Prison de Douala : Lapiro de Mbanga privé de soins

L’artiste n’a pas pu honorer un rendez-vous avec son kinésithérapeute de l’hôpital Laquintinie hier.

Mercredi 20 octobre dernier, l’artiste musicien Lapiro de Mbanga avait rendez-vous avec son médecin kinésithérapeute de l’hôpital Laquintinie de Douala. Le détenu n’a pas pu honorer son rendez-vous. Joint au téléphone hier, il a confié au Jour qu’aucune disposition n’a été prise pour faciliter sa sortie de prison.

«Je m’en tiens à ce que le médecin de la prison centrale de Douala, Dr Germain Amougou Ello a dit dans les colonnes d’un journal, à savoir qu’il est responsable de la santé de tous les détenus». Un gardien de prison a reconnu que Dr Amougou a renégocié la rencontre de Lapiro avec son kinésithérapeute pour le 20 octobre, après le rendez-vous manqué du 24 septembre 2010. Seulement, personne ne s’est investie pour que soit effective cette consultation.

«On avait pris ce rendez-vous pour le 20, mais avec l’incident que vous connaissez, tous les gardiens de prison sont solidaires avec l’administration et se sont alignés derrière elle. Il n’y avait aucun gardien pour escorter le détenu», a confié le garde-chiourme. Lapiro est donc privé de soins. Pour combien de temps ? Difficile d’y répondre. Le Jour a contacté le Dr Amougou Ello. Il a déclaré que « Lapiro a peur de venir auprès de nous alors qu’il n’y a aucun problème ».

Lapiro et le médecin de la prison centrale de Douala étaient attendus au tribunal de première instance de Douala Bonanjo hier, jeudi 21 octobre 2010. Le premier a déposé une citation directe contre le second, le 27 septembre 2010. Lapiro accuse Dr Amougou de « torture, abus de fonction et refus d’un service dû». Ni l’accusation, ni l’accusé n’étaient présents au tribunal. Ils y étaient représentés par leurs avocats respectifs. Le tribunal a renvoyé la cause au 16 décembre 2010, pour paiement d’une consignation évaluée à 40.000 francs Cfa. Lapiro de Mbanga a déclaré qu’il a payé le montant éxigé.

Au mois de juin 2010, Lapiro, sur instruction de Dr Amougou, a été jeté à la cellule disciplinaire, «en violation des textes régissant l’administration pénitentiaire», à en croire le plaignant. Une cellule qui, aux dires de l’artiste, est un cadre «de sanction en vue de redressement des détenus désordonnés et dangereux ceci grâce à son insalubrité, son aération approximative et ses conditions de vie inhumaines et dégradantes». Le 13 juillet 2010, le médecin traitant du détenu a constaté que Lapiro souffrait d’une lombalgie aiguë. Il a contacté un spécialiste de la kinésithérapie en service à l’hôpital Laquintinie de Douala. Ce dernier a prescrit au malade 20 séances de massage, à raison de deux par semaine. Lapiro affirme qu’il n’a reçu que dix séances de massage. Le plaignant indique qu’un prélèvement sanguin effectué sur lui à l’infirmerie de la prison, avait révélé qu’il souffrait de typhoïde. Toutefois, il n’a reçu aucun soin approprié. Pour Lapiro, Dr Amougou Ello a extériorisé, ce faisant, «son intention manifeste de nuisance et d’écourter le séjour du requérant sur terre».

Théodore Tchopa|Vendredi, 22 Octobre 2010 |Le Jour|