un flic a buté un avocat. On sait comment, mais on refuse de lui faire dire pourquoi. Et pourtant…
Félix C. Ebolé Bola
(Extraits des Cahiers de Mutations No 001
du 31octobre 1996)

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