Yaoundé se pare aux couleurs du cinquantenaire

Écrit par Le Jour | Mardi 18 Mai 2010| Le Jour|

Le Musée national rentre au village

Des cases traditionnelles des différentes régions du Cameroun son construites sur le site. Lundi, 17 mai 2010, un soleil de plomb règne en cet après midi dans l’enceinte du Musée national de Yaoundé.

Le visiteur qui ne s’y est pas rendu depuis la fin du mois de mars aura de la peine à reconnaître le site. A l’extérieur, la clôture en fer forgé a elle aussi été repeinte tandis que sa charpente a été refaite. A l’esplanade du musée, de nombreuses cases somptueusement construites et représentant l’architecture de chaque région du Cameroun attirent les curieux.

« Ces travaux me rappellent mon village ! L’air est frais, je revois et retouches les bambous, la terre cuite et les lianes ! », S’exclame Claude Nteme, l’un des constructeurs de l’aire culturelle fang-Beti. Ici, la case à palabre, faite de paille et soutenue par des poteaux encore appelé « Aba » en Beti ou « Mo’o » à l’Est, frappent à l’œil. A l’entrée du musée la case préfabriquée en bambou du peuple Bandjoun, encore appelé « Neumou » ne laisse pas indifférent. Au centre, une architecture pittoresque de la chefferie Mankon dans la région du Nord-Ouest à près de 10 km de Bamenda, déjà achevée, tient déjà lieu de salle de repos. Un tour dans l’aire culturelle du Grand-Nord laisse découvrir d’admirables bâtisses. Du « Tarderou », case ronde dans laquelle la femme Moudang accueille ses invités, en passant par les cases « Golfrio » en pays Kotokos construites en étage, rien n’a été négligé. Même pas le « Danki », sorte de case à palabre ou encore la concession Moudang ou « Piéchiéallé » ne sont pas en reste. « Comme dans leur région d’origine, pour la construction de chacune de ces cases, les hommes se chargent de pétrir la terre, de monter la charpente, tandis que les femmes se chargent du volet décoration. », explique Haman Mohaman, architecte-urbaniste et responsable du chantier au Musée National.

A l’intérieur du musée, de nombreux ouvriers repassent une autre couche de peinture de couleur blanche sur les murs de l’édifice. Les œuvres d’arts jadis exposés dans les différentes salles n’y figurent plus. Les armoires et coffres qui tenaient lieu de supports ont été modifiés et peint en blanc. « Nous livrons le chantier le 19 mai c’est-à-dire après demain, les œuvres d’arts doivent être exposées dans un environnement saint et pur, une manière pour nous de rehausser l’aspect architectural et urbaniste de ce cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun», explique Anaclet Mvogo, l’un des ouvriers.

Rosine Nana Motio