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Enquête sur les enlèvements à l’Université des Montagnes

Posted by Admin on Feb 5th, 2010 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Écrit par Denis Nkwebo, à Bangangté| Vendredi 5 Fevrier 2010 | Le Jour

Qui a enlevé  les trois étudiants de l’université des Montagnes à Bangangté ? Les victimes elles-mêmes se posent encore la question, plusieurs semaines après leurs enlèvements aux mois de novembre et janvier derniers. Audrey Djapoun, une jeune fille âgée de 17 ans et étudiante en première année de médecine, a été la première victime. Après  la libération des captifs, les forces de sécurité tentent de percer le mystère qui entoure les enlèvements.

C’était le 16 novembre 2009. Aujourd’hui, à peine sortie d’un traumatisme, elle s’en souvient comme si tout s’était passé hier. « J’ai eu beaucoup peur au début. Puis, je me suis mise à prier. Et heureusement, j’ai été libérée », raconte-t-elle. Marie-Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua, les deux étudiants pris en otage le mercredi 6 janvier 2010 autour de 19h, ne sont pas davantage fixés sur ce qui leur est arrivé. Tout juste, se contentent-ils de remonter le parcours du combattant, de la mini-cité où ils ont été capturés, jusqu’à cette villa où ils dormaient sur un lit artisanal, se nourrissant l’un de pain au sucre, l’autre, du riz à la sauce de tomate, en passant par le poste de péage où les bandits ont glissé un billet de 500 francs à un flic.

Depuis leur libération, les témoignages d’Audrey Djapoun, Marie-Louise Kouam Kouam et de Yannick Djoua n’ont pas contribué à lever le mystère autour des enlèvements. Leurs auditions au commissariat de sécurité publique de Bangangté, à la brigade de gendarmerie de Baham ainsi qu’à la légion de gendarmerie du Littoral à Bonanjo n’ont pas mieux éclairé la lanterne des enquêteurs. Les suspects interpellés suite au rapt d’Audrey Djapoun ont tous été libérés. L’un des responsables au commissariat de sécurité publique de Bangangté, où ces derniers ont été exploités, a confié au Jour qu’il n’y avait pas de preuves pouvant attester de l’implication de ces suspects dans les enlèvements. Cette information a du reste été confirmée par le préfet du département du Ndé, Godlive Mboké Ntua, rencontré à son bureau.

Du récit des victimes, il ressort que les ravisseurs de Marie Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua sont les mêmes qui ont enlevé la jeune Audrey Djapoun Kouamen. Le mode opératoire identique des deux enlèvements atteste que très probablement, « des personnes ayant les mêmes intérêts, travaillant pour les mêmes commanditaires » ont participé aux prises d’otages qui continuent de secouer la ville de Bangangté. Selon Audrey Djapoun Kouamen, les ravisseurs, qui l’ont tenue gardée dès le 16 novembre 2009, se sont mis en contact, dès leur arrivée au lieu de détention, « avec une personnalité à qui ils ont rendu compte, en anglais, et avec beaucoup de respect ». Il ressort en outre des différentes conversations que les bandits s’adressaient effectivement à un « patron ». Les ravisseurs de Marie-Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua ont eu à peu près la même attitude. Du 6 au 10 janvier 2010, ils ont également communiqué avec un correspondant qui avait toutes les allures d’un « patron ».

L’autre élément attestant de la proximité entre les ravisseurs porte sur le lieu de détention. Partis du chef-lieu du département du Ndé  à bord d’un taxi, les ravisseurs de Marie Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua les ont conduits très probablement à Bangou, après près d’une heure de route. De Bangangté, les bandits ont traversé un poste de péage, après avoir amorcé et gravi une petite montée. Or, seul le poste de péage de Bamena, à quelques centaines de mètres de Bangou, se situe au sommet d’une petite côte. L’enlèvement et le largage de Audrey Djapoun à Bangangté, le rapt de Marie-Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua à Bangangté, puis leur abandon dans une école à Kaffo Baham, ont en commun le même lieu et les mêmes conditions de détention, le discours et le jargon identiques des ravisseurs. Selon un policier qui a travaillé sur le dossier, « il est aisé de conclure que tous les trois enfants ont été détenus dans une villa à Baham ». La veille de la libération de Marie Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua, au moins un de leurs parents a été aperçu dans la ville de Baham.

Baham est tout de même la ville dont sont originaires plusieurs étudiants, promoteurs et responsables de l’université des Montagnes. Y a-t-il un lien entre cette réalité et le sabotage organisé au préjudice d’une école dont le sérieux et la renommée attirent grand monde ? A qui profiterait alors le crime ? Les suspects sont partout. A Bangangté, où certaines élites se plaignent d’être tenues en marge de la « success story » de l’université, à Yaoundé, où l’on n’est pas toujours très content pour cet agrément obtenu par le concurrent du Cuss, et à Baham d’où les âmes généreuses ont exporté le projet. Mais selon les responsables en charge des enquêtes qui sont toujours en cours, « aucune piste ne sera négligée ».

Reportage : La vie après les enlèvements d’étudiants

Sur les campus comme dans les mini-cités, la psychose règne malgré les assurances données par les responsables de l’Udm.

Sur le campus principal de l’université des Montagnes à Bangangté, rien n’est plus comme avant. Le vigile posté à la guérite regarde d’un œil vigilant, le visiteur qui se présente sous la casquette de journaliste. Inutile de faire valoir le gabarit d’un véhicule de luxe. Il vaut mieux présenter une pièce d’identité. Puis le gardien vous dévisage, comme s’il avait sous son manteau, les portraits-types, des bons et des mauvais. Puis, les nerfs retombent. Vous êtes alors prié de vous rendre au service de communication de l’université des Montagnes, pour toute demande d’information. Alain-Bertrand Kamdem Souop, qui nous reçoit, imagine de facto l’objet de la visite. Depuis que l’espace a connu deux enlèvements d’étudiants par des inconnus, ce jeune homme est au service des hommes des médias. Sa haute taille et son physique fort ont visiblement été touchés au fond par la nouvelle effroyable des rapts. Ni méfiant, ni paniqué, mais  surpris par le caractère crapuleux et les séquelles insurmontables des prises d’otages sur l’image de l’institution qu’il défend, il reprend le récit des otages. Du moins, il en fait un résumé.

Dans les couloirs, les cadres et les enseignants parlent de tout. Sauf de la peur qui est là, invisible, plongée dans les esprits. Les étudiants qui passent en désordre ne font montre de rien.

Derrière l’un des bâtiments administratifs, il y a une mini-cité, au nom évocateur : «Solidarité ». Depuis le 16 novembre 2009, date de l’enlèvement d’Audrey Djapoun Kouamen, les responsables de l’université des Montagnes et les étudiants sont unis pour que la sécurité et la paix règnent à l’Udm. Il n’y a pas un gendarme derrière chaque étudiant. Mais les uns et les autres ont redoublé de vigilance. Selon l’un des responsables rencontrés sur place, « toute présence humaine suspecte est discrètement signalée pour que les dispositifs sécuritaires se mettent en branle ». Au campus provisoire de Mfetom comme au site de Banekanè, « les gens sont sur leurs gardes ». Un médecin rencontré au Centre hospitalier universitaire à Banekanè soutient que « les enlèvements lâches ont plutôt mobilisé l’ensemble des membres de l’université ».

La psychose se vit avec beaucoup de courage chez les étudiants. D’ailleurs, les victimes des deux rapts sont retournées en salle de cours. Leurs camarades leur vouent à la fois admiration et compassion. Marie-Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua ne veulent pas revivre la triste expérience du 6 janvier 2010. Avec une marque d’humour, ils ont décliné l’offre du reporter de les déposer en ville, après un entretien. Audrey Djapoun Kouamen a eu l’idée de communiquer un numéro de téléphone qui ne répond jamais. Le responsable de la scolarité qui a assisté aux interviews a bien laissé transparaître des marques de stress sur son visage, comme si le récit des infortunés le conduisait, lui aussi, vers une éventuelle captivité. Mais à Bangangté, l’espoir d’une accalmie durable est palpable. Il est par ailleurs renforcé par les assurances des autorités administratives du Ndé.

Godlive Mboké Ntua : « On souhaite que cela n’arrive plus jamais »

Le préfet du département du Ndé parle des mesures de sécurité  prises à la suite des deux rapts.

Monsieur le Préfet, comment avez-vous appris la nouvelle du dernier rapt d’étudiants en date à Bangangté, celui intervenu le 6 janvier 2010 ?
C’est un responsable de la mini-cité où habitent les victimes qui est venu m’informer de la situation. Aussitôt, nous nous sommes déportés sur les lieux pour faire des constatations et voir si on pouvait avoir quelques indications sur ce qui a pu se passer. Je me suis rendu sur les lieux en compagnie du sous-préfet, du commissaire de sécurité publique et tout mon état-major. Il n’y avait rien de précis. Juste que quelqu’un a vu un véhicule jaune dont il n’a même pas pu relever le numéro d’immatriculation.

Qu’est-ce qui a été fait pour élucider ces enlèvements lorsque l’on apprend par ailleurs que les suspects interpellés ont tous été libérés ?
Dès que ça s’est passé, nous avons mis sur pied un comité de crise. Ledit comité était présidé par moi-même. Le comité s’est réuni chaque jour ; les responsables de la sécurité recueillant toute information utile. Nous avons maintenu cet état-major de crise jusqu’à la libération des enfants. S’agissant du premier rapt, on a effectivement pris quelques personnes. Après une enquête minutieuse, la police n’a pas pu établir les faits. On les a relaxés. La loi fixe les délais d’enquête. Faute de preuves suffisantes à présenter devant le juge, on a donc libéré ceux qui ont été interpellés. Ça ne sert à rien de garder indéfiniment des gens dans ces conditions. Nous sommes dans un état de droit.

La loi du silence choisie par les parents n’a-t-elle pas compliqué les choses pour les enquêteurs ?
Les parents se veulent discrets. Peut-être qu’ils n’ont pas grand-chose à révéler aux forces de l’ordre. Ces gens sont des victimes et il ne faut pas l’oublier. J’admire leur courage. Je compatis à la douleur des parents. Ils ont fait ce qu’ils ont pu faire. Ils ont eu leurs enfants sains et saufs. On souhaite que cela n’arrive plus jamais.

Quelles sont les dispositions qui ont été  prises pour que la sécurité  et la paix ne soient plus menacées à Bangangté ?
La population doit être rassurée. Depuis que les rapts sont intervenus, nous avons mis sur pied des stratégies pour empêcher que ce type de choses se repètent. Les forces vives, tout le monde est préoccupé et mobilisé. Les gens vont seulement constater ce que nous avons fait à ce jour. On ne va pas tout dire. Ceux qui veulent mettre à mal la sécurité n’ont qu’à essayer une nouvelle fois, ils verront.

Témoignage

Audrey Djapoun Kouamen : « C’est pas moi qu’ils voulaient »
« J’ai été enlevée le 16 novembre 2009. Un lundi. On avait eu cours d’anatomie le soir. J’avais laissé des espaces entre les lignes. Je suis allée compléter mes cours chez une camarade. Elle était sortie, mais je suis restée dans sa chambre. Je vais à la cuisine. Puis, d’un coup, on toque à la porte. J’ai vu un homme entrer. Il m’a alors demandé s’il y a des chambres à louer. Il est reparti et je me suis retournée, un peu paniquée. La même personne est revenue m’empoigner, fusil à la main. Il a armé. Un voisin qui entre-temps venait d’entendre les cris a été projeté lui aussi dans la chambre. Ils nous ont demandé de ne pas les regarder. On a ligoté et jeté mon voisin dans les toilettes. Ces gens se sont arrangés pour aller chercher la voiture. Je leur ai demandé s’ils voulaient de l’argent. Ils m’ont dit que si mes parents coopèrent, ils peuvent même me libérer le lendemain. Ils ont refusé que je prenne mes cahiers. J’étais assise entre trois personnes. Ils m’ont bandé les yeux dans la chambre. En cours de route, mon oncle m’a appelé. J’ai dit que je ne savais pas où j’étais. Ils ont parlé à un homme au téléphone, comme si celui-ci était leur patron. Ils ont attendu la personne pendant trente minutes. Ils m’ont portée à l’arrivée et nous sommes entrés dans une maison. Ils ont passé tout le temps à me menacer verbalement. Le premier jour, j’ai mangé du pain au chocolat. J’entendais des voies. Quand ils causaient, ils me donnaient des écouteurs. Il y avait des voies féminines. Quand ils ont appris que l’affaire était dans les journaux, ils étaient très fâchés. Ils ont promis de me vendre au Nigeria. Au moment de ma libération, ma mère a apporté de l’argent. Vers 23 h, ils m’ont dit qu’ils venaient chercher Tagne et que j’étais chanceuse. Bref, ce n’était pas moi qu’ils voulaient… »

Marie-Louise Kouam Kouam et Yannick Djoua : « On se nourrissait de pain de Kumba au sucre »
« Nous avons été enlevés le 6 janvier 2010. C’était un mercredi, autour de 19 h. Je (Yannick Djoua, ndlr) travaillais sur mon ordinateur. Quelqu’un est entré de dos. Il m’a pris et appuyé sur le lit. A son ami qu’il a aussitôt appelé, il a lancé, « gars, c’est bon ». Il m’a ensuite porté pour me mener dans la chambre de ma voisine. J’ai été mis dans les toilettes. On nous a forcé d’appeler la voisine d’en face. Ils m’ont ligoté en demandant argent et téléphone. Nos yeux n’étaient pas bandés. Nous avons traversé un poste de péage trente minutes après le départ de Bangangté. 10 minutes après le péage, on a pris à gauche et on a roulé 10 minutes encore dans les champs. Ils nous ont mis séparément les trois premiers jours. La veille de notre libération, on nous a mis ensemble, sans nous bander les yeux. On nous a donné des brosses à dents. Des gens passaient à côté de la maison. Des filles sont venues toquer à un moment. Elles parlaient une langue locale. On se nourrissait de pain de Kumba au sucre. Quelquefois, il y avait du riz à la sauce tomate… »
Propos recueillis par D. N.

A votre avis : Quelle analyse faites-vous de l’enlèvement de trois étudiants de l’université des Montagnes ?

Jules Ketchogue, conseiller municipal à Bangangté : « Ce sont des actes de sabotage bien organisés »
Il y a des forces tapies dans l’ombre qui veulent nuire au fonctionnement de l’université des Montagnes. Ces gens pensent qu’ils n’auront l’esprit tranquille qu’à la fermeture totale de l’université. Ce sont des actes de sabotage bien organisés. Ces gens utilisent des voyous pour la sale besogne. Les comités de vigilance ne peuvent pas avoir toute l’efficacité nécessaire pour empêcher de tels actes. Tout le monde doit contribuer à garantir la sécurité des personnes et des biens dans notre ville.

David Nouwon, rédacteur en chef délégué  de la Nouvelle Expression : « C’est une forme de grand banditisme »
Il faut relever qu’il y a eu deux enlèvements en l’espace de moins de deux mois. A mon avis, c’est une forme de grand banditisme. On n’enlevait pas les enfants à l’époque. Quand on voit le coût de la pension qui est de un million deux cent mille francs Cfa par an et pour une durée de cinq ans, on peut dire que les parents de ces étudiants ont beaucoup d’argent. Par conséquent, les malfrats viennent opérer. Dans le fond, l’université des Montagnes est un campus éclaté. Les étudiants ne sont pas regroupés en un endroit. C’est un autre avantage pour les bandits qui exploitent éventuellement cette faille. En attendant que les campus soient réunis en un seul lieu, les autorités de la ville de Bangangté doivent s’organiser et localiser les grands points où les étudiants sont situés. Il faut également créer un poste de police et qu’on n’hésite pas à contrôler les personnes étrangères. Par ailleurs, il faut que les étudiants soient très disciplinés. Les étudiants laissent souvent entrer n’importe qui dans leurs chambres, ce qui laisse apparaître leur vulnérabilité. Tout le monde doit être interpellé, les étudiants surtout. Car, on ne peut pas se lamenter plus que la famille des victimes. Personnellement, j’hésiterais à envoyer mon enfant dans cette université.

Albert Ledoux Yondjeu, rédacteur en chef Equinoxe Tv : « Les autorités devraient prendre leurs responsabilités »
Il y a un véritable problème de sécurité dans nos campus. Ce n’est pas seulement à l’université des Montagnes que règne cette insécurité. Bangangté est une ville relativement à l’arrière-pays et on connaît les problèmes d’effectifs que les forces de maintien de l’ordre ont dans cette région. Le premier essai était un succès et maintenant, ces malfrats ritualisent leur pratique. Je ne veux pas croire qu’il s’agisse d’un coup monté car ce serait très puéril pour ma part de le croire. Le véritable problème se situe au niveau de la sécurité. Les autorités devraient prendre leurs responsabilités par rapport à la zone exposée. Les responsables des mini-cités devraient également engager des nouveaux vigiles pour sécuriser les bâtiments où sont logés les étudiants même si cette initiative coûtera cher à ces derniers. Il faut également assurer le renfort des troupes et la création d’un poste de police et la mise en place des patrouilles mixtes pour assurer l’éclairage dans la ville. Les universités sont les identités de certaines villes dans ce pays. L’université des Montagnes est également une identité pour la ville de Bangangté. Il serait donc dommage que cette identité soit ternie par ces multiples rapts.

Propos recueillis par Jodelle Kayo (Stagiaire)

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