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Patrick Mboma : Je veux contribuer à la reconstruction de notre football

Posted by Admin on Sep 10th, 2010 and filed under Sports. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Invité spécial du ministre des Sports et de l’Education physique, Michel Zoah à l’Ile Maurice, l’ancien international des Lions indomptables était présent aussi bien pendant le stage que pendant la rencontre face à ce pays, comptant pour la première journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2012, Gabon-Guinée équatoriale.

Le 28 août dernier dans le discours d’installation de Javier Clemente et François Omam Biyick à la tête de la sélection nationale fanion, le Minsep avait indiqué qu’un nouvel organigramme de l’équipe nationale sera redéfini. Parmi les postes à pourvoir, Patrick Mboma est pressenti pour être le futur coordonnateur général des Lions indomptables. L’ancien international parle de ses ambitions s’il est effectivement nommé à ce poste.

Quelle analyse faites-vous du match Ile Maurice –Cameroun ?
C’est un match qui était globalement à la portée des Lions. On savait dès le départ qu’il était délicat de jouer ce genre de rencontre dans un stade sans ambiance, qui rappelle plus le football amateur que le football professionnel, avec un public qui a passé son temps à nous encourager et nous dire que nous allons gagner, avec un adversaire qu’on ne connaissait pas du tout, avec une valeur intrinsèque qui bien entendu est de notre coté. Pour les joueurs, c’est très difficile d’entrer dans ce genre de match avec les sensations habituelles. Néanmoins, il y a eu un vrai sérieux de leur part. De l’application aussi. Heureusement que dans le football, il y a des imperfections de part et d’autre. Mais, je tiens à souligner que de notre côté, il y a plutôt eu du sérieux et une envie de bien faire. Ça nous a pris presque une mi-temps pour trouver la faille. Même si au repos, nous étions à égalité après nous être faits remonter dans les dernières secondes de la première phase à cause d’une faute de concentration. Au final, le fait d’avoir marqué trois buts permet de dire que le football camerounais, par l’entremise des Lions indomptables, sort un peu la tête de l’eau.

Gagner par 3-1, ne pouvait-on pas s’attendre à plus de buts quand on sait que cette équipe mauricienne n’a véritablement aucun passé dans le football ?
On aurait très bien pu mener de 4 ou 5 buts à la mi-temps, mais le football a ses réalités. Je crois que nous avons été surpris par le manque d’adversité. Ils arrivaient à monter le ballon sur les côtés à 30 mètres des buts aussi facilement, puis, ils ont abusé des centres qui ne trouvaient pas souvent les destinataires escomptés. Il y a globalement eu une mauvaise utilisation du ballon dans la zone de finition. Mais, le plus important c’est de ne pas faillir car on a vu que c’était un week-end lourd pour nombre de nations, comme le Portugal qui n’a pas battu Chypre, comme la France qui a été battu par la Biélorussie ou comme l’Algérie qui a été tenue en échec par le Malawi. Donc, il fallait commencer par être un minimum modeste et accepter la victoire.

A la mi-temps on vous a vu descendre dans les vestiaires. Est-ce que vous avez eu l’occasion de parler aux joueurs ?
Non, je ne suis descendu que par curiosité, pour sentir un peu l’atmosphère. Elle était relax et les gars savaient que le match était totalement dominé. Qu’il fallait juste faire preuve de patience et d’efficacité. C’est ce qui a valu que très tôt en deuxième mi-temps les joueurs ont trouvé de nouveau la solution et que Samuel Eto’o Fils a doublé sa mise personnelle. Mon action n’est pas une action technique car il y a l’entraîneur et les entraîneurs adjoints qui sont là pour discuter avec les joueurs et leurs donner les bons enseignements.

On a essayé de passer par les côtés en première manche et ça n’a pas forcément porté ses fruits. Est ce que ce n’est pas à ce niveau que le Cameroun péché alors qu’on aurait pu jouer en profondeur?
Je maintiens que nous avons été surpris par la facilité avec laquelle on arrivait sur ces côtés. Maintenant, il est vrai que cette équipe est en construction et que les repères doivent être là. Mais la logique du football c’est de passer par les côtés parce qu’il y a de la densité dans l’axe. Cependant, toutes les équipes n’ont pas la qualité de Barcelone ou de l’Espagne à jouer grâce aux passes filtrantes. Il y a eu des qualités dans ce sens. Toutefois, il faut une qualité de passes, les joueurs habiles dans la protection du ballon, la couverture de balle. Le jeu dans un mouchoir de poche ne s’improvise pas. Samedi dernier, nous n’avons pas réussi justement à improviser cela, même si nous avons essayé de le faire par moments. Mais globalement il était logique de passer par les flancs.

Au regard du potentiel des joueurs qui ont vaincu l’Ile Maurice samedi, pensez-vous que l’équipe des Lions indomptables peut avoir de beaux jours devant elle ?
Le Cameroun dispose d’un réservoir de joueurs immense. Pendant le regroupement, nous en avons vu 22 en action. Nous savons qu’il y a des blessés, des joueurs qui n’ont pas été appelés. Il y a un groupe à mon sens qui est énorme. Il manque certaines choses, qui doivent vite trouver des solutions. Il y a le choix du staff qui me semble cohérent. Ensuite, le choix de la politique sportive sera également important. Car, si on arrive à les amener à performer de la meilleure des façons en leusr donnant sur le terrain ce qu’ils aiment le plus, c’est à dire évoluer avec sérénité, en mettant en avant leur qualité technique derrière leur dévolu, leur envie de gagner, leur amour de la patrie feront que les Lions indomptables peuvent très vite se relever. Il y a déjà un premier objectif qui est d’arriver à la prochaine coupe d’Afrique en atteignant au moins les demi-finales. C’est un objectif réaliste. J’ai l’habitude de penser que le Cameroun doit aller à la coupe d’Afrique des nations pour la remporter. Je ne dirais pas que le Cameroun doit remporter 2012 et 2013, mais ce n’est pas impossible qu’on le fasse.

On vous voit depuis quelques temps dans la tanière. Que faites-vous là ?
Je suis l’invité du ministre des Sports et de l’Education physique, Michel Zoah. Et je suis content de l’être. Bien entendu, vous n’êtes pas sans ignorer qu’il devait encore y avoir des nominations dans le staff de la sélection nationale. Ce qui constituera une évolution dans la construction de notre football. Vous n’êtes pas sans ignorer que je suis candidat à la contribution de la structuration de notre football.

Vous parlez de candidature et pourtant depuis que vous êtes là, on vous voit gronder, vous impliquer, donner des orientations. Votre travail a-t-il déjà commencé ?
Non, le travail n’a pas commencé. Je suis venu ici à l’invitation du ministre, question de me rendre compte de la nouvelle atmosphère. J’ai vécu la coupe du monde en spectateur et j’ai eu très mal. J’espérais donc un changement. Le changement est effectif. Ce n’est pas seulement dans le fait d’avoir changé les têtes gouvernantes au niveau technique, qui justifie tout cela. Je pense que pour les joueurs, l’état d’esprit est différent et il est logique que tout le monde ait envie de se racheter.

En quoi consiste le travail d’un coordonnateur général puisque c’est le poste auquel l’on vous annonce assez régulièrement ces derniers temps?
Je ne peux pas encore en parler. On ne m’a pas téléphoné pour me dire que ce sera ainsi. Je sais ce que je peux apporter et si je suis nommé, je prendrais le loisir de bien vous expliquer ce que j’ai l’intention de mettre sur pied.

On a beaucoup parlé d’indiscipline dans cette équipe. Maintenant que vous vivez les choses de l’intérieur, pensez-vous que les choses ont changé ou alors que le diable est toujours dans la tanière ?
Il y a un vrai changement. Mais, je pense qu’il y a des choses qui sont encore améliorables. Heureusement, rien n’est parfait et malheureusement on ne peut pas dire que tout baigne. Mais dans l’ensemble, à mon sens, le groupe a très bien vécu ici à Maurice et on peut considérer que c’est de bon augure pour la reconquête que nous voulons tous voir au sein des Lions indomptables.

On a beaucoup parlé de code disciplinaire ici à Maurice, pensez vous que la solution disciplinaire viendra de ce règlement intérieur ?
Le code disciplinaire est là pour graver les choses. Il faut savoir qu’il y a des règles, des devoirs et obligations quand on est un international de football, qui plus est camerounais. A un certain niveau, on ne s’appartient plus. Et il faut accepter non seulement le bon côté de la chose, c’est-à-dire manger, dormir, jouer et prendre les primes, mais aussi adopter un comportement vis-à-vis des médias, de ceux qui organisent le football, des encadreurs jusqu’au président de la fédération, du ministre et plus haut même et surtout vis-à-vis du public. On peut être mauvais sur un terrain, mais on ne doit pas se tirer de balles dans le pied et être mauvais avant même de se retrouver sur l’aire de jeu. C’est ce qu’on a vu dernièrement. Avant même d’entrer sur le terrain, il y avait des actes qui n’étaient pas tolérables.

Quel sera votre principal défi si votre nomination se confirme ?
Depuis de longues années, dès le début de la défense du drapeau national, j’ai vu qu’il y avait beaucoup d’imperfections. Il est vrai également que beaucoup de choses ont évolué. Mais, je pense qu’on est encore très loin du standard qu’on devrait avoir pour notre nation de football. Nous sommes encore dans le domaine de l’amateurisme. J’aimerais utiliser mon expérience acquise dans divers continents et mon passé de joueur. Il y a cinq ans que j’ai raccroché les crampons. J’ai vu et entendu des choses. Je sais ce qu’il y a de bon et de mauvais chez nous. Je suis également conscient de ce qu’il y a de bon à l’extérieur du Cameroun et de ce qui est adaptable à notre environnement. Si liberté m’est donnée de mettre en place certaines choses, une certaine philosophie et une certaine politique, notamment rendre le jeu au sein des équipes nationales uniforme, créer une ambiance qui fera que les gens auront l’envie de retourner au stade, le besoin de retrouver les vedettes et les gloires locales. Toutefois, chaque chose en son temps. Je ne manquerai pas de vous présenter mon projet si je suis nommé.

Vous avez construit au fil des ans votre réputation. Connaissant notre pays, avez-vous posé quelques conditions avant qu’on ne vous confie le poste ou alors vous vous dites advienne que pourra ?
Il y a déjà eu des discussions qui ont été mises en place. J’ai bien entendu envie de fonctionner, mais à ma façon. Celle qui est reconnue d’une personne honnête, intègre. Trouvez les excuses que vous voulez, mais j’ai envie de mettre ma méthode et mon professionnalisme au service du Cameroun. Mais il est évident que je ne peux pas m’aventurer comme çà dans du sable mouvant. Il faut que les choses soient structurables.

Au moment de vous engager, avez-vous pensé à votre mode de rémunération : salaire ou primes ?
Vous insistez beaucoup sur mon cas. Le football camerounais ne repose pas sur le fait que je sois engagé ou non. Par contre, je ferai en sorte que tout baigne si j’ai les responsabilités que j’espère avoir. C’est aussi la satisfaction propre. Nous sommes dans un état de droit, je n’ai pas de couteau sur la gorge et personne ne me dira de prendre un poste sans certaines conditions que j’aurais acceptées. Croyez-moi, si je suis derrière un bureau, ce sera avec la satisfaction contractuelle et ensuite la motivation de quelqu’un qui sait qu’il peut beaucoup apporter à son pays.

On constate que les anciens joueurs sont en train de prendre le pouvoir dans cette équipe nationale. L’avez-vous toujours souhaité ?
J’ai toujours pensé qu’il fallait laisser les maçons monter les murs, les peintres peindre et le football aux footballeurs. Il faut encadrer certaines choses car un code disciplinaire c’est difficile qu’il soit monté de A à Z par les footballeurs. Donc, il est important qu’il y ait également des personnes d’autres corps de métier. Mais grosso modo, pour moi il est bon de donner l’essentiel du football aux footballeurs. On a vu que dans ce monde, il y avait de très bons dirigeants qui ne savaient pas jongler le ballon. Et on a aussi vu qu’il y avait des joueurs d’un talent immense qui ne pouvaient pas être de très bons dirigeants. Mais, si on s’efforce à mettre toujours les footballeurs de côté, c’est sûr que ça ne peut pas marcher. Je pense qu’au Cameroun, au regard de ce que les footballeurs ont apporté, apportent et sont à même d’apporter, il faut quand même leur laisser une place de choix.

Propos recueillis par Guy Nsigué à Port-Louis (Ile Maurice)
Correspondance particulière |Mutations|

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