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Issa Tchiroma se fourvoie devant les journalistes

Posted by Admin on Feb 3rd, 2010 and filed under Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Both comments and pings are currently closed.

Par jean.francois.channon  | Mercredi 3 février 2010 | Le Messager

Issa Tchiroma Ministre de la Communication - Courtesy le Messager

La presse camerounaise traite des procédures judiciaires relatives à la lutte contre la corruption, baptisée par les médias « Opération Epervier » depuis toujours. Mais très rarement, le gouvernement de la République n’a jamais cru bon de communiquer sur le sujet. Curieusement, il a fallu que l’Agence France presse (AFP) disent quelques lignes sur la manière dont l’Opération Epervier est menée en ce moment au Cameroun, et que le site du magazine panafricain «Jeune Afrique» reprenne l’article pour que le sommet de l’Etat réagisse. L’Agence France presse a, en fait dit ce que la presse camerounaise relate depuis. A savoir que l’Opération Epervier, par le caractère de sa gestion, et surtout le fait que ce soit le patron de l’Exécutif qui diligente personnellement les opérations d’interpellation, ressemble fortement à une « opération à tête chercheuse, et de règlement politique ». Nos sources avancent que, à la lecture de la dépêche de l’AFP, et de ses effets sur le plan international, les idéologues du régime sentant planer la confirmation de la décrédibilisation de l’ensemble du processus ont vite demandé au chef de l’Etat de construire une réaction. C’est ainsi que le lundi 1er février 2010 en matinée, un proche collaborateur du chef de l’Etat a, toutes affaires cessantes, saisi le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary pour qu’il monte au créneau. On lui demandait alors de penser à « une forme de réaction efficace » dans les médias locaux de masse. Nos sources indiquent que dans l’après midi de 1er février, Issa Tchiroma en bon thuriféraire du Prince a fait appeler ses plus proches collaborateurs, y compris ceux de la Cameroon radio and télévision (CRTV). C’est ainsi que tout ce que la CRTV compte comme hauts responsables et professionnels de la communication et du journalisme va être convoqué tour à tour au cabinet du ministre de la Communication. Après avoir remué ciel et terre, tourné les méninges dans tous les sens, et rappelé à ses proches collaborateurs et « amis » la nécessité pour eux d’apporter leurs différentes expertises pour répondre aux attentes du « grand boss », une réunion stratégique va se tenir en début de soirée du 1er février. Elle aboutira par l’adoption de la formule d’une émission de télévision produite par la CRTV et au cours de laquelle des journalistes des différentes télévisions émettant à partir du Cameroun interviendraient.

Même si Issa Tchiroma qui tient à informer l’ensemble des médias parlera de conférence de presse à certains directeurs de publication (dont celui du Messager) qu’il va joindre au téléphone tard dans la nuit du 1er février.

Langue de bois ?

Le journaliste Alain Belibi, directeur de l’information à la CRTV radio qui est désigné pour coordonner le débat réuni donc très tôt les confrères  des télévisions retenus pour interroger le ministre de la Communication. La thématique retenue est comme on peut l’imaginer celle du processus de lutte contre la corruption engagé par le chef de l’Etat. Quelques sous thèmes sont retenus pour éplucher le sujet. Il y a notamment les sous entendus de l’Opération Epervier, c’est à dire expliquer que les arrestations actuelles n’ont rien des règlements de compte politique comme le prétend l’AFP. Ensuite il était aussi question de parler des différentes structures mise en place au Cameroun pour lutter contre la corruption, de l’applicabilité de l’article 66 de la Constitution, de la situation (nouvelle) de remboursement des sommes par les éperviables avec abandons de poursuite judiciaires, de la responsabilité de l’Etat dans ces affaires qui s’éternisent en Justice, des controverses sur les procédures avec des personnalités qui sont convaincues de détournements de fonds publics mais qui circulent librement, ou encore des dispositions qui sont prises par le gouvernement pour récupérer les sommes détournés.

Lorsque Issa Tchiroma s’installe sur le plateau de l’émission de télévision spécialement aménagé dans l’un des salons de l’hôtel Mont Febe de Yaoundé, il a la maladresse de dévoiler dans son propos liminaire ce qui a motivé la dite émission. Notamment en dénonçant l’article commis par nos confrères de l’Agence France presse sur l’Opération Epervier. Issa Tchiroma va alors essayer entre autres d’expliquer que « le Président Paul Biya a commencé la lutte contre la corruption dès son accession au pouvoir le 6 novembre 1982. Souvenez-vous lorsqu’il parlait de rigueur et de moralisation des comportements…Nous sommes ici pour parler de la protection de la richesse nationale. Richesse nationale qui a été mis à mal par les prédateurs. Toute la nation est d’accord avec le chef de l’Etat dans cette bataille ». Il a continué dans un immense tissu de glorification des actions du chef de l’Etat, et de défense de toutes procédures qui sont engagés en ce moment contre les présumés détourneurs des fonds publics qui font l’objet en ce moment d’emprisonnement et de procédures judiciaires. Le MINCOM a par ailleurs défendu (il est vrai sans absolument convaincre) la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif et le judiciaire. Parlant des lenteurs judiciaires dans les procédures engagées, il a déclaré que « le temps du judiciaire et de l’exécutif n’est pas celui des citoyens ». Mais la où Issa Tchiroma Bakary a véritablement balbutié et s’est même fourvoyé, c’est lorsqu’il a fallu parler de la non application  jusque là de l’article 66 de la Constitution qui recommande que les gestionnaires publics déclarent leurs biens avant d’entrer en fonction. D’abord il a été incapable de dire si lui-même a déclaré ses biens avant de prendre ses fonctions actuelles, mais aussi d’expliquer pourquoi l’exécutif dont il fait partie  n’arrive pas à produire le décret d’application qui rend opérationnel l’article 66 de la Constitution.

Au final, si l’exercice consistait à communiquer pour séduire et convaincre, ce fut tout simplement comme une épée dans l’eau. Ceci parce que pas grand-chose de ce qu’Issa Tchiroma Bakary a dit hier ne peut absolument donner à l’Opération Epervier telle qu’elle est menée depuis, une crédibilité qui approcherait  la moyenne.

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