Université de Douala : Le recteur ferme la cité universitaire

Certains étudiants viennent d’apprendre qu’il leur reste deux semaines pour libérer les chambres.

Le communiqué n°0062/Ud/Vrcie/Sg/ Cou/Dl «portant fermeture de la cité universitaire au titre de l’année académique 2010/2011» est très clair. Le recteur de l’université de Douala, Bruno Bekolo Ebe, y précise que la résidence universitaire «sera fermée le 3 novembre 2010 à 15 heures». La décision a été prise au cours du dernier conseil d’université, tenu du 4 au 10 août 2010. L’objectif de cette mesure est de réhabiliter les bâtiments. En parcourant les lieux, le reporter de Mutations a découvert une résidence en délabrement. Les trois bâtiments (C, D et E) qui accueillent les garçons sont particulièrement sinistrés. Mais dans l’ensemble, le corps de cinq bâtiments que compte la cité connaît des problèmes de plomberie, d’électricité et de vétusté.

Comme le témoigne Angie, résidente au bâtiment B, «l’eau n’arrive plus dans les chambres depuis 3 mois». Ce qui oblige les résidants à se ravitailler au bas de leurs immeubles. De nombreux tuyaux d’évacuation sont d’ailleurs bouchés. La qualité des branchements électriques constituent certainement le plus grave. Dans les bâtiments des garçons surtout, des branchements artisanaux feraient courir «de sérieux risques d’incendie aux étudiants». Le chef de la cellule de communication du rectorat a d’ailleurs confié à Mutations qu’un incendie s’est même déclaré au cours de la précédente année l’académique. Par ailleurs, le mobilier en bois (portes, lits) est rongé.

Mais, cette décision de fermeture ne remporte visiblement pas l’adhésion de tous les étudiants. Entre autres griefs soulevés par ceux-ci, le retard

dansl’information. Certains se plaignent, en effet, de ce qu’ils n’ont appris la nouvelle de leur expulsion qu’en cette rentrée. Le premier communiqué y afférent a été affiché en août 2010. «Nous étions en vacances à ce moment là», précise Gaël, un résidant. De ce fait, il estime que le temps qu’il reste pour quitter les chambres est court. Il indique ne pas s’être préparé financièrement à louer hors de l’université. Car, contrairement au loyer de 9.000 Fcfa pratiqué pour les chambres de la cité U, les mini-cités privés exigent entre 12.000 Fcfa et 30.000 Fcfa (voire plus), indique encore cet étudiant en chimie.

Adrien, quant à lui, se demande pourquoi ces réfections n’ont pas pu être réalisées pendant les vacances de l’année 2008/2009. Celui-ci rappelle que la cité U a été fermée durant six mois à cette époque (entre septembre 2008 et mars 2009). D’autres souhaitent que l’université leur rembourse 19.000 Fcfa. Cette somme représente la caution (10.000 Fcfa) et un mois de loyer. Sous anonymat, un délégué de bâtiment a indiqué que ses camarades et lui préparent une lettre à cet effet, à l’intention du recteur.
Mais d’autres résidants semblent néanmoins comprendre cette décision de fermeture annuelle. «C’est pour notre bien. Les travaux effectués ici, jusqu’à présent, ressemblaient surtout à du saupoudrage. J’espère que ce long intervalle permettra de résoudre définitivement tous les problèmes qui rendaient notre vie difficile à la cité», indique Charlaine, résidente au bâtiment A. Construite en 1972 pour accueillir les étudiants du centre universitaire de Douala, cette résidence compte 300 lits. Pour plus 40 000 étudiants…

Brice T. Sigankwé (Stagiaire) |15 Octobre 2010| Mutations|