Assemblée Nationale : Vers un autre budget en baisse ?

JFB | 11/9/09| Mutations

La session budgétaire s’ouvre ce jour sur fond de crise économique et de chute des cours du pétrole.

S’il y en a un qui suivra avec une attention particulière l’ouverture des travaux de la troisième session parlementaire pour l’année législative cours cette après midi au palais de verre de Ngoa Ekellé, c’est bien M. Adjoudji Ahmadou. député suppléant pour le compte du Rdpc dans la circonscription de la Bénoué Est, il est appelé au cours des présentes assises, à remplacer sur les bancs de l’hémicycle, Mme Youssouf Adoum, nommé ministre de l’Education de base aux termes du réajustement ministériel du 30 juin dernier. Une question de suppléance qui devra être très rapidement réglée dans le cadre d’une commission de vérification de mandat à mettre sur pied dès l’ouverture des travaux par le bureau de la Chambre, comme le veulent les usages dans cette institution.

L’ambiance entre les députés sera également aux souvenirs de l’intersession qui a été quelque peu tumultueuse ici, avec la levée de l’immunité parlementaire de l’un d’entre eux, Dieudonné Ambassa Zang en l’occurrence. Mais comme chacun le sait, l’attention de cette troisième session ordinaire devrait être portée sur l’examen et l’adoption par les députés du budget de l’Etat pour le compte de l’exercice 2010. Une loi des finances très attendue, dans la mesure où elle devra prendre en compte les premiers aspects liés aux transferts des ressources et des compétences, dans le cadre de la décentralisation qui doit être effective dès le 1er janvier prochain, selon la décision rendue publique au début de cette année par le Conseil national de la décentralisation présidé par le Premier ministre, chef du Gouvernement. Philémon Yang fera d’ailleurs sa première sortie en tant que Premier ministre devant les députés au cours de cette session, dans le cadre de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour le compte de l’année 2010.

Prévisions
Exercice très délicat pour le chef du Gouvernement dans la mesure où, prenant les commandes d’une économie dont les clignotants étaient déjà au rouge, avec un budget en cours qui avait subi une baisse de près de 200 milliards de francs Cfa, en raison de la chute des cours du pétrole et de la crise financière internationale, le contexte économique n’a pas du tout changé, s’il ne s’est pas détérioré un peu plus. En raison de cette grave crise, la plupart des recettes de l’Etat hors financements extérieurs, connaissent une nette diminution. Selon nos sources, le poste concernant les recettes pétrolières du Cameroun au premier trimestre de l’année traduit le mieux l’ampleur des difficultés de notre pays.

Ainsi, à cause de la dégringolade des cours du pétrole sur le marché mondial, les revenus pétroliers du pays ont chuté de façon drastique, passant ainsi de131 milliards de Fcfa à fin mars 2008, à 43,2 milliards de Fcfa à fin mars 2009. Soit une perte sèche de 87,8 milliards de Fcfa. Par rapport aux prévisions à fin mars 2009 qui sont de 105 milliards de Fcfa, elles accusent une chute de 61,8 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 41%.
Une situation somme toute compréhensible, en raison notamment de la chute du cours du baril de pétrole. Programmé dans la loi des finances à 68 dollars, le baril a eu du mal à franchir le cap des 45 dollars au cours du premier semestre de l’année en cours. Ce qui va notamment expliquer les difficultés des pouvoirs publics à pouvoir présenter une enveloppe budgétaire à la hausse, par rapport à celle de l’année en cours qui est de 2 301 milliards de francs Cfa.